Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque émérite du diocèse catholique de Hongkong, a publié un livret en chinois de 22 pages afin d’aider à la compréhension de la Lettre du pape Benoît XVI aux catholiques chinois, rendue publique le 30 juin 2007. Cinq cents exemplaires du livret seront distribués dans les paroisses de Hongkong, ce dimanche 29 novembre, et le texte en sera prochainement consultable sur le site Internet du diocèse de Hongkong.
Intitulé « Une aide pour lire la lettre du Saint Père à l’Eglise de Chine », le texte a reçu le blanc-seing du Saint-Siège, a précisé le cardinal Zen, qui a ajouté que, bien que n’ayant pas le même degré d’autorité que le Compendium publié en mai dernier par le Vatican pour, là aussi, aider les catholiques chinois à comprendre la lettre pontificale, son texte était une « tentative personnelle » pour « aider [ses frères chinois] à comprendre correctement la lettre du pape ». Selon le cardinal, le Compendium a laissé « de nombreuses questions » sans réponse et justifie donc un éclairage supplémentaire à la lettre de Benoît XVI.
La lettre du pape abordait, sur un plan théologique, des questions essentielles relatives, notamment, à la nomination des évêques de l’Eglise en Chine et apportait des directives pratiques à propos de la vie de l’Eglise de Chine et de l’évangélisation. Le texte du cardinal Zen plonge sans détour dans les questions relatives à la division de l’Eglise catholique en Chine, à savoir les relations entre les communautés dites « clandestines » et celles qui sont approuvées par les autorités chinoises.
Le cardinal note que des catholiques chinois ont lu une contradiction dans la lettre du pape, dans la mesure où le texte pontifical demande, d’une part, aux catholiques « clandestins » de ne pas adhérer aux organes mis en place par le gouvernement chinois, notamment l’Association patriotique des catholiques chinois, mais, d’autre part, ne demande pas aux évêques « officiels » qui sont en communion avec Rome de quitter l’Association patriotique, et ce en dépit du fait que l’Association patriotique s’ingère de manière très évidente dans la conduite des affaires de l’Eglise.
Le cardinal répond qu’il n’y pas lieu de voir ici « une contradiction ». Il explique que la lettre du pape exprime seulement l’espoir que les évêques « officiels » vont « s’efforcer de se départir des agences étatiques pour, in fine, parvenir à transformer la structure actuellement en place ». Si contradiction il y a, elle se manifeste dans le fait que certains évêques « officiels », parmi ceux dont la qualité épiscopale a été légitimée par le Saint-Siège, n’agissent pas ainsi que la légitimation épiscopale qui leur a été conférée devrait les inciter à agir. « Comment peuvent-ils être en communion avec le Saint-Siège s’ils déclarent, ouvertement et de manière répétée, qu’ils sont favorables à une Eglise indépendante ? », interroge le cardinal Zen.
Dans le guide de Mgr Zen, on peut encore lire que la lettre du pape Benoît XVI dit qu’il n’y a pas de difficulté, pour un catholique, à se voir reconnu par les autorités civiles en place, pourvu que cette reconnaissance n’implique pas une « renonciation aux principes intangibles de la foi ». Le cardinal de Hongkong ajoute qu’il doute qu’il soit possible pour le clergé « clandestin » de se voir reconnaître par le gouvernement une existence légale afin d’exercer sa mission pastorale au grand jour, sans, pour autant, céder, d’une manière ou d’une autre, sur ces principes. Reprenant un point déjà exprimé dans le Compendium, le cardinal Zen affirme que la réconciliation sur un plan spirituel des communautés « clandestine » et « officielle » et la fusion de ces deux groupes en une seule et même structure sont deux questions distinctes qui ne doivent pas être confondues.
Quelques jours avant la publication de son guide, le cardinal Zen s’était exprimé le blog qu’il tient sur le site Internet du diocèse de Hongkong. Là où le cardinal Bertone disait voir des « signes d’espérance » depuis que la lettre de Benoît XVI a été publiée (1), le cardinal Zen exprimait l’opinion selon laquelle les événements qui s’étaient déroulés depuis deux ans en Chine étaient plutôt décevants. L’évêque émérite de Hongkong expliquait pourquoi, selon lui, la situation de l’Eglise en Chine n’allait pas en s’améliorant et que ce qui faisait que cette situation était anormale allait de facto en s’aggravant. Selon le cardinal, ceux de la partie « officielle » de l’Eglise qui avaient pris part aux festivités organisées par Pékin pour le cinquantième anniversaire de la fondation de l’Association patriotique (en juillet 2007) et des premières ordinations épiscopales illicites (en décembre 2008) avaient commis une erreur (2). Dans sa conclusion, le cardinal réitérait une affirmation maintes fois exprimée, à savoir que l’amour de la patrie n’est pas incompatible avec l’amour de l’Eglise et que la meilleure contribution que l’Eglise de Chine puisse apporter à la nation chinoise est de vivre et d’agir en Eglise selon les directives inscrites dans la lettre de Benoît XVI.
(1) Voir les dépêches diffusées les 17 et 18 novembre 2009
(2) Voir EDA 498
(Source: Eglises d'Asie, 24 novembre 2009)
Intitulé « Une aide pour lire la lettre du Saint Père à l’Eglise de Chine », le texte a reçu le blanc-seing du Saint-Siège, a précisé le cardinal Zen, qui a ajouté que, bien que n’ayant pas le même degré d’autorité que le Compendium publié en mai dernier par le Vatican pour, là aussi, aider les catholiques chinois à comprendre la lettre pontificale, son texte était une « tentative personnelle » pour « aider [ses frères chinois] à comprendre correctement la lettre du pape ». Selon le cardinal, le Compendium a laissé « de nombreuses questions » sans réponse et justifie donc un éclairage supplémentaire à la lettre de Benoît XVI.
La lettre du pape abordait, sur un plan théologique, des questions essentielles relatives, notamment, à la nomination des évêques de l’Eglise en Chine et apportait des directives pratiques à propos de la vie de l’Eglise de Chine et de l’évangélisation. Le texte du cardinal Zen plonge sans détour dans les questions relatives à la division de l’Eglise catholique en Chine, à savoir les relations entre les communautés dites « clandestines » et celles qui sont approuvées par les autorités chinoises.
Le cardinal note que des catholiques chinois ont lu une contradiction dans la lettre du pape, dans la mesure où le texte pontifical demande, d’une part, aux catholiques « clandestins » de ne pas adhérer aux organes mis en place par le gouvernement chinois, notamment l’Association patriotique des catholiques chinois, mais, d’autre part, ne demande pas aux évêques « officiels » qui sont en communion avec Rome de quitter l’Association patriotique, et ce en dépit du fait que l’Association patriotique s’ingère de manière très évidente dans la conduite des affaires de l’Eglise.
Le cardinal répond qu’il n’y pas lieu de voir ici « une contradiction ». Il explique que la lettre du pape exprime seulement l’espoir que les évêques « officiels » vont « s’efforcer de se départir des agences étatiques pour, in fine, parvenir à transformer la structure actuellement en place ». Si contradiction il y a, elle se manifeste dans le fait que certains évêques « officiels », parmi ceux dont la qualité épiscopale a été légitimée par le Saint-Siège, n’agissent pas ainsi que la légitimation épiscopale qui leur a été conférée devrait les inciter à agir. « Comment peuvent-ils être en communion avec le Saint-Siège s’ils déclarent, ouvertement et de manière répétée, qu’ils sont favorables à une Eglise indépendante ? », interroge le cardinal Zen.
Dans le guide de Mgr Zen, on peut encore lire que la lettre du pape Benoît XVI dit qu’il n’y a pas de difficulté, pour un catholique, à se voir reconnu par les autorités civiles en place, pourvu que cette reconnaissance n’implique pas une « renonciation aux principes intangibles de la foi ». Le cardinal de Hongkong ajoute qu’il doute qu’il soit possible pour le clergé « clandestin » de se voir reconnaître par le gouvernement une existence légale afin d’exercer sa mission pastorale au grand jour, sans, pour autant, céder, d’une manière ou d’une autre, sur ces principes. Reprenant un point déjà exprimé dans le Compendium, le cardinal Zen affirme que la réconciliation sur un plan spirituel des communautés « clandestine » et « officielle » et la fusion de ces deux groupes en une seule et même structure sont deux questions distinctes qui ne doivent pas être confondues.
Quelques jours avant la publication de son guide, le cardinal Zen s’était exprimé le blog qu’il tient sur le site Internet du diocèse de Hongkong. Là où le cardinal Bertone disait voir des « signes d’espérance » depuis que la lettre de Benoît XVI a été publiée (1), le cardinal Zen exprimait l’opinion selon laquelle les événements qui s’étaient déroulés depuis deux ans en Chine étaient plutôt décevants. L’évêque émérite de Hongkong expliquait pourquoi, selon lui, la situation de l’Eglise en Chine n’allait pas en s’améliorant et que ce qui faisait que cette situation était anormale allait de facto en s’aggravant. Selon le cardinal, ceux de la partie « officielle » de l’Eglise qui avaient pris part aux festivités organisées par Pékin pour le cinquantième anniversaire de la fondation de l’Association patriotique (en juillet 2007) et des premières ordinations épiscopales illicites (en décembre 2008) avaient commis une erreur (2). Dans sa conclusion, le cardinal réitérait une affirmation maintes fois exprimée, à savoir que l’amour de la patrie n’est pas incompatible avec l’amour de l’Eglise et que la meilleure contribution que l’Eglise de Chine puisse apporter à la nation chinoise est de vivre et d’agir en Eglise selon les directives inscrites dans la lettre de Benoît XVI.
(1) Voir les dépêches diffusées les 17 et 18 novembre 2009
(2) Voir EDA 498
(Source: Eglises d'Asie, 24 novembre 2009)