Un groupe important de cadres responsables et d’étudiants de l’Eglise mennonite du Vietnam vient d’être la cible d’une très brutale opération policière. Celle-ci a été menée par un groupe comprenant des membres de différents services de la Sécurité publique.
Les faits se sont produits dans la nuit du 9 au 10 juin 2014, dans la commune de Thai Hoa, district de Bên Cat, province de Binh Duong. Il s’agit d’une province créée à la fin du siècle dernier, au sud-est du Vietnam, immédiatement au nord d’Hô Chi Minh-Ville.
Les 76 membres d’une session d’études, parmi lesquels se trouvaient des pasteurs, des missionnaires, des étudiants et des enseignants, passaient la nuit dans une chapelle appartenant à la communauté mennonite. Vers 23h30, une troupe formée d’environ 300 personnes s’est présentée devant la chapelle. Certains agents étaient en uniforme et d’autres en civil. Ils appartenaient à diverses unités de la police, des forces armées et des milices populaires. Sans avertissement, les agresseurs ont forcé les portes de la chapelle et ont pénétré à l’intérieur. Les 76 membres de la session brutalement réveillés ont d’abord été frappés, menottés, puis arrêtés et emmenés, alors que tous s’étaient fait enregistrer auprès des autorités comme résidant cette nuit-là à cette adresse.
Le pasteur Diêu Dua, membre de l’ethnie stiêng, a expliqué à un reporter de Radio Free Asia que tous les membres de la session dormaient lorsqu’ils avaient été réveillés par le bruit des coups assénés aux portes par les policiers. Ceux-ci n’avaient pas de mandats d’arrêt, ou même d’ordres écrits. Sans rien dire ni leur laisser le temps de s’habiller, ils se sont mis à les frapper avec des matraques. Les coups n’ont épargné personne, ni les pasteurs, ni les missionnaires, ni les femmes ni les enfants.
L’assemblée réunie dans la chapelle était composée de 29 pasteurs et missionnaires et de 47 autres personnes parmi lesquelles se trouvaient des étudiants en théologie et des enseignants. Tous ont été embarqués dans trois camions sans qu’ils sachent où on les emmenait.
Sur le lieu de leur détention, les étudiants ont continué à recevoir des coups. Les 29 pasteurs et missionnaires, réunis dans une autre pièce, ont quant à eux simplement été interrogés sur leur identité.
Les 76 membres de l’Eglise mennonite ont finalement été relâchés au petit matin du 10 juin, sans que leur soient rendus leurs papiers personnels. Leur session d’études dans la chapelle n’étant pas achevée, ils sont revenus sur place pour continuer leurs travaux, « sans crainte », ont-ils précisé, puisque la législation vietnamienne donne à la population la liberté religieuse et à l’Eglise la liberté de mener ses propres activités.
Cela fait longtemps que de nombreuses communautés de l’Eglise mennonite au Vietnam ont maille à partir avec les autorités locales. Certains de leurs pasteurs, pour avoir voulu exercer leur droit à la liberté religieuse, ont fait de longs séjours en prison. Au mois de mars 2011, un ancien dirigeant de l’Eglise mennonite, le pasteur Nguyên Công Chinh, a été condamné à onze ans de prison, accusé d’avoir mené des activités de « division de l’unité nationale » et d’avoir « calomnié les autorités ». Selon des informations fournies par sa famille, il est particulièrement maltraité en prison. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 12 juin 2014)
Les 76 membres d’une session d’études, parmi lesquels se trouvaient des pasteurs, des missionnaires, des étudiants et des enseignants, passaient la nuit dans une chapelle appartenant à la communauté mennonite. Vers 23h30, une troupe formée d’environ 300 personnes s’est présentée devant la chapelle. Certains agents étaient en uniforme et d’autres en civil. Ils appartenaient à diverses unités de la police, des forces armées et des milices populaires. Sans avertissement, les agresseurs ont forcé les portes de la chapelle et ont pénétré à l’intérieur. Les 76 membres de la session brutalement réveillés ont d’abord été frappés, menottés, puis arrêtés et emmenés, alors que tous s’étaient fait enregistrer auprès des autorités comme résidant cette nuit-là à cette adresse.
Le pasteur Diêu Dua, membre de l’ethnie stiêng, a expliqué à un reporter de Radio Free Asia que tous les membres de la session dormaient lorsqu’ils avaient été réveillés par le bruit des coups assénés aux portes par les policiers. Ceux-ci n’avaient pas de mandats d’arrêt, ou même d’ordres écrits. Sans rien dire ni leur laisser le temps de s’habiller, ils se sont mis à les frapper avec des matraques. Les coups n’ont épargné personne, ni les pasteurs, ni les missionnaires, ni les femmes ni les enfants.
L’assemblée réunie dans la chapelle était composée de 29 pasteurs et missionnaires et de 47 autres personnes parmi lesquelles se trouvaient des étudiants en théologie et des enseignants. Tous ont été embarqués dans trois camions sans qu’ils sachent où on les emmenait.
Sur le lieu de leur détention, les étudiants ont continué à recevoir des coups. Les 29 pasteurs et missionnaires, réunis dans une autre pièce, ont quant à eux simplement été interrogés sur leur identité.
Les 76 membres de l’Eglise mennonite ont finalement été relâchés au petit matin du 10 juin, sans que leur soient rendus leurs papiers personnels. Leur session d’études dans la chapelle n’étant pas achevée, ils sont revenus sur place pour continuer leurs travaux, « sans crainte », ont-ils précisé, puisque la législation vietnamienne donne à la population la liberté religieuse et à l’Eglise la liberté de mener ses propres activités.
Cela fait longtemps que de nombreuses communautés de l’Eglise mennonite au Vietnam ont maille à partir avec les autorités locales. Certains de leurs pasteurs, pour avoir voulu exercer leur droit à la liberté religieuse, ont fait de longs séjours en prison. Au mois de mars 2011, un ancien dirigeant de l’Eglise mennonite, le pasteur Nguyên Công Chinh, a été condamné à onze ans de prison, accusé d’avoir mené des activités de « division de l’unité nationale » et d’avoir « calomnié les autorités ». Selon des informations fournies par sa famille, il est particulièrement maltraité en prison. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 12 juin 2014)