Dans la matinée du 21 août 2014, les obsèques de Mgr Paul Nguyên Thanh Hoan, évêque émérite du diocèse de Phan Thiêt, ont été célébrées dans la chapelle de l’institut séculier « La Charité sociale », une communauté religieuse fondée il y a quelques années par le défunt. C’est dans cet institut que l’évêque avait passé les derniers jours de sa vie jusqu’à sa mort, survenue dans la nuit du 17 au 18 août dernier. Il avait lui-même formulé le vœu d’être inhumé en ce lieu.

L’évêque actuel du diocèse de Phan Thiêt, Mgr Joseph Vu Duy Thông, a présidé la cérémonie. Quinze évêques, plusieurs centaines de prêtres étaient à ses côtés pour concélébrer l’eucharistie à laquelle participait une foule nombreuse. L’homélie de l’évêque de Phan Thiêt a rappelé quelle avait été la grande inspiration de sa vie, à savoir la réalisation pratique de la béatitude évangélique : « bienheureux les pauvres en esprit ». Au début de la cérémonie, de très nombreux témoignages ont été lus, venant du monde entier, de la secrétairerie d’Etat du Vatican, des archevêques et évêques vietnamiens, de supérieurs de congrégation absents à la cérémonie.

Paul Nguyên Thanh Hoang est né le 11 novembre 1932 dans la paroisse de Phu Lôc, du diocèse de Vinh, dans le Centre Vietnam. L’exode des chrétiens du Nord-Vietnam vers le sud, en 1954, le trouve au petit séminaire où il a commencé sa formation sacerdotale. Avec l’ensemble du corps enseignant et ses camarades, il vient s’établir dans le sud où il achèvera ses études secondaires. Après six années d’études au grand séminaire sulpicien, il est ordonné prêtre le 19 avril 1965 en la cathédrale Notre-Dame de Saigon.

Il est alors nommé vicaire, tout près du 17e parallèle, à Dông Ha, dont le curé est le P. Jean-Baptiste Etcharren, qui sera plus tard supérieur général de la société des Missions étrangères de Paris. Dès cette époque, son orientation vers les plus pauvres se manifeste sans ambiguïté. Il ne tardera pas à fonder un orphelinat et une école privée pour accueillir les orphelins de la région, petites victimes de la guerre qui sévit à l’époque. En 1972, l’offensive du Nord-Vietnam sur la province de Quang tri l’oblige à évacuer ses 202 orphelins vers la province qui s’appelait alors Binh Tuy et qui est, aujourd’hui, le district de Ham Tân. Il y fonde le village d’enfants des « Colombes blanches ».

Ces établissements caritatifs sont confisqués par l’Etat après le changement de régime de 1975. En 1978, le P. Hoang est chargé de paroisse, puis devient doyen pour l’ensemble du district de Ham Tân. A ce poste, il continue d’intégrer l’action sociale à son ministère pastoral.

En juillet 2001, Jean-Paul II le nomme évêque coadjuteur du diocèse de Phan Thiêt. Dans son homélie (1), Mgr Thông a rappelé que la béatitude évangélique « Bienheureux les pauvres » qui depuis toujours inspirait sa vie était devenue alors sa devise épiscopale sous la forme : « La bonne nouvelle pour les pauvres ». Même si, devenu évêque, il ne pouvait vivre aussi proche des pauvres qu’autrefois, il avait la possibilité de lancer des projets de développement au profit de la population aussi bien chrétienne que non chrétienne. Il est à l’origine d’un barrage destiné à irriguer la région de Tân Ha, de multiples projets d’élevage de bétail qui ont amélioré, quelquefois enrichi la vie des paysans locaux.

En 2004, alors qu’il était responsable pour la deuxième fois de la Commission épiscopale pour l’Action sociale, il fonda l’institut séculier « Bac Ai Xa Hôi » (‘Charité sociale’), qui était aussi le nom de la commission épiscopale il présidait. La mission de la nouvelle communauté est l’annonce de l’Evangile au moyen de la charité. Ces membres devaient devenir eux-mêmes « la bonne nouvelle pour les pauvres », en se mettant au service des pauvres de diverses manières. C’est dans cet institut que l’évêque a vécu ses dernières années. (eda/jm)

(1) Voir VietCatholic News, le 21 août 2014.
(source: Eglises d'Asie, le 22 août 2014)