Dans une lettre adressée aux autorités provinciales de Vinh Long, la communauté des religieuses de Saint-Paul de Chartres demande l’arrêt immédiat des travaux de construction d’une place publique, entrepris sur un terrain considéré comme leur appartenant. Elles dépassent même cette revendication immédiate et invitent les autorités à revenir à ce qui est à l’origine de cette affaire, à savoir les accusations injustes et calomnieuses portées contre elles en 1977 et les actions policières qui les ont dépouillées de leurs biens. Elles proposent aux responsables locaux de procéder à des rectifications à ce sujet.
Le 25 octobre dernier, le journal officiel de la ville de Vinh Long avait annoncé que le Comité populaire municipal avait ordonné, pour la fin du mois, l’ouverture des travaux de construction d’une place publique au 3 de la rue Tô Thi Huynh, où se trouvaient le couvent et l’orphelinat des religieuses de Saint-Paul de Chartres, des biens que les religieuses considèrent toujours comme étant propriété de leur congrégation. Dans une lettre pastorale, la troisième écrite sur ce sujet, l’évêque du lieu s’était élevé contre cet accaparement. Dans une interview mise en ligne sur le site Internet de la Conférence épiscopale du Vietnam (1), la supérieure provinciale avait fait entendre sa plainte et sa volonté de ne pas céder. Malgré cela, la municipalité de Vinh Long avait jugé bon d’entamer et de poursuivre les travaux. Sans se décourager, la supérieure provinciale, Sœur Huynh Thi Bich Ngoc, a fait entendre à nouveau les protestations de sa communauté, dans une lettre qu’elle a envoyée le 6 décembre au président du Comité populaire de la province de Vinh Long (2).
Après avoir déploré de voir se prolonger l’injustice commise à l’égard de la communauté, la supérieure provinciale rappelle que le terrain où s’édifie aujourd’hui une place publique abritait le couvent des religieuses, propriété du diocèse de Vinh Long, construit en 1871 grâce au labeur de plusieurs générations de religieuses, qui est à la fois un lieu de culte et l’endroit où, pendant plus d’un siècle, les religieuses se sont mis au service des plus déshérités de la société, les enfants orphelins, pauvres, handicapés, illettrés ainsi que les personnes âgées, malades et isolées.
La lettre rappelle ensuite les événements du 7 septembre 1977, date à laquelle les religieuses furent expulsées des lieux et emprisonnées, les bâtiments confisqués, les pensionnaires dispersés. Elles n’avaient commis aucune action illégale et elles apprirent plus tard que la décision ordonnant cette intervention avait été prise parce que l’orphelinat était « un établissement d’une congrégation étrangère, construit grâce à des fonds de l’étranger et destiné à transformer de jeunes enfants déshérités en forces hostiles à la révolution » (3).
La religieuse responsable de la province religieuse de My Tho mentionne ensuite que, malgré les très nombreuses plaintes envoyées aux autorités depuis 2002, les bâtiments du couvent ont été abattus en 2003. En 2004 et 2005, le pouvoir local projeta, un temps, de construire un hôtel de luxe, trois ou quatre étoiles. A la fin de l’année 2008, ce projet fut abandonné, mais, au lieu de rendre leur propriété aux religieuses, la municipalité décida de transformer les lieux en « poumon vert » de la ville, en y construisant le parc public de Vinh Long.
La lettre souligne le caractère totalement illégal et immotivé de cette usurpation d’une propriété religieuse par la municipalité, ainsi que la légitimité des revendications présentées par les religieuses. Elle déplore en particulier que les autorités aient osé entamer les travaux sur les lieux alors que les plaintes qui leur étaient adressées n’avaient reçu aucune véritable réponse raisonnable.
En conséquence, continue la lettre, la communauté des religieuses de Saint-Paul de Chartres exprime sa protestation devant la construction de cette place publique. Elle demande aux autorités, conformément à l’éthique du peuple vietnamien, de rectifier les erreurs commises par les responsables de la province du Mékong en 1977, à savoir les accusations injustes portées contre les religieuses et la confiscation de leur couvent. Leur honneur bafoué doit être restauré et leurs propriétés légales restituées.
En attendant qu’une solution soit trouvée, la supérieure provinciale demande à la municipalité d’arrêter immédiatement les travaux. Elle appelle également l’ensemble des mass media au Vietnam à s’efforcer de rendre compte de l’évolution de cette affaire avec fidélité.
(1) On pourra lire le compte rendu de la lettre de l’évêque de Vinh Long, la traduction de l’interview de la sœur provinciale, ainsi que l’historique de cette affaire, dans EDA 515.
(2) La lettre a été mise en ligne sur le site Internet de la Conférence épiscopale à l’adresse: http://hdgmvietnam.org/News.aspx?Type=8&Act=Detail&ID=1178&CateID=63
(3) Voir EDA 515
(Source: Eglises d'Asie, 14 décembre 2009)
Le 25 octobre dernier, le journal officiel de la ville de Vinh Long avait annoncé que le Comité populaire municipal avait ordonné, pour la fin du mois, l’ouverture des travaux de construction d’une place publique au 3 de la rue Tô Thi Huynh, où se trouvaient le couvent et l’orphelinat des religieuses de Saint-Paul de Chartres, des biens que les religieuses considèrent toujours comme étant propriété de leur congrégation. Dans une lettre pastorale, la troisième écrite sur ce sujet, l’évêque du lieu s’était élevé contre cet accaparement. Dans une interview mise en ligne sur le site Internet de la Conférence épiscopale du Vietnam (1), la supérieure provinciale avait fait entendre sa plainte et sa volonté de ne pas céder. Malgré cela, la municipalité de Vinh Long avait jugé bon d’entamer et de poursuivre les travaux. Sans se décourager, la supérieure provinciale, Sœur Huynh Thi Bich Ngoc, a fait entendre à nouveau les protestations de sa communauté, dans une lettre qu’elle a envoyée le 6 décembre au président du Comité populaire de la province de Vinh Long (2).
Après avoir déploré de voir se prolonger l’injustice commise à l’égard de la communauté, la supérieure provinciale rappelle que le terrain où s’édifie aujourd’hui une place publique abritait le couvent des religieuses, propriété du diocèse de Vinh Long, construit en 1871 grâce au labeur de plusieurs générations de religieuses, qui est à la fois un lieu de culte et l’endroit où, pendant plus d’un siècle, les religieuses se sont mis au service des plus déshérités de la société, les enfants orphelins, pauvres, handicapés, illettrés ainsi que les personnes âgées, malades et isolées.
La lettre rappelle ensuite les événements du 7 septembre 1977, date à laquelle les religieuses furent expulsées des lieux et emprisonnées, les bâtiments confisqués, les pensionnaires dispersés. Elles n’avaient commis aucune action illégale et elles apprirent plus tard que la décision ordonnant cette intervention avait été prise parce que l’orphelinat était « un établissement d’une congrégation étrangère, construit grâce à des fonds de l’étranger et destiné à transformer de jeunes enfants déshérités en forces hostiles à la révolution » (3).
La religieuse responsable de la province religieuse de My Tho mentionne ensuite que, malgré les très nombreuses plaintes envoyées aux autorités depuis 2002, les bâtiments du couvent ont été abattus en 2003. En 2004 et 2005, le pouvoir local projeta, un temps, de construire un hôtel de luxe, trois ou quatre étoiles. A la fin de l’année 2008, ce projet fut abandonné, mais, au lieu de rendre leur propriété aux religieuses, la municipalité décida de transformer les lieux en « poumon vert » de la ville, en y construisant le parc public de Vinh Long.
La lettre souligne le caractère totalement illégal et immotivé de cette usurpation d’une propriété religieuse par la municipalité, ainsi que la légitimité des revendications présentées par les religieuses. Elle déplore en particulier que les autorités aient osé entamer les travaux sur les lieux alors que les plaintes qui leur étaient adressées n’avaient reçu aucune véritable réponse raisonnable.
En conséquence, continue la lettre, la communauté des religieuses de Saint-Paul de Chartres exprime sa protestation devant la construction de cette place publique. Elle demande aux autorités, conformément à l’éthique du peuple vietnamien, de rectifier les erreurs commises par les responsables de la province du Mékong en 1977, à savoir les accusations injustes portées contre les religieuses et la confiscation de leur couvent. Leur honneur bafoué doit être restauré et leurs propriétés légales restituées.
En attendant qu’une solution soit trouvée, la supérieure provinciale demande à la municipalité d’arrêter immédiatement les travaux. Elle appelle également l’ensemble des mass media au Vietnam à s’efforcer de rendre compte de l’évolution de cette affaire avec fidélité.
(1) On pourra lire le compte rendu de la lettre de l’évêque de Vinh Long, la traduction de l’interview de la sœur provinciale, ainsi que l’historique de cette affaire, dans EDA 515.
(2) La lettre a été mise en ligne sur le site Internet de la Conférence épiscopale à l’adresse: http://hdgmvietnam.org/News.aspx?Type=8&Act=Detail&ID=1178&CateID=63
(3) Voir EDA 515
(Source: Eglises d'Asie, 14 décembre 2009)