L’évêché de Long Xuyên a d’annoncé le décès Mgr Michel Nguyên Khac Ngu, évêque fondateur du diocèse. Il s’est éteint, à 11 h, le 10 juin 2009, dans les locaux de l’évêché, où il avait pris sa retraite. Le 2 février dernier, il était entré dans sa 101ème année. Le 15 mai suivant, de très nombreux évêques, prêtres et fidèles s’étaient réunis autour de lui pour célébrer le 50ème anniversaire de son épiscopat, le 75ème anniversaire de son sacerdoce et son centenaire. Les obsèques, prévues pour le 15 juin 2009, seront présidées par l’actuel évêque du diocèse, Mgr Trân Xuân Tiêu. Durant les cinq jours qui séparent son décès de la cérémonie funéraire, les divers doyennés du diocèse viendront tour à tour se recueillir auprès de sa dépouille.
La longévité de Mgr Ngu lui aura permis d’être associé à la plupart des événements qui ont fait la trame de l’histoire dramatique du Vietnam et de son Eglise depuis le début du XXème siècle. Il était né le 2 février 1909 dans la paroisse de Van Dông, diocèse de Thai Binh. Après des études secondaires au séminaire de My Son, dans le diocèse de Lang Son, à la frontière de la Chine, en 1934, il fut envoyé en France, au grand séminaire de Luçon, pour y parachever sa formation sacerdotale. Il y sera ordonné prêtre. Divers ministères l’attendent ensuite dans son pays où il revient: professeur au petit séminaire, secrétaire de la Délégation apostolique à Huê. Il sera également curé de plusieurs paroisses et enfin vicaire général de son diocèse de Lang Son.
L’exode de 1954, après les accords de Genève, le lancera sur la route du sud avec près d’un million de ses compatriotes du Nord-Vietnam. Une bonne partie d’entre eux étaient catholiques. Avec les réfugiés de sa région, il fonde alors, auprès de Saigon, une paroisse, qui, précisément, s’appellera Lang Son. L’épiscopat du Sud, impressionné par sa personnalité, lui confiera diverses fonctions: aumônier général de la Croisade eucharistique, coordinateur des mouvements d’Action catholique, etc.
En 1960, le Saint-Siège érige le diocèse de Long Xuyên à l’extrême sud-ouest du Vietnam, à la frontière du Cambodge. Le P. Michel Ngu en sera le premier évêque. Dans ce nouveau diocèse, tout est à faire. En particulier, le nouvel évêque doit recruter et former son clergé, créer des maisons de formation, établir des paroisses. Il s’efforce de doter chacune d’entre elles d’une école primaire. Il doit par ailleurs participer au concile Vatican II. Avec son diocèse et le reste de la communauté catholique du Vietnam, il traversa ensuite deux périodes aussi difficiles l’une que l’autre. La première est marquée par la guerre jusqu’en 1975. Durant la seconde, qui se prolongera jusqu’aux années 1990, le pouvoir communiste met en œuvre une politique très sévère en matière de liberté religieuse. Après 37 ans d’épiscopat, le 30 décembre 1997, le Saint-Siège acceptait enfin sa démission. L’évêque coadjuteur, Mgr Jean-Baptiste Bui Tuân, consacré par lui en 1975, prit alors sa succession.
Il ne reste désormais plus qu’un évêque vietnamien centenaire, Mgr Antoine Nguyên Van Thiên, qui, avec ses 103 ans, est le doyen de l’épiscopat mondial. Il a été évêque de Vinh Long de 1960 à 1968, date à laquelle une grave affection des yeux l’obligea à donner sa démission (1).
(1) Voir EDA 501
(Source: Eglises d'Asie, 11 juin 2009)
La longévité de Mgr Ngu lui aura permis d’être associé à la plupart des événements qui ont fait la trame de l’histoire dramatique du Vietnam et de son Eglise depuis le début du XXème siècle. Il était né le 2 février 1909 dans la paroisse de Van Dông, diocèse de Thai Binh. Après des études secondaires au séminaire de My Son, dans le diocèse de Lang Son, à la frontière de la Chine, en 1934, il fut envoyé en France, au grand séminaire de Luçon, pour y parachever sa formation sacerdotale. Il y sera ordonné prêtre. Divers ministères l’attendent ensuite dans son pays où il revient: professeur au petit séminaire, secrétaire de la Délégation apostolique à Huê. Il sera également curé de plusieurs paroisses et enfin vicaire général de son diocèse de Lang Son.
L’exode de 1954, après les accords de Genève, le lancera sur la route du sud avec près d’un million de ses compatriotes du Nord-Vietnam. Une bonne partie d’entre eux étaient catholiques. Avec les réfugiés de sa région, il fonde alors, auprès de Saigon, une paroisse, qui, précisément, s’appellera Lang Son. L’épiscopat du Sud, impressionné par sa personnalité, lui confiera diverses fonctions: aumônier général de la Croisade eucharistique, coordinateur des mouvements d’Action catholique, etc.
En 1960, le Saint-Siège érige le diocèse de Long Xuyên à l’extrême sud-ouest du Vietnam, à la frontière du Cambodge. Le P. Michel Ngu en sera le premier évêque. Dans ce nouveau diocèse, tout est à faire. En particulier, le nouvel évêque doit recruter et former son clergé, créer des maisons de formation, établir des paroisses. Il s’efforce de doter chacune d’entre elles d’une école primaire. Il doit par ailleurs participer au concile Vatican II. Avec son diocèse et le reste de la communauté catholique du Vietnam, il traversa ensuite deux périodes aussi difficiles l’une que l’autre. La première est marquée par la guerre jusqu’en 1975. Durant la seconde, qui se prolongera jusqu’aux années 1990, le pouvoir communiste met en œuvre une politique très sévère en matière de liberté religieuse. Après 37 ans d’épiscopat, le 30 décembre 1997, le Saint-Siège acceptait enfin sa démission. L’évêque coadjuteur, Mgr Jean-Baptiste Bui Tuân, consacré par lui en 1975, prit alors sa succession.
Il ne reste désormais plus qu’un évêque vietnamien centenaire, Mgr Antoine Nguyên Van Thiên, qui, avec ses 103 ans, est le doyen de l’épiscopat mondial. Il a été évêque de Vinh Long de 1960 à 1968, date à laquelle une grave affection des yeux l’obligea à donner sa démission (1).
(1) Voir EDA 501
(Source: Eglises d'Asie, 11 juin 2009)