01/11/2018 -- Ordonné prêtre en 1990 pour le diocèse de Nha Trang, au centre du Vietnam, Mgr Aloysius Nguyen Hung Vi a été responsable des candidats au grand séminaire de Kontum, qui se préparaient à Saigon. En 2006, il est parti étudier en France. Le 7 octobre 2015, il a été nommé par le pape François évêque de Kontum. Rencontre.
Au centre du pays, vivant dans un climat adouci par l’altitude des Hauts Plateaux, Kontum et plus largement la région de Pleiku abritent une population nombreuse, issue des minorités ethniques montagnardes. Historiquement, la cohabitation a toujours été difficile entre ces peuples et les « Kinhs », les Vietnamiens. Plus pauvres, moins éduquées, d’origine animiste, les minorités ont adopté massivement la foi chrétienne. Près de 18 % de la population totale (1,83 million d’habitants) est catholique. Soit environ 320 000 fidèles, dont 230 000 montagnards, répartis en 800 villages de quatre ethnies différentes et 100 000 Kinh (Viets). Répartis en 116 paroisses, 163 prêtres (80 diocésains dont six montagnards et 73 religieux) y exercent leur ministère, avec 90 religieux et 533 religieuses.
Comment se porte votre diocèse ?
Mgr Aloysius Nguyen HUNG VI : Notre premier problème, c’est la pauvreté. Dans cette lutte, nous ne pouvons pas faire tout ce que nous voulons. Le gouvernement met un frein aux aides que nous pouvons apporter. Nous n’animons qu’un petit nombre d’internats, d’orphelinats. Nous ne pouvons pas faire plus. Avec la Caritas diocésaine, nous avons trois ambulances, qui peuvent aller chercher les malades dans les montagnes.
Quelle relation avez-vous avec les autorités ?
Ces dernières années, ça va. On peut se parler. Certes, les autorités veulent nous contrôler. Il nous faut demander des permissions avant d’agir, ou prévenir avant d’agir. Mais on ne doit pas demander la permission pour tout. Globalement, on peut travailler. Ici, nous ne faisons pas de politique. Ce n’est pas notre domaine.
Quelles sont vos priorités ?
Notre priorité, c’est la formation. De 1975 à 1991, où a eu lieu pour la première fois une ordination, nous avons un véritable trou : nos prêtres sont soit âgés, soit très jeunes. Il nous manque des prêtres mûrs ! Notre autre priorité, ce sont les constructions. Il nous manque des salles de réunion, des lieux de rencontres. De nombreuses églises ont été détruites par la guerre. Il nous a fallu recréer des paroisses. Acquérir des terrains, c’est difficile pour l’Église. Parfois, il faut passer par un fidèle, qui achète avec l’argent d’un prêtre, puis l’offre à l’Église. Même si nos fidèles sont généreux, notre diocèse est l’un des plus pauvres. Mon souci pour l’avenir, c’est que trop de paroissiens restent sans prêtres. Il nous manque encore beaucoup de prêtres. Certains sont en charge de deux à trois paroisses, avec beaucoup de villages.
Quelles sont les fondations de votre diocèse ?
Ici, en raison de l’influence du confucianisme, les valeurs familiales sont très importantes, les liens familiaux très étroits. Certes, en ville, les familles sont de moins en moins nombreuses, et les vocations diminuent. Et puis nous sommes très reconnaissants aux missionnaires français des MEP, qui ont été très présents auprès des montagnards. Sans oublier nos martyrs, le P. Minh et le P. Bonnet qui ont été tués en temps de guerre alors qu’ils allaient célébrer la messe.
(Eglises d'Asie - le 01/11/2018 / Frédéric Mounier)
Comment se porte votre diocèse ?
Mgr Aloysius Nguyen HUNG VI : Notre premier problème, c’est la pauvreté. Dans cette lutte, nous ne pouvons pas faire tout ce que nous voulons. Le gouvernement met un frein aux aides que nous pouvons apporter. Nous n’animons qu’un petit nombre d’internats, d’orphelinats. Nous ne pouvons pas faire plus. Avec la Caritas diocésaine, nous avons trois ambulances, qui peuvent aller chercher les malades dans les montagnes.
Quelle relation avez-vous avec les autorités ?
Ces dernières années, ça va. On peut se parler. Certes, les autorités veulent nous contrôler. Il nous faut demander des permissions avant d’agir, ou prévenir avant d’agir. Mais on ne doit pas demander la permission pour tout. Globalement, on peut travailler. Ici, nous ne faisons pas de politique. Ce n’est pas notre domaine.
Quelles sont vos priorités ?
Notre priorité, c’est la formation. De 1975 à 1991, où a eu lieu pour la première fois une ordination, nous avons un véritable trou : nos prêtres sont soit âgés, soit très jeunes. Il nous manque des prêtres mûrs ! Notre autre priorité, ce sont les constructions. Il nous manque des salles de réunion, des lieux de rencontres. De nombreuses églises ont été détruites par la guerre. Il nous a fallu recréer des paroisses. Acquérir des terrains, c’est difficile pour l’Église. Parfois, il faut passer par un fidèle, qui achète avec l’argent d’un prêtre, puis l’offre à l’Église. Même si nos fidèles sont généreux, notre diocèse est l’un des plus pauvres. Mon souci pour l’avenir, c’est que trop de paroissiens restent sans prêtres. Il nous manque encore beaucoup de prêtres. Certains sont en charge de deux à trois paroisses, avec beaucoup de villages.
Quelles sont les fondations de votre diocèse ?
Ici, en raison de l’influence du confucianisme, les valeurs familiales sont très importantes, les liens familiaux très étroits. Certes, en ville, les familles sont de moins en moins nombreuses, et les vocations diminuent. Et puis nous sommes très reconnaissants aux missionnaires français des MEP, qui ont été très présents auprès des montagnards. Sans oublier nos martyrs, le P. Minh et le P. Bonnet qui ont été tués en temps de guerre alors qu’ils allaient célébrer la messe.
(Eglises d'Asie - le 01/11/2018 / Frédéric Mounier)