Le 6 août 2015, les autorités vietnamiennes ont, officiellement et solennellement, octroyé à l’Eglise catholique la permission d’ouvrir un institut universitaire national, nommé par elles « Institut catholique ». Le geste est d’autant plus spectaculaire que, jusqu’à présent, l’Eglise catholique au . Vietnam ne pouvait assumer que la responsabilité de jardins d’enfants et d’écoles maternelles. Dans les locaux, nouvellement aménagés, de la Conférence épiscopale à Saigon, où s’est déroulée la cérémonie de passation, des hauts fonctionnaires gouvernementaux ont remis aux représentants de l’épiscopat catholique le texte de la décision autorisant l’ouverture de cet établissement.
Le gouvernement était représenté par plusieurs membres du Comité central du Front patriotique du Vietnam. Le responsable du catholicisme au sein du Bureau gouvernemental des Affaires religieuses a d’abord fait la lecture officielle de la décision acceptant « la création de l’Institut catholique du Vietnam ». Le vice-président du Front patriotique, Lê Ba Trinh, a ensuite remis le document au président de la Conférence épiscopale du Vietnam, l’archevêque de Saigon, Mgr Bui Van Doc. Celui-ci était accompagné de plusieurs évêques, en particulier de Mgr Joseph Dinh Duc Dao, président de la Commission épiscopale pour l’Education et principal promoteur du projet de cet institut.
« Les précédents papes ainsi que l’actuel nous ont incités à dialoguer directement et franchement avec les autorités. Depuis plusieurs années, nous nous nous efforçons de suivre ces conseils. Nous avons constaté que le gouvernement faisait preuve de bonne volonté et d’ouverture d’esprit en acceptant ce dialogue. Le résultat le plus important de cette bonne entente est cette impulsion donnée aujourd’hui avec la création de l’Institut catholique du Vietnam. Le dossier a en effet évolué très rapidement après la nomination de Mgr Joseph Dinh Duc Dao à la tête de la Commission épiscopale pour l’éducation », a déclaré l’archevêque de Saigon.
Le vice-président du Front patriotique a répondu que dès que le projet de création d’un Institut catholique avait été émis, il avait été considéré favorablement par les autorités. Celles-ci feront en sorte de mettre en place les conditions nécessaires à sa réalisation, a-t-il précisé. Selon lui, cet institut sera destiné à fournir « une formation doctrinale de haut niveau aux ecclésiastiques et aux croyants ».
Il faut remarquer qu’à l’issue de cette cérémonie, voulue publique par les deux parties, un certain nombre de questions restent en suspens. On ignore encore le lieu où sera édifié l’établissement. Seul, le nom de la ville de Saigon est mentionné. Les bâtiments de l’ancien Collège pontifical Pie X existent toujours, mais les autorités ne semblent pas avoir l’intention de les restituer. Le texte précise encore que cette décision n’entrera en vigueur que lorsque l’ensemble de la Conférence épiscopale aura officiellement pris en charge le nouvel Institut catholique.
En avril 1975, lors du changement de régime dans le Sud-Vietnam, les universités catholiques de l’époque (l’Université catholique de Da Lat, la plus ancienne, et l’Université de Saigon, récemment ouverte) avaient été obligées de fermer leurs portes. Quelque temps plus tard, ce fut au tour du Collège pontifical. Cet ancien institut pontifical avait été autorisé par un décret de la Congrégation de la propagande de la foi, le 25 janvier 1957. En 1958, les évêques du Vietnam du Sud en avaient confié la responsabilité aux pères jésuites. Quelques années plus tard, un grand bâtiment moderne avait été édifié à Dalat pour abriter le corps enseignant, les étudiants et des séminaristes envoyés par tous les diocèses du Vietnam. Après la fin de la guerre du Vietnam (30 avril 1975), le Collège avait poursuivi ses activités pendant quelques temps, avant que les autorités civiles ne s’approprient l’ensemble du domaine.
Pendant longtemps, la question de la récupération de l’ancien Collège pontifical a fait partie des propositions régulièrement soumises aux autorités. Plus récemment, les évêques ont opté pour la création d’une nouvelle faculté de théologie ayant vocation à se transformer en institut catholique. Le projet, discuté à plusieurs reprises par les évêques, lors de leurs assemblées annuelles, a rapidement pris de l’épaisseur. Dans une interview accordée en juillet 2014 à un site Internet italien (1), l’archevêque de Saigon avait notamment déclaré : « (…) [Le projet] devrait devenir très rapidement une réalité. La « structure » sera prête dans un an (…). L’ouverture de l’université marquera un tournant décisif dans l’histoire de l’Eglise catholique du Vietnam. Elle marquera le retour attendu depuis longtemps de la liberté de l’enseignement pour l’Eglise catholique. » (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 25 août 2015)
Le gouvernement était représenté par plusieurs membres du Comité central du Front patriotique du Vietnam. Le responsable du catholicisme au sein du Bureau gouvernemental des Affaires religieuses a d’abord fait la lecture officielle de la décision acceptant « la création de l’Institut catholique du Vietnam ». Le vice-président du Front patriotique, Lê Ba Trinh, a ensuite remis le document au président de la Conférence épiscopale du Vietnam, l’archevêque de Saigon, Mgr Bui Van Doc. Celui-ci était accompagné de plusieurs évêques, en particulier de Mgr Joseph Dinh Duc Dao, président de la Commission épiscopale pour l’Education et principal promoteur du projet de cet institut.
« Les précédents papes ainsi que l’actuel nous ont incités à dialoguer directement et franchement avec les autorités. Depuis plusieurs années, nous nous nous efforçons de suivre ces conseils. Nous avons constaté que le gouvernement faisait preuve de bonne volonté et d’ouverture d’esprit en acceptant ce dialogue. Le résultat le plus important de cette bonne entente est cette impulsion donnée aujourd’hui avec la création de l’Institut catholique du Vietnam. Le dossier a en effet évolué très rapidement après la nomination de Mgr Joseph Dinh Duc Dao à la tête de la Commission épiscopale pour l’éducation », a déclaré l’archevêque de Saigon.
Le vice-président du Front patriotique a répondu que dès que le projet de création d’un Institut catholique avait été émis, il avait été considéré favorablement par les autorités. Celles-ci feront en sorte de mettre en place les conditions nécessaires à sa réalisation, a-t-il précisé. Selon lui, cet institut sera destiné à fournir « une formation doctrinale de haut niveau aux ecclésiastiques et aux croyants ».
Il faut remarquer qu’à l’issue de cette cérémonie, voulue publique par les deux parties, un certain nombre de questions restent en suspens. On ignore encore le lieu où sera édifié l’établissement. Seul, le nom de la ville de Saigon est mentionné. Les bâtiments de l’ancien Collège pontifical Pie X existent toujours, mais les autorités ne semblent pas avoir l’intention de les restituer. Le texte précise encore que cette décision n’entrera en vigueur que lorsque l’ensemble de la Conférence épiscopale aura officiellement pris en charge le nouvel Institut catholique.
En avril 1975, lors du changement de régime dans le Sud-Vietnam, les universités catholiques de l’époque (l’Université catholique de Da Lat, la plus ancienne, et l’Université de Saigon, récemment ouverte) avaient été obligées de fermer leurs portes. Quelque temps plus tard, ce fut au tour du Collège pontifical. Cet ancien institut pontifical avait été autorisé par un décret de la Congrégation de la propagande de la foi, le 25 janvier 1957. En 1958, les évêques du Vietnam du Sud en avaient confié la responsabilité aux pères jésuites. Quelques années plus tard, un grand bâtiment moderne avait été édifié à Dalat pour abriter le corps enseignant, les étudiants et des séminaristes envoyés par tous les diocèses du Vietnam. Après la fin de la guerre du Vietnam (30 avril 1975), le Collège avait poursuivi ses activités pendant quelques temps, avant que les autorités civiles ne s’approprient l’ensemble du domaine.
Pendant longtemps, la question de la récupération de l’ancien Collège pontifical a fait partie des propositions régulièrement soumises aux autorités. Plus récemment, les évêques ont opté pour la création d’une nouvelle faculté de théologie ayant vocation à se transformer en institut catholique. Le projet, discuté à plusieurs reprises par les évêques, lors de leurs assemblées annuelles, a rapidement pris de l’épaisseur. Dans une interview accordée en juillet 2014 à un site Internet italien (1), l’archevêque de Saigon avait notamment déclaré : « (…) [Le projet] devrait devenir très rapidement une réalité. La « structure » sera prête dans un an (…). L’ouverture de l’université marquera un tournant décisif dans l’histoire de l’Eglise catholique du Vietnam. Elle marquera le retour attendu depuis longtemps de la liberté de l’enseignement pour l’Eglise catholique. » (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 25 août 2015)