PHILIPPINES: Les congrégations religieuses proposent d’assurer la protection du juge et des témoins dans l’affaire du massacre de Maguindanao.
Alors que se prépare le procès des responsables du massacre perpétré en novembre dernier à Maguindanao, province du sud philippin, les congrégations religieuses ont offert de se charger de la protection du juge ainsi que des témoins cités dans l’affaire si cela s’avérait nécessaire.
Pour des raisons de sécurité, le procès se tiendra à Quezon City, au nord-est de Manille, et non pas à Maguindanao, fief de la puissante famille Ampatuan, considérée dès à présent comme le commanditaire des meurtres. Depuis le 23 novembre, date à laquelle 57 personnes soutenant la candidature de Datu Ismail Mangudadatu au poste de gouverneur de la province de Maguindanao étaient assassinées dans une embuscade par une centaine d’hommes armés, les preuves se sont en effet accumulées pour désigner comme responsable de la tuerie, le clan politique rival, la famille d’Andal Ampatuan Sr, dont un fils, Zaldy, est l’actuel gouverneur de la Région autonome musulmane de Mindanao (1).
Le ministère public a déclaré qu’il produirait des témoins pouvant affirmer qu’Andal Ampatuan Jr, un des fils du chef du clan des Ampatuan, avait participé et donné l’ordre de la tuerie du 23 novembre. Avec lui, une centaine de personnes sont inculpées de meurtres.
En dépit de la loi martiale instaurée le 4 décembre – puis relevée le 12 décembre – dans la province par la présidente philippine Gloria Arroyo afin d’éviter l’escalade de la violence, les juges comme les personnes appelées à témoigner au procès savent qu’ils risquent leur vie. Le 17 décembre dernier, la Haute Cour a désigné le juge Jocelyn Solis Reyes, après le désistement du juge Luisito Cortez qui craignait pour la sécurité de sa famille. A la suite de cette nomination, Jesus Malit, religieux spiritain, co-président de la branche masculine de la Conférence des supérieurs majeurs des Philippines (AMRSP), a déclaré que les congrégations religieuses étaient prêtes à offrir leur protection au juge et aux témoins dans l’affaire du massacre de Maguindanao.
Sr Estrella Castalone, salésienne, secrétaire exécutive de la branche féminine de l’AMRSP, a confirmé également qu’une personne qui pensait qu’elle ou sa famille était en danger, pouvait demander asile en contactant n’importe quel membre de l’AMRSP. Elle a expliqué que, dans certains cas, les demandes pouvaient être redirigées vers la Task Force Detainees of the Philippines, une ONG locale qui milite pour les droits de l’homme, mais qu’une décision serait toujours prise dans la journée. Il faut auparavant « nous démontrer la nécessité d’une protection pour eux ou leurs proches », a-t-elle précisé. « Ensuite, nous cherchons parmi nos 330 membres, celui qui serait le plus à même de leur offrir l’asile » (2). L’AMRSP dispose pour ces cas particuliers d’une trésorerie d’environ deux millions de pesos (soit 30 460 euros).
L’année dernière, les Frères des Ecoles Chrétienne ont accueilli la femme et les enfants de Rodolfo Lozada Jr, ex-président de la Philippines Forestry Corporation. Ce dernier détenait des informations essentielles dans le cadre d’une enquête du Sénat sur des suspicions de malversations financières touchant un projet national à grande échelle. Il savait que des pots-de-vin avaient été versés aux responsables du gouvernement et proches de la présidente Gloria Arroyo. Ici encore, dans l’affaire du massacre de Maguindanao, les liens du gouvernement avec les accusés sont montrés du doigt. Le clan des Ampatuan est en effet connu pour être l’un des plus fidèles alliés politiques de la présidente philippine.
A l’annonce de la tuerie du 23 novembre, la Conférence des supérieurs majeurs des Philippines avait immédiatement fait part de son indignation par une déclaration où elle réclamait justice et dénonçait une « culture de l’impunité » aux Philippines (3).
(1) Voir EDA 518, 519
(2) Ucanews, 18 décembre 2009.
(3) Ucanews, 26 novembre 2009.
Alors que se prépare le procès des responsables du massacre perpétré en novembre dernier à Maguindanao, province du sud philippin, les congrégations religieuses ont offert de se charger de la protection du juge ainsi que des témoins cités dans l’affaire si cela s’avérait nécessaire.
Pour des raisons de sécurité, le procès se tiendra à Quezon City, au nord-est de Manille, et non pas à Maguindanao, fief de la puissante famille Ampatuan, considérée dès à présent comme le commanditaire des meurtres. Depuis le 23 novembre, date à laquelle 57 personnes soutenant la candidature de Datu Ismail Mangudadatu au poste de gouverneur de la province de Maguindanao étaient assassinées dans une embuscade par une centaine d’hommes armés, les preuves se sont en effet accumulées pour désigner comme responsable de la tuerie, le clan politique rival, la famille d’Andal Ampatuan Sr, dont un fils, Zaldy, est l’actuel gouverneur de la Région autonome musulmane de Mindanao (1).
Le ministère public a déclaré qu’il produirait des témoins pouvant affirmer qu’Andal Ampatuan Jr, un des fils du chef du clan des Ampatuan, avait participé et donné l’ordre de la tuerie du 23 novembre. Avec lui, une centaine de personnes sont inculpées de meurtres.
En dépit de la loi martiale instaurée le 4 décembre – puis relevée le 12 décembre – dans la province par la présidente philippine Gloria Arroyo afin d’éviter l’escalade de la violence, les juges comme les personnes appelées à témoigner au procès savent qu’ils risquent leur vie. Le 17 décembre dernier, la Haute Cour a désigné le juge Jocelyn Solis Reyes, après le désistement du juge Luisito Cortez qui craignait pour la sécurité de sa famille. A la suite de cette nomination, Jesus Malit, religieux spiritain, co-président de la branche masculine de la Conférence des supérieurs majeurs des Philippines (AMRSP), a déclaré que les congrégations religieuses étaient prêtes à offrir leur protection au juge et aux témoins dans l’affaire du massacre de Maguindanao.
Sr Estrella Castalone, salésienne, secrétaire exécutive de la branche féminine de l’AMRSP, a confirmé également qu’une personne qui pensait qu’elle ou sa famille était en danger, pouvait demander asile en contactant n’importe quel membre de l’AMRSP. Elle a expliqué que, dans certains cas, les demandes pouvaient être redirigées vers la Task Force Detainees of the Philippines, une ONG locale qui milite pour les droits de l’homme, mais qu’une décision serait toujours prise dans la journée. Il faut auparavant « nous démontrer la nécessité d’une protection pour eux ou leurs proches », a-t-elle précisé. « Ensuite, nous cherchons parmi nos 330 membres, celui qui serait le plus à même de leur offrir l’asile » (2). L’AMRSP dispose pour ces cas particuliers d’une trésorerie d’environ deux millions de pesos (soit 30 460 euros).
L’année dernière, les Frères des Ecoles Chrétienne ont accueilli la femme et les enfants de Rodolfo Lozada Jr, ex-président de la Philippines Forestry Corporation. Ce dernier détenait des informations essentielles dans le cadre d’une enquête du Sénat sur des suspicions de malversations financières touchant un projet national à grande échelle. Il savait que des pots-de-vin avaient été versés aux responsables du gouvernement et proches de la présidente Gloria Arroyo. Ici encore, dans l’affaire du massacre de Maguindanao, les liens du gouvernement avec les accusés sont montrés du doigt. Le clan des Ampatuan est en effet connu pour être l’un des plus fidèles alliés politiques de la présidente philippine.
A l’annonce de la tuerie du 23 novembre, la Conférence des supérieurs majeurs des Philippines avait immédiatement fait part de son indignation par une déclaration où elle réclamait justice et dénonçait une « culture de l’impunité » aux Philippines (3).
(1) Voir EDA 518, 519
(2) Ucanews, 18 décembre 2009.
(3) Ucanews, 26 novembre 2009.