La Commission américaine pour la liberté religieuse dans le monde (USCIRF) vient de publier son rapport annuel sur la liberté religieuse dans le monde en 2014. Celui-ci souligne que peu d’améliorations sont intervenues, en particulier dans les pays que la Commission propose de ranger dans la liste des nations dites « préoccupantes » en matière de liberté religieuse, une liste établie chaque année par le département d’Etat.
Le Vietnam fait partie de ces 17 pays ainsi désignés par la Commission à l’attention internationale. Il est reproché au gouvernement de ce pays d’exercer une surveillance sévère sur l’ensemble des religions à travers des dispositions législatives tracassières. Des limitations étroites sont fixées aux activités religieuses indépendantes. De fortes pressions sont exercées sur les groupes religieux non reconnus comme tels par le gouvernement et sur les personnes qui en font partie.
Sont cités, comme victimes de cette discrimination, l’Eglise bouddhiste unifiée (qui refuse le patronage de l’Etat), les bouddhistes khmers Krom (personnes d’origine cambodgienne vivant au Sud-Vietnam), les adeptes du caodaïsme, les catholiques, les protestants H’mong, les Montagnards des hauts plateaux du Centre-Vietnam ainsi que les fidèles de l’Eglise mennonite de la province de Binh Duong. A cette occasion, le rapport fait connaître sa propre évaluation des statistiques religieuses au Vietnam, souvent controversées : la majorité des plus de 90 millions d’habitants du Vietnam est bouddhiste ; plus de six millions de Vietnamiens sont catholiques et un million protestants.
Le rapport de la Commission sur la liberté religieuse dans le monde porte un jugement critique sur l’arrêté 92, mis en vigueur en 2013 et censé réformer nombre de dispositions de l’Ordonnance sur les croyances et la religion de 2004. Il serait destiné à accentuer la surveillance des activités religieuses et à rendre plus difficile encore l’enregistrement auprès des autorités des nouveaux groupes religieux.
Le rapport dénonce aussi le Code pénal vietnamien, un particulier ses articles 88 et 258, au nom desquels de nombreux militants des droits de l’homme et dirigeants religieux ont été arrêtés, emprisonnés, accusés de s’être opposés à l’Etat. Selon le rapport, il y a aujourd’hui entre 100 et 200 prisonniers de conscience au Vietnam, parmi lesquels des militants religieux. Cependant, les membres de la commission américaine ne se confinent pas dans la critique de l’attitude de l’Etat à l’égard des religions. Le rapport reconnaît certains progrès accomplis en ce domaine.
En 2015, le Vietnam et les Etats-Unis se préparent à célébrer le vingtième anniversaire de la reprise des relations entre les deux pays, reprise intervenue quelque vingt ans après la fin de la guerre où ils s’étaient opposés. Le rapport fait remarquer qu’au cours de cette période, les relations entre les deux pays n’ont cessé de se développer dans de nombreux domaines. La situation des droits de l’homme et de la liberté religieuse, précise le rapport, font partie des matières négociées entre les deux pays, même s’il y a souvent désaccord à ce sujet. Le développement des relations entraînera très certainement celui du dialogue sur la liberté religieuse et les droits de l’homme qui vont continuer à rester un sujet très important de négociations entre les deux pays.
Ce n’est pas la première fois que l’USCIRF demande l’inscription du Vietnam dans la liste des pays ne respectant pas la liberté de religion. Sur proposition de la Commission, de 2004 à 2006, le département d’Etat inséra le Vietnam sur cette liste. En 2006, compte tenu des progrès accomplis dans son attitude à l’égard des diverses organisations religieuses, ainsi que des garanties données par les autorités en ce domaine, le nom du Vietnam fut écarté de la liste. Pourtant, selon la Commission, les progrès accomplis par le Vietnam en 2006 n’ont pas été poursuivis. C’est pourquoi, ces dernières années la Commission a continué de proposer l’inscription du Vietnam sur la liste des pays préoccupants par ces violations de la liberté religieuse. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 6 mai 2015)
Le Vietnam fait partie de ces 17 pays ainsi désignés par la Commission à l’attention internationale. Il est reproché au gouvernement de ce pays d’exercer une surveillance sévère sur l’ensemble des religions à travers des dispositions législatives tracassières. Des limitations étroites sont fixées aux activités religieuses indépendantes. De fortes pressions sont exercées sur les groupes religieux non reconnus comme tels par le gouvernement et sur les personnes qui en font partie.
Sont cités, comme victimes de cette discrimination, l’Eglise bouddhiste unifiée (qui refuse le patronage de l’Etat), les bouddhistes khmers Krom (personnes d’origine cambodgienne vivant au Sud-Vietnam), les adeptes du caodaïsme, les catholiques, les protestants H’mong, les Montagnards des hauts plateaux du Centre-Vietnam ainsi que les fidèles de l’Eglise mennonite de la province de Binh Duong. A cette occasion, le rapport fait connaître sa propre évaluation des statistiques religieuses au Vietnam, souvent controversées : la majorité des plus de 90 millions d’habitants du Vietnam est bouddhiste ; plus de six millions de Vietnamiens sont catholiques et un million protestants.
Le rapport de la Commission sur la liberté religieuse dans le monde porte un jugement critique sur l’arrêté 92, mis en vigueur en 2013 et censé réformer nombre de dispositions de l’Ordonnance sur les croyances et la religion de 2004. Il serait destiné à accentuer la surveillance des activités religieuses et à rendre plus difficile encore l’enregistrement auprès des autorités des nouveaux groupes religieux.
Le rapport dénonce aussi le Code pénal vietnamien, un particulier ses articles 88 et 258, au nom desquels de nombreux militants des droits de l’homme et dirigeants religieux ont été arrêtés, emprisonnés, accusés de s’être opposés à l’Etat. Selon le rapport, il y a aujourd’hui entre 100 et 200 prisonniers de conscience au Vietnam, parmi lesquels des militants religieux. Cependant, les membres de la commission américaine ne se confinent pas dans la critique de l’attitude de l’Etat à l’égard des religions. Le rapport reconnaît certains progrès accomplis en ce domaine.
En 2015, le Vietnam et les Etats-Unis se préparent à célébrer le vingtième anniversaire de la reprise des relations entre les deux pays, reprise intervenue quelque vingt ans après la fin de la guerre où ils s’étaient opposés. Le rapport fait remarquer qu’au cours de cette période, les relations entre les deux pays n’ont cessé de se développer dans de nombreux domaines. La situation des droits de l’homme et de la liberté religieuse, précise le rapport, font partie des matières négociées entre les deux pays, même s’il y a souvent désaccord à ce sujet. Le développement des relations entraînera très certainement celui du dialogue sur la liberté religieuse et les droits de l’homme qui vont continuer à rester un sujet très important de négociations entre les deux pays.
Ce n’est pas la première fois que l’USCIRF demande l’inscription du Vietnam dans la liste des pays ne respectant pas la liberté de religion. Sur proposition de la Commission, de 2004 à 2006, le département d’Etat inséra le Vietnam sur cette liste. En 2006, compte tenu des progrès accomplis dans son attitude à l’égard des diverses organisations religieuses, ainsi que des garanties données par les autorités en ce domaine, le nom du Vietnam fut écarté de la liste. Pourtant, selon la Commission, les progrès accomplis par le Vietnam en 2006 n’ont pas été poursuivis. C’est pourquoi, ces dernières années la Commission a continué de proposer l’inscription du Vietnam sur la liste des pays préoccupants par ces violations de la liberté religieuse. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 6 mai 2015)