Craignant d’être rapatriés au Vietnam, des Montagnards réfugiés à Phnom Penh vont tenter leur chance en Thaïlande
Le 23 juin dernier, selon des informations diffusées par une émission de Radio Free Asia (RFA) en langue vietnamienne, quatre nouveaux Montagnards vietnamiens sont arrivés à Bangkok le 21 juin. Ils avaient quitté le centre de réfugiés de Phnom Penh, géré par le Haut Commissariat pour les réfugiés de l’ONU. Ces nouveaux arrivants viennent s’ajouter aux 30 autres Montagnards qui ont accompli le même périple et se trouvent aujourd’hui dans la capitale thaïlandaise.
Ces Montagnards ont fui la région des Hauts Plateaux du centre du Vietnam vers la frontière du Cambodge. A des dates diverses, ils ont été recueillis dans la forêt par le Haut Commissariat, qui les a placés dans le centre de réfugiés de Phnom Penh. Mais, craignant que les autorités internationales ne les renvoient au Vietnam sous la forme d’un rapatriement « volontaire » ou forcé, les uns après les autres, ils ont rejoint Bangkok, où se trouve un bureau du HCR en charge de la région Asie-Pacifique. A la demande des Montagnards d’être inscris comme réfugiés, les responsables du bureau se sont contentés de leur conseiller de retourner dans leur camp de réfugiés du Cambodge, un pays qui a signé la Convention de 1961 sur les réfugiés et le seul habilité à leur accorder le droit d’asile. Ces propos ce ne semblent pas avoir convaincu les Montagnards, qui hésitent toujours à prendre la route du retour vers Phnom Penh.
Après le premier soulèvement montagnard dans la région des Hauts Plateaux en 2001 (1) et la répression et les procès qui suivirent, un premier exode avait eu lieu vers le Cambodge. Un millier de ces demandeurs d’asile avaient ensuite été admis dans un pays d’asile définitif, pour la plupart aux Etats-Unis. Après le soulèvement du week-end pascal 2004 et la violente répression qu’il avait entraînée, un mouvement d’exode, moins massif mais durable, s’était de nouveau déclenché, fort mal considéré par les autorités aussi bien vietnamiennes que cambodgiennes. Le nombre précis des Montagnards des Hauts Plateaux ayant franchi la frontière depuis avril 2004 n’est pas connu. Près de 700 Montagnards du second exode ont déjà choisi de s’établir dans un pays tiers, pour la plupart aux Etats-Unis.
Des accords tripartites signés en janvier 2005 entre le Haut Commissariat, le Vietnam et le Cambodge prévoient la possibilité pour les Montagnards de revenir volontairement dans leur pays. Par ailleurs, d’autres rapatriements ont eu lieu, touchant des Montagnards à qui le statut de réfugié a été refusé. D’autres, arrêtés par la police cambodgienne avant de rencontrer les fonctionnaires du HCR, ont été directement livrés à la police vietnamienne.
Par ailleurs, les accords tripartites de janvier 2005 donnent au Haut Commissariat pour les réfugiés un droit de regard sur les conditions d’existence des Montagnards ayant choisi le retour dans leur pays. Des délégués du HCR sont allés à plusieurs reprises rendre visite aux anciens réfugiés revenus au Vietnam. Certains des rapports publiés à l’issue de ces voyages ont provoqué des protestations de la part de divers organismes des droits de l’homme qui ont douté de leur objectivité.
(1) Voir EDA 381, 387, 395, 396, 399, 403, 404, 407, 411, 417, 418, 419, 441, 444, 456, 466.
(Source: Eglises d'Asie - 30 juin 2008)
Le 23 juin dernier, selon des informations diffusées par une émission de Radio Free Asia (RFA) en langue vietnamienne, quatre nouveaux Montagnards vietnamiens sont arrivés à Bangkok le 21 juin. Ils avaient quitté le centre de réfugiés de Phnom Penh, géré par le Haut Commissariat pour les réfugiés de l’ONU. Ces nouveaux arrivants viennent s’ajouter aux 30 autres Montagnards qui ont accompli le même périple et se trouvent aujourd’hui dans la capitale thaïlandaise.
Ces Montagnards ont fui la région des Hauts Plateaux du centre du Vietnam vers la frontière du Cambodge. A des dates diverses, ils ont été recueillis dans la forêt par le Haut Commissariat, qui les a placés dans le centre de réfugiés de Phnom Penh. Mais, craignant que les autorités internationales ne les renvoient au Vietnam sous la forme d’un rapatriement « volontaire » ou forcé, les uns après les autres, ils ont rejoint Bangkok, où se trouve un bureau du HCR en charge de la région Asie-Pacifique. A la demande des Montagnards d’être inscris comme réfugiés, les responsables du bureau se sont contentés de leur conseiller de retourner dans leur camp de réfugiés du Cambodge, un pays qui a signé la Convention de 1961 sur les réfugiés et le seul habilité à leur accorder le droit d’asile. Ces propos ce ne semblent pas avoir convaincu les Montagnards, qui hésitent toujours à prendre la route du retour vers Phnom Penh.
Après le premier soulèvement montagnard dans la région des Hauts Plateaux en 2001 (1) et la répression et les procès qui suivirent, un premier exode avait eu lieu vers le Cambodge. Un millier de ces demandeurs d’asile avaient ensuite été admis dans un pays d’asile définitif, pour la plupart aux Etats-Unis. Après le soulèvement du week-end pascal 2004 et la violente répression qu’il avait entraînée, un mouvement d’exode, moins massif mais durable, s’était de nouveau déclenché, fort mal considéré par les autorités aussi bien vietnamiennes que cambodgiennes. Le nombre précis des Montagnards des Hauts Plateaux ayant franchi la frontière depuis avril 2004 n’est pas connu. Près de 700 Montagnards du second exode ont déjà choisi de s’établir dans un pays tiers, pour la plupart aux Etats-Unis.
Des accords tripartites signés en janvier 2005 entre le Haut Commissariat, le Vietnam et le Cambodge prévoient la possibilité pour les Montagnards de revenir volontairement dans leur pays. Par ailleurs, d’autres rapatriements ont eu lieu, touchant des Montagnards à qui le statut de réfugié a été refusé. D’autres, arrêtés par la police cambodgienne avant de rencontrer les fonctionnaires du HCR, ont été directement livrés à la police vietnamienne.
Par ailleurs, les accords tripartites de janvier 2005 donnent au Haut Commissariat pour les réfugiés un droit de regard sur les conditions d’existence des Montagnards ayant choisi le retour dans leur pays. Des délégués du HCR sont allés à plusieurs reprises rendre visite aux anciens réfugiés revenus au Vietnam. Certains des rapports publiés à l’issue de ces voyages ont provoqué des protestations de la part de divers organismes des droits de l’homme qui ont douté de leur objectivité.
(1) Voir EDA 381, 387, 395, 396, 399, 403, 404, 407, 411, 417, 418, 419, 441, 444, 456, 466.
(Source: Eglises d'Asie - 30 juin 2008)