Églises d'Asie, le 5 avril 2018Un accord entre la Chine et le Vatican, concernant la nomination des évêques chinois, a été reporté au moins jusqu’en juin prochain. Le délai pourrait permettre d’éclaircir les détails de l’accord. Certains espèrent que le projet permettra de rouvrir les relations diplomatiques officielles entre le Saint-Siège et Pékin, fermées depuis 1951.
Les rumeurs annonçant pour mars un accord entre le Vatican et la Chine à propos de la nomination des évêques chinois, entre autres questions brûlantes, se sont révélées infondées. Un porte-parole du Vatican, la veille du Jeudi saint, a annoncé qu’aucun accord n’était prévu dans l’immédiat. Les réticences de l’Église catholique souterraine, craignant de tomber sous contrôle de l’État, se sont un peu apaisées. Néanmoins, l’accord en question, prévu entre le Vatican et Pékin, n’a pas été abandonné ou laissé en suspend, mais simplement reporté, au moins jusqu’en juin. Les catholiques souterrains refusent toujours de se joindre à l’Association patriotique des catholiques chinois (CCPA), également considérée comme l’Église officielle. Le quotidien italien Corriere Della Serra a affirmé, le 19 février, que le pape François a exprimé sa volonté – de principe – de signer un accord.
Le 28 mars, Mgr Joseph Guo Jincai, secrétaire général de la conférence épiscopale chinoise, a déclaré qu’un accord pourrait être signé bientôt, avant d’ajouter que la date de l’évènement dépendrait des détails de l’accord et d’autres problèmes techniques. Mgr Jincai a affirmé qu’en plus de la nomination des évêques, il s’attendait à ce que l’accord entre le Vatican et le gouvernement chinois soit plus large, afin d’éviter de futurs malentendus. Wang Meixiu, un universitaire pékinois, dont les recherches portent sur le catholicisme en Chine, estime qu’il faut notamment régler des problèmes majeurs concernant sept « évêques officiels ». Des rumeurs ont affirmé que le pape pourrait user de son autorité pour accorder son « pardon » à quelques évêques ordonnés sans l’accord du Vatican. Wang a également souligné une différence importante entre la décision de reconnaître ces évêques officiellement et celle de leur confier des diocèses.
Pas de relations diplomatiques officielles depuis 1951
Le 28 mars, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lu Kang, a rappelé que la Chine se montrait sincère dans sa volonté d’améliorer ses relations avec le Vatican. Le jour suivant, une source vaticane a confié à l’agence Reuters que le Saint-Siège ignorait toujours quand une délégation chinoise devait venir à Rome. L’Église continue de reconnaître Taïwan, avec qui le Vatican maintient des relations diplomatiques. Le porte-parole taïwanais, Andrew Lee, a affirmé fin mars que celles-ci seraient effectivement maintenues. À ce jour, il n’y a aucune relation diplomatique officielle entre la Chine et le Vatican depuis 1951. On est en droit d’espérer que les pourparlers actuels entre le Vatican et Pékin entraîneront la réouverture de ces relations.
Des catholiques de l’Église officielle comme de l’Église souterraine pensent que si l’accord n’a toujours pas pu être signé, cela vient de l’arrestation, le 28 mars, de l’évêque de Mindong, Mgr Guo Xijin, détenu durant 24 heures par les autorités chinoises. Il avait refusé de rejoindre l’Association patriotique des catholiques chinois. Tous les évêques reconnus par le gouvernement chinois doivent devenir membres de l’Association. L’accord en passe d’être signé pourrait notamment permettre au Vatican de reconnaître sept évêques, ordonnés sous l’égide du gouvernement chinois. Certains ont avancé que l’accord pourrait même donner au Vatican le dernier mot concernant la nomination des évêques. Pour le père Joseph, de l’Église clandestine dans le nord de la Chine, plus cet accord est repoussé, mieux ce sera, car pour le prêtre, cela pourrait mettre en danger les catholiques clandestins : « Grâce aux pourparlers, cet accord gagnera en maturité, il deviendra plus favorable à l’Église. » Pourtant, le père Joseph confie qu’il reste peu convaincu que la Chine signe cet accord, même si le Vatican accepte davantage de compromis. Selon lui, Pékin pourrait se montrer réticent face aux implications qu’aurait l’accord sur la constitution chinoise, et face à la difficulté que représenterait le contrôle d’une Église cherchant à maintenir son indépendance.
(Source: Églises d'Asie, le 5 avril 2018 -- Avec Ucanews, Hong-Kong)
Le 28 mars, Mgr Joseph Guo Jincai, secrétaire général de la conférence épiscopale chinoise, a déclaré qu’un accord pourrait être signé bientôt, avant d’ajouter que la date de l’évènement dépendrait des détails de l’accord et d’autres problèmes techniques. Mgr Jincai a affirmé qu’en plus de la nomination des évêques, il s’attendait à ce que l’accord entre le Vatican et le gouvernement chinois soit plus large, afin d’éviter de futurs malentendus. Wang Meixiu, un universitaire pékinois, dont les recherches portent sur le catholicisme en Chine, estime qu’il faut notamment régler des problèmes majeurs concernant sept « évêques officiels ». Des rumeurs ont affirmé que le pape pourrait user de son autorité pour accorder son « pardon » à quelques évêques ordonnés sans l’accord du Vatican. Wang a également souligné une différence importante entre la décision de reconnaître ces évêques officiellement et celle de leur confier des diocèses.
Pas de relations diplomatiques officielles depuis 1951
Le 28 mars, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lu Kang, a rappelé que la Chine se montrait sincère dans sa volonté d’améliorer ses relations avec le Vatican. Le jour suivant, une source vaticane a confié à l’agence Reuters que le Saint-Siège ignorait toujours quand une délégation chinoise devait venir à Rome. L’Église continue de reconnaître Taïwan, avec qui le Vatican maintient des relations diplomatiques. Le porte-parole taïwanais, Andrew Lee, a affirmé fin mars que celles-ci seraient effectivement maintenues. À ce jour, il n’y a aucune relation diplomatique officielle entre la Chine et le Vatican depuis 1951. On est en droit d’espérer que les pourparlers actuels entre le Vatican et Pékin entraîneront la réouverture de ces relations.
Des catholiques de l’Église officielle comme de l’Église souterraine pensent que si l’accord n’a toujours pas pu être signé, cela vient de l’arrestation, le 28 mars, de l’évêque de Mindong, Mgr Guo Xijin, détenu durant 24 heures par les autorités chinoises. Il avait refusé de rejoindre l’Association patriotique des catholiques chinois. Tous les évêques reconnus par le gouvernement chinois doivent devenir membres de l’Association. L’accord en passe d’être signé pourrait notamment permettre au Vatican de reconnaître sept évêques, ordonnés sous l’égide du gouvernement chinois. Certains ont avancé que l’accord pourrait même donner au Vatican le dernier mot concernant la nomination des évêques. Pour le père Joseph, de l’Église clandestine dans le nord de la Chine, plus cet accord est repoussé, mieux ce sera, car pour le prêtre, cela pourrait mettre en danger les catholiques clandestins : « Grâce aux pourparlers, cet accord gagnera en maturité, il deviendra plus favorable à l’Église. » Pourtant, le père Joseph confie qu’il reste peu convaincu que la Chine signe cet accord, même si le Vatican accepte davantage de compromis. Selon lui, Pékin pourrait se montrer réticent face aux implications qu’aurait l’accord sur la constitution chinoise, et face à la difficulté que représenterait le contrôle d’une Église cherchant à maintenir son indépendance.
(Source: Églises d'Asie, le 5 avril 2018 -- Avec Ucanews, Hong-Kong)