Le 1er octobre 2017, jour de la fête de sainte Thérèse de Lisieux, patronne des Missions, sept prêtres des Missions Étrangères de Paris seront envoyés en mission ad vitam. Ils rejoignent les quelque deux cents membres actuels de cette société missionnaire qui existe depuis 360 ans.
Birmanie, Cambodge, Laos, Singapour et Thaïlande sont leurs pays de mission. Ils en ont eu connaissance le jour de leur ordination diaconale, à l’issue de leur formation. Ils ont ensuite été ordonnés prêtres. Membres des Missions étrangères de Paris (MEP), société missionnaire de l’Eglise catholique fondée en 1658, les PP. Vincent Chrétienne, Cyrille Delort, Dominique Demé, David-Francesco Dintzner, Guillaume Lepesqueux, Ludovic Mathiou et Brice Testu sont âgés de 32 à 45 ans et issus de différents diocèses de France (1). Ils ont fait le choix d’une vie toute entière consacrée à la mission ad extra (à l’étranger, hors de son pays et de sa culture d’origine), ad vitam (à vie, pour un départ définitif) et ad gentes (pour l’annonce de l’Evangile auprès des non-chrétiens). C’est ainsi que les MEP conçoivent leur mission : « chacun, avec son charisme propre, s’engage à suivre le Christ, à faire de l’Evangile son programme de vie, dans le respect des cultures locales. Les Instructions aux missionnaires de 1664 le disent clairement : ‘n’emportez avec vous que Jésus Christ, ni votre pays, ni votre culture’ », explique le P. Gilles Reithinger, actuel supérieur général de la Société.
4 300 missionnaires depuis 360 ans
D’autant que les missionnaires n’ont pas choisi leur mission : celle-ci n’est annoncée que le jour de l’ordination diaconale. « La mission n’appartient pas au missionnaire, explique le P. Reithinger. Celui-ci est envoyé par l’Eglise, pour porter un projet d’Eglise. Et la cérémonie d’envoi témoigne de cela. Nous nous situons dans la continuité de nos 4 300 prédécesseurs qui, depuis 360 ans, se rendent en Asie et dans l’océan Indien. »
Au sein des MEP, la cérémonie d’envoi qui aura lieu le 1er octobre prochain constitue une tradition dont la forme a évolué, en fonction des époques. Dans la chapelle du 128 rue du Bac, un immense tableau, intitulé « Le départ des missionnaires », signé de Charles de Coubertin, père du rénovateur des jeux olympiques de l’ère moderne, présente le rite du baisement des pieds. Si on n’en connaît pas la date d’origine exacte, du XVIIIème au milieu du XXème siècle, les partants recevaient de la part des fidèles un baiser sur les pieds pour incarner la parole biblique tirée du prophète Isaïe : « qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte la Bonne Nouvelle » (Isaïe, 52,7).
« En 1946, se rappelle le P. Jean-Baptiste Itçaïna, prêtre MEP ordonné en 1950, les partants étaient au moins une quarantaine. La cérémonie avait lieu à la chapelle de la rue du Bac, les missionnaires montaient sur les premières marches de l’autel et les fidèles passaient leur baiser les pieds. Ensuite, il fallait se dire adieu ; c’était émouvant, les familles pleuraient. Beaucoup de missions auxquelles étaient destinées les missionnaires étaient occupées par les communistes, on se demandait ce qui allait leur arriver. »
« Aux nouveaux missionnaires de trouver leur manière d’annoncer l’Evangile »
Cette année, une messe sera célébrée à Saint-François-Xavier des Missions Etrangères. Au cours de cette célébration, les chants seront animés par le petit chœur des MEP, composé d’anciens volontaires. Depuis 15 ans, les MEP proposent à des jeunes de mettre leurs compétences professionnelles au service d’un projet de développement en Asie et dans l’océan Indien ; ils sont plus de 2000 à être partis dans ce cadre. Puis les partants et les fidèles se rendront dans les jardins de la Société, en procession, à la lueur de torches, pour vénérer les reliques des martyrs MEP. Ils iront ensuite à l’oratoire pour se voir remettre une croix. « On n’emporte avec nous que le Christ et l’Evangile », souligne le P. Reithinger.
Cette cérémonie marque « le début d’une itinérance qui durera toute la vie », explique le P. Reithinger. Les sept prêtres rejoindront bientôt leur mission. Pour y apprendre la langue et en découvrir la culture, d’abord, pendant trois années. Ensuite, « les nouveaux missionnaires trouveront leur manière d’annoncer l’Evangile : dialogue inter-religieux, soutien aux plus pauvres, accueil des personnes marginalisées, … », précise l’actuel supérieur général de la Société.
Les 16 et 23 septembre derniers, le jour de leur ordination diaconale, Will Conquer et Alexis Balmont ont intégré la Société des Missions Etrangères de Paris ; ils seront envoyés l’un au Cambodge, l’autre en Chine. A leur suite, quinze séminaristes se destinent à intégrer la Société, afin de servir l’Eglise en Asie et dans l’océan Indien. Et, cette année, six jeunes ont intégré le foyer vocationnel Saint Théophane Vénard (2) afin de discerner leur vocation. Autant de témoignages de la vitalité missionnaire de l’Eglise de France. (eda/pm)
(1) Vincent Chrétienne : du diocèse de Bordeaux ; Cyrille Delort : diocèse de Laval ; Dominique Demé : diocèse de Rennes ; David-Francesco Dintzner : diocèse de Meaux ; Guillaume Lepesqueux : diocèse de Saint-Dié ; Ludovic Mathiou : incardiné aux MEP ; Brice Testu : incardiné aux MEP
(2) Du nom d’un martyr MEP au Vietnam au XIXème siècle
(Source: Eglises d'Asie, le 27 septembre 2017)
Birmanie, Cambodge, Laos, Singapour et Thaïlande sont leurs pays de mission. Ils en ont eu connaissance le jour de leur ordination diaconale, à l’issue de leur formation. Ils ont ensuite été ordonnés prêtres. Membres des Missions étrangères de Paris (MEP), société missionnaire de l’Eglise catholique fondée en 1658, les PP. Vincent Chrétienne, Cyrille Delort, Dominique Demé, David-Francesco Dintzner, Guillaume Lepesqueux, Ludovic Mathiou et Brice Testu sont âgés de 32 à 45 ans et issus de différents diocèses de France (1). Ils ont fait le choix d’une vie toute entière consacrée à la mission ad extra (à l’étranger, hors de son pays et de sa culture d’origine), ad vitam (à vie, pour un départ définitif) et ad gentes (pour l’annonce de l’Evangile auprès des non-chrétiens). C’est ainsi que les MEP conçoivent leur mission : « chacun, avec son charisme propre, s’engage à suivre le Christ, à faire de l’Evangile son programme de vie, dans le respect des cultures locales. Les Instructions aux missionnaires de 1664 le disent clairement : ‘n’emportez avec vous que Jésus Christ, ni votre pays, ni votre culture’ », explique le P. Gilles Reithinger, actuel supérieur général de la Société.
4 300 missionnaires depuis 360 ans
D’autant que les missionnaires n’ont pas choisi leur mission : celle-ci n’est annoncée que le jour de l’ordination diaconale. « La mission n’appartient pas au missionnaire, explique le P. Reithinger. Celui-ci est envoyé par l’Eglise, pour porter un projet d’Eglise. Et la cérémonie d’envoi témoigne de cela. Nous nous situons dans la continuité de nos 4 300 prédécesseurs qui, depuis 360 ans, se rendent en Asie et dans l’océan Indien. »
Au sein des MEP, la cérémonie d’envoi qui aura lieu le 1er octobre prochain constitue une tradition dont la forme a évolué, en fonction des époques. Dans la chapelle du 128 rue du Bac, un immense tableau, intitulé « Le départ des missionnaires », signé de Charles de Coubertin, père du rénovateur des jeux olympiques de l’ère moderne, présente le rite du baisement des pieds. Si on n’en connaît pas la date d’origine exacte, du XVIIIème au milieu du XXème siècle, les partants recevaient de la part des fidèles un baiser sur les pieds pour incarner la parole biblique tirée du prophète Isaïe : « qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte la Bonne Nouvelle » (Isaïe, 52,7).
« En 1946, se rappelle le P. Jean-Baptiste Itçaïna, prêtre MEP ordonné en 1950, les partants étaient au moins une quarantaine. La cérémonie avait lieu à la chapelle de la rue du Bac, les missionnaires montaient sur les premières marches de l’autel et les fidèles passaient leur baiser les pieds. Ensuite, il fallait se dire adieu ; c’était émouvant, les familles pleuraient. Beaucoup de missions auxquelles étaient destinées les missionnaires étaient occupées par les communistes, on se demandait ce qui allait leur arriver. »
« Aux nouveaux missionnaires de trouver leur manière d’annoncer l’Evangile »
Cette année, une messe sera célébrée à Saint-François-Xavier des Missions Etrangères. Au cours de cette célébration, les chants seront animés par le petit chœur des MEP, composé d’anciens volontaires. Depuis 15 ans, les MEP proposent à des jeunes de mettre leurs compétences professionnelles au service d’un projet de développement en Asie et dans l’océan Indien ; ils sont plus de 2000 à être partis dans ce cadre. Puis les partants et les fidèles se rendront dans les jardins de la Société, en procession, à la lueur de torches, pour vénérer les reliques des martyrs MEP. Ils iront ensuite à l’oratoire pour se voir remettre une croix. « On n’emporte avec nous que le Christ et l’Evangile », souligne le P. Reithinger.
Cette cérémonie marque « le début d’une itinérance qui durera toute la vie », explique le P. Reithinger. Les sept prêtres rejoindront bientôt leur mission. Pour y apprendre la langue et en découvrir la culture, d’abord, pendant trois années. Ensuite, « les nouveaux missionnaires trouveront leur manière d’annoncer l’Evangile : dialogue inter-religieux, soutien aux plus pauvres, accueil des personnes marginalisées, … », précise l’actuel supérieur général de la Société.
Les 16 et 23 septembre derniers, le jour de leur ordination diaconale, Will Conquer et Alexis Balmont ont intégré la Société des Missions Etrangères de Paris ; ils seront envoyés l’un au Cambodge, l’autre en Chine. A leur suite, quinze séminaristes se destinent à intégrer la Société, afin de servir l’Eglise en Asie et dans l’océan Indien. Et, cette année, six jeunes ont intégré le foyer vocationnel Saint Théophane Vénard (2) afin de discerner leur vocation. Autant de témoignages de la vitalité missionnaire de l’Eglise de France. (eda/pm)
(1) Vincent Chrétienne : du diocèse de Bordeaux ; Cyrille Delort : diocèse de Laval ; Dominique Demé : diocèse de Rennes ; David-Francesco Dintzner : diocèse de Meaux ; Guillaume Lepesqueux : diocèse de Saint-Dié ; Ludovic Mathiou : incardiné aux MEP ; Brice Testu : incardiné aux MEP
(2) Du nom d’un martyr MEP au Vietnam au XIXème siècle
(Source: Eglises d'Asie, le 27 septembre 2017)