Eglises d'Asie - Très rapidement après l’annonce par le président américain de la mort d’Oussama Ben Laden, l’archevêque émérite du diocèse de Lahore, Mgr Lawrence Saldanha, n’a pas caché sa crainte de voir les chrétiens du Pakistan pris pour cible par d’éventuelles actions de représailles de musulmans extrémistes. « Nous sommes des cibles d’autant plus faciles qu’ils [les partisans de Ben Laden] ne sont pas en mesure de s’attaquer à l’Amérique. Nous demandons la mise en place de mesures de sécurité. ...
Le gouvernement [pakistanais] doit faire en sorte de maîtriser toute manifestation de représailles », a déclaré Mgr Saldanha dans un communiqué diffusé le 2 mai, lendemain de l’annonce par Barack Obama de la mort du chef du réseau terroriste Al-Qaida.
Au Pakistan, les chrétiens représentent une minorité de 1,6 % de la population. Peu ou mal considérés, les chrétiens font régulièrement les frais de la montée de l’islamisme dans la société pakistanaise, notamment du fait d’une application inconsidérée de la loi sur le blasphème. Appartenant en grande majorité aux classes sociales les plus basses de la société, ils sont souvent assimilés par les éléments extrémistes du Pakistan à l’Occident, un Occident honni et perçu comme chrétien.
Selon les premiers éléments d’information qui parviennent du Pakistan, l’annonce de la mort de Ben Laden, tué par un commando américain à Abbotabad, ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale Islamabad, a amené le gouvernement pakistanais à renforcer la sécurité aux abords des bâtiments officiels. De plus, des forces de police auraient été positionnées devant les principaux lieux de culte chrétiens, les autorités civiles craignant, elles aussi, une réaction violente et dirigée contre les chrétiens de la part des éléments les plus extrémistes de la société, notamment de la jeunesse formée dans les madrassa, les écoles coraniques.
Pour Mgr Saldanha, qui a été archevêque de Lahore de 2001 jusqu’à très récemment (sa démission, à l’âge de 75 ans, date du 7 avril dernier), toute sa mission à la tête d’un des principaux diocèses de l’Eglise au Pakistan aura été marquée par la montée de l’islamisme. Nommé en avril 2001, il fut en effet ordonné archevêque de Lahore le 11 septembre 2001, le jour-même où les terroristes commandités par Ben Laden commettaient leurs attentats sur le sol américain. Depuis ce jour, témoigne-t-il, la situation des chrétiens au Pakistan n’a fait que se dégrader. Il ajoute toutefois qu’au-delà du risque immédiat de représailles, la mort de Ben Laden peut signaler un tournant dans la société pakistanaise. La disparition du terroriste le plus recherché de la planète pourrait en effet réduire l’audience et l’impact des militants radicaux de la cause islamiste. « Nombreux étaient ceux qui considéraient Ben Laden comme un héros de la révolution islamique. Et, de fait, il était une figure-clé de l’extrémisme et une menace pour la paix dans le monde. Mais sa mort peut changer la donne à la fois en démythifiant l’extrémisme et en cassant l’unité de la mouvance extrémiste », analyse l’archevêque.
(Source: Eglises d'Asie, 2 mai 2011)
Le gouvernement [pakistanais] doit faire en sorte de maîtriser toute manifestation de représailles », a déclaré Mgr Saldanha dans un communiqué diffusé le 2 mai, lendemain de l’annonce par Barack Obama de la mort du chef du réseau terroriste Al-Qaida.
Au Pakistan, les chrétiens représentent une minorité de 1,6 % de la population. Peu ou mal considérés, les chrétiens font régulièrement les frais de la montée de l’islamisme dans la société pakistanaise, notamment du fait d’une application inconsidérée de la loi sur le blasphème. Appartenant en grande majorité aux classes sociales les plus basses de la société, ils sont souvent assimilés par les éléments extrémistes du Pakistan à l’Occident, un Occident honni et perçu comme chrétien.
Selon les premiers éléments d’information qui parviennent du Pakistan, l’annonce de la mort de Ben Laden, tué par un commando américain à Abbotabad, ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale Islamabad, a amené le gouvernement pakistanais à renforcer la sécurité aux abords des bâtiments officiels. De plus, des forces de police auraient été positionnées devant les principaux lieux de culte chrétiens, les autorités civiles craignant, elles aussi, une réaction violente et dirigée contre les chrétiens de la part des éléments les plus extrémistes de la société, notamment de la jeunesse formée dans les madrassa, les écoles coraniques.
Pour Mgr Saldanha, qui a été archevêque de Lahore de 2001 jusqu’à très récemment (sa démission, à l’âge de 75 ans, date du 7 avril dernier), toute sa mission à la tête d’un des principaux diocèses de l’Eglise au Pakistan aura été marquée par la montée de l’islamisme. Nommé en avril 2001, il fut en effet ordonné archevêque de Lahore le 11 septembre 2001, le jour-même où les terroristes commandités par Ben Laden commettaient leurs attentats sur le sol américain. Depuis ce jour, témoigne-t-il, la situation des chrétiens au Pakistan n’a fait que se dégrader. Il ajoute toutefois qu’au-delà du risque immédiat de représailles, la mort de Ben Laden peut signaler un tournant dans la société pakistanaise. La disparition du terroriste le plus recherché de la planète pourrait en effet réduire l’audience et l’impact des militants radicaux de la cause islamiste. « Nombreux étaient ceux qui considéraient Ben Laden comme un héros de la révolution islamique. Et, de fait, il était une figure-clé de l’extrémisme et une menace pour la paix dans le monde. Mais sa mort peut changer la donne à la fois en démythifiant l’extrémisme et en cassant l’unité de la mouvance extrémiste », analyse l’archevêque.
(Source: Eglises d'Asie, 2 mai 2011)