L’organisation américaine de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (1) vient de lancer une campagne internationale pour demander la libération immédiate et inconditionnelle du prêtre catholique dissident, le P. Thaddée Nguyên Van Ly. Ce dernier, condamné à huit ans de prison le 30 mars 2007 « pour propagande oppositionnelle à la République socialiste du Vietnam », a bénéficié l’année dernière d’une suspension provisoire de sa peine pour suivre un traitement médical. ..
... à l’évêché de son diocèse de Huê. Prévue pour un an, cette suspension a débuté le 15 mars 2010 et devrait donc s’achever le 15 mars prochain. L’organisation américaine appelle à envoyer des lettres aux ministères vietnamiens des Affaires étrangères et de la Sécurité publique afin de réclamer la libération définitive du prêtre.
Lors de son séjour de trois ans au centre d’internement de Ba Sao, dans le nord du Vietnam, la santé du P. Ly s’était progressivement détériorée. Il avait été victime de deux accidents vasculaires cérébraux qui avaient provoqué la paralysie du côté droit de son corps. Un séjour à l’hôpital de la Sécurité à Hanoi n’avait pas amélioré son état de santé. A la demande de l’archevêché de Huê et de sa famille, il avait été reconduit dans son diocèse par la police pour y poursuivre un traitement médical adapté.
C’est le P. Ly lui-même qui a alerté l’opinion sur la fin prochaine de sa suspension de peine. Dans un document intitulé Testament N° 1 (2), mis en ligne sur Internet le 2 février 2011, il écrivait: « Le 15 mars 2011, les autorités communistes me reconduiront au centre d’internement. » Il rappelle que la sentence prononcée contre lui par le tribunal populaire de Huê, à l’issue d’un procès où il avait été physiquement empêché de faire entendre sa voix, l’avait condamné à huit ans de prison, dont cinq restent à purger.
Dans un entretien avec Radio Free Asia (RFA, émissions en vietnamien) (3), le prêtre catholique laisse entendre que le gouvernement ne lui a pas encore fait part de ses intentions. Quant à lui, convaincu de son innocence, il estime que la sentence prononcée contre lui est illégitime mais il ne demandera rien. Ni lui ni sa famille, a-t-il confié, ne solliciteront par écrit la prolongation de la suspension de peine, comme les autorités semblent le souhaiter. Il ne s’opposera pas à son retour en prison. Cependant, dans le Testament N° 1, il annonce qu’au cas où il serait renvoyé en prison, il entamerait une grève de la faim d’une durée indéterminée et il refuserait tous soins médicaux dispensés par le personnel du centre d’internement.
Le Testament N° 1 ne se borne pas à exposer le cas personnel du P. Ly. Son auteur se livre à des considérations plus générales concernant la situation du pays et les transformations à y apporter. La liberté religieuse n’existe pas encore, affirme l’auteur du texte. Le gouvernement doit reconnaître les religions et donner aux associations et communautés religieuses le statut de personnes morales pouvant jouir de la liberté d’expression et ainsi participer à la vie politique et religieuse du pays en fonction de leurs croyances et convictions. Plus encore, il exige la disparition du régime communiste vietnamien et encourage ses concitoyens à boycotter les élections législatives du 22 mai prochain.
(1) L’appel a été repris par Amnesty International le jour même.
(2) Radio Free Asia, 7 février 2011.
(3) Radio Free Asia, 7 février 2011.
(Source: Eglises d'Asie, 11 février 2011)
... à l’évêché de son diocèse de Huê. Prévue pour un an, cette suspension a débuté le 15 mars 2010 et devrait donc s’achever le 15 mars prochain. L’organisation américaine appelle à envoyer des lettres aux ministères vietnamiens des Affaires étrangères et de la Sécurité publique afin de réclamer la libération définitive du prêtre.
Lors de son séjour de trois ans au centre d’internement de Ba Sao, dans le nord du Vietnam, la santé du P. Ly s’était progressivement détériorée. Il avait été victime de deux accidents vasculaires cérébraux qui avaient provoqué la paralysie du côté droit de son corps. Un séjour à l’hôpital de la Sécurité à Hanoi n’avait pas amélioré son état de santé. A la demande de l’archevêché de Huê et de sa famille, il avait été reconduit dans son diocèse par la police pour y poursuivre un traitement médical adapté.
C’est le P. Ly lui-même qui a alerté l’opinion sur la fin prochaine de sa suspension de peine. Dans un document intitulé Testament N° 1 (2), mis en ligne sur Internet le 2 février 2011, il écrivait: « Le 15 mars 2011, les autorités communistes me reconduiront au centre d’internement. » Il rappelle que la sentence prononcée contre lui par le tribunal populaire de Huê, à l’issue d’un procès où il avait été physiquement empêché de faire entendre sa voix, l’avait condamné à huit ans de prison, dont cinq restent à purger.
Dans un entretien avec Radio Free Asia (RFA, émissions en vietnamien) (3), le prêtre catholique laisse entendre que le gouvernement ne lui a pas encore fait part de ses intentions. Quant à lui, convaincu de son innocence, il estime que la sentence prononcée contre lui est illégitime mais il ne demandera rien. Ni lui ni sa famille, a-t-il confié, ne solliciteront par écrit la prolongation de la suspension de peine, comme les autorités semblent le souhaiter. Il ne s’opposera pas à son retour en prison. Cependant, dans le Testament N° 1, il annonce qu’au cas où il serait renvoyé en prison, il entamerait une grève de la faim d’une durée indéterminée et il refuserait tous soins médicaux dispensés par le personnel du centre d’internement.
Le Testament N° 1 ne se borne pas à exposer le cas personnel du P. Ly. Son auteur se livre à des considérations plus générales concernant la situation du pays et les transformations à y apporter. La liberté religieuse n’existe pas encore, affirme l’auteur du texte. Le gouvernement doit reconnaître les religions et donner aux associations et communautés religieuses le statut de personnes morales pouvant jouir de la liberté d’expression et ainsi participer à la vie politique et religieuse du pays en fonction de leurs croyances et convictions. Plus encore, il exige la disparition du régime communiste vietnamien et encourage ses concitoyens à boycotter les élections législatives du 22 mai prochain.
(1) L’appel a été repris par Amnesty International le jour même.
(2) Radio Free Asia, 7 février 2011.
(3) Radio Free Asia, 7 février 2011.
(Source: Eglises d'Asie, 11 février 2011)