Jeudi 10 mai dernier, le pape Benoît XVI a accepté la renonciation pour limite d’âge du cardinal Nicholas Cheong Jin-Suk, 81 ans, de sa charge d’archevêque de Séoul, une renonciation que ce dernier avait déjà présentée en 2006 lorsqu’il avait atteint 75 ans comme le prescrit le droit canon. Depuis l’année dernière, Mgr Cheong avait en outre atteint l’âge de 80 ans, ce qui l’exclut de fait du nombre des cardinaux électeurs en cas de conclave.
Celui qui a été nommé pour lui succéder, Mgr Andrew Yeom Soo-jung, 69 ans, est bien connu des fidèles de la capitale sud-coréenne : depuis 2002, il assiste le cardinal en tant qu’évêque auxiliaire et vicaire général de l’archidiocèse de Séoul, soutenant son action pour la défense d’une « culture de vie » comme pour le dialogue pacifique avec la Corée du Nord.
Andrew Yeom Soo-jung est né en 1943 à Anseong, dans la province de Gyeonggi, sur le territoire du diocèse de Suwon, au sein d’une famille catholique depuis cinq générations, qui a compté de nombreux martyrs au XIXème durant les persécutions anti-chrétiennes. Plusieurs de ses frères et sœurs sont entrés dans les ordres.
Après des études de théologie suivies à l’Université catholique de Corée, Yeom Soo-jung reçoit le 8 décembre 1970 la prêtrise des mains du cardinal Kim, pour l’archidiocèse de Séoul. Il poursuit ensuite un cycle en psychologie à l’Université de Corée et étudie à l’Institut pastoral de l’Asie orientale, aux Philippines, avant d’être nommé vicaire en paroisse puis professeur et doyen du petit séminaire Songhshin High School.
Curé de paroisse, il est appelé en 1987 à devenir recteur du grand séminaire de Séoul puis, en 1992, il devient chancelier de l’archidiocèse. Alors qu’il a été nommé curé de Mok-dong, il sert également l’archidiocèse en tant que vicaire forain (regroupement territorial de paroisses). En décembre 2001, il est élevé à l’épiscopat par Jean Paul II, qui le nomme évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Séoul. Mgr Yeom est ordonné le 25 janvier 2002 et reçoit peu après la charge de vicaire général pour ce même archidiocèse. Membre du Conseil épiscopal de l’archidiocèse, de la Commission pour la mission et la pastorale de la Conférence des évêques catholiques de Corée (CBCK), il préside également le Comité épiscopal pour l’apostolat des laïcs.
Malgré cette étroite collaboration qui unit depuis des années le cardinal Cheong et le futur archevêque de Séoul, certains membres de la communauté catholique sud-coréenne avouent avoir envisagé Mgr Peter Kang U-il, évêque de Jeju (Cheju) et président de la CBCK, comme candidat potentiel à la succession de Mgr Cheong. Nombreux sont en effet, en Corée du Sud, les catholiques qui voient en Mgr Kang U-il, le successeur du charismatique cardinal Kim, probablement en raison de ses prises de position marquées, telle son opposition au gouvernement de Lee Myung-bak sur la question de l’installation d’une base militaire sur l’île de Jeju.
En devenant archevêque de Séoul, Mgr Yeom Soo-jung héritera également de la charge de vicaire apostolique de Pyongyang, fonction associée depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953) à l’archidiocèse de la capitale sud-coréenne (1). Mgr Yeom ne fait pas mystère de son profond investissement sur cette question, et ce depuis les débuts de son ministère. Que ce soit aux côtés du cardinal Cheong, ou en tant que président de la Commission épiscopale pour la réconciliation du peuple coréen, le futur archevêque de Séoul s’est toujours montré un fervent partisan du dialogue de paix entre Séoul et Pyongyang.
Mgr Yeom compte également poursuivre la politique pastorale de son prédécesseur dans le domaine de la bioéthique, sujet qui fait débat en Corée du Sud, en particulier sur les questions de l’euthanasie, de l’avortement et surtout de la recherche sur l’embryon. A la suite du cardinal Cheong, et dans le cadre de ses fonctions de président du Comité pour la vie de la Conférence des évêques sud-coréens, Mgr Yeom a été fréquemment amené ces derniers années à défendre le point de vue de l’Eglise catholique, rappelant que les recherches sur les embryons humains pour en extraire les cellules souches « tu[aient] la vie humaine et viol[aient] la dignité de l'homme (…), s’opposant à Dieu qui est seul Seigneur de la vie ».
L’installation du nouvel archevêque de Séoul est prévu le 25 juin prochain dans la cathédrale de Myeongdong, laquelle accueillera également la cérémonie ce départ du cardinal Cheong le 15 juin.
Selon les dernières statistiques ecclésiastiques, l’archidiocèse de Séoul, qui est le plus important numériquement des quinze diocèses de Corée, compte près de 1 420 000 catholiques pour 900 prêtres et 2 380 religieux, soit 27 % de la population totale des catholiques en Corée du Sud. Le siège de Séoul étant traditionnellement un siège cardinalice, on peut penser que son nouveau titulaire sera dans un avenir proche élevé au cardinalat.
(1) A la fin de la guerre en 1953, les trois juridictions ecclésiastiques de l’actuelle Corée du Nord et la communauté catholique qui en dépendait ont été totalement anéanties. Le pape a alors nommé des administrateurs apostoliques sud-coréens sedi vacanti et ad nutum Sanctae Sedi, dont l’archevêque de Séoul, chargé depuis d’administrer « virtuellement » le diocèse de Pyongyang.
(Source: Eglises d'Asie - 15 mai 2012)
Andrew Yeom Soo-jung est né en 1943 à Anseong, dans la province de Gyeonggi, sur le territoire du diocèse de Suwon, au sein d’une famille catholique depuis cinq générations, qui a compté de nombreux martyrs au XIXème durant les persécutions anti-chrétiennes. Plusieurs de ses frères et sœurs sont entrés dans les ordres.
Après des études de théologie suivies à l’Université catholique de Corée, Yeom Soo-jung reçoit le 8 décembre 1970 la prêtrise des mains du cardinal Kim, pour l’archidiocèse de Séoul. Il poursuit ensuite un cycle en psychologie à l’Université de Corée et étudie à l’Institut pastoral de l’Asie orientale, aux Philippines, avant d’être nommé vicaire en paroisse puis professeur et doyen du petit séminaire Songhshin High School.
Curé de paroisse, il est appelé en 1987 à devenir recteur du grand séminaire de Séoul puis, en 1992, il devient chancelier de l’archidiocèse. Alors qu’il a été nommé curé de Mok-dong, il sert également l’archidiocèse en tant que vicaire forain (regroupement territorial de paroisses). En décembre 2001, il est élevé à l’épiscopat par Jean Paul II, qui le nomme évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Séoul. Mgr Yeom est ordonné le 25 janvier 2002 et reçoit peu après la charge de vicaire général pour ce même archidiocèse. Membre du Conseil épiscopal de l’archidiocèse, de la Commission pour la mission et la pastorale de la Conférence des évêques catholiques de Corée (CBCK), il préside également le Comité épiscopal pour l’apostolat des laïcs.
Malgré cette étroite collaboration qui unit depuis des années le cardinal Cheong et le futur archevêque de Séoul, certains membres de la communauté catholique sud-coréenne avouent avoir envisagé Mgr Peter Kang U-il, évêque de Jeju (Cheju) et président de la CBCK, comme candidat potentiel à la succession de Mgr Cheong. Nombreux sont en effet, en Corée du Sud, les catholiques qui voient en Mgr Kang U-il, le successeur du charismatique cardinal Kim, probablement en raison de ses prises de position marquées, telle son opposition au gouvernement de Lee Myung-bak sur la question de l’installation d’une base militaire sur l’île de Jeju.
En devenant archevêque de Séoul, Mgr Yeom Soo-jung héritera également de la charge de vicaire apostolique de Pyongyang, fonction associée depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953) à l’archidiocèse de la capitale sud-coréenne (1). Mgr Yeom ne fait pas mystère de son profond investissement sur cette question, et ce depuis les débuts de son ministère. Que ce soit aux côtés du cardinal Cheong, ou en tant que président de la Commission épiscopale pour la réconciliation du peuple coréen, le futur archevêque de Séoul s’est toujours montré un fervent partisan du dialogue de paix entre Séoul et Pyongyang.
Mgr Yeom compte également poursuivre la politique pastorale de son prédécesseur dans le domaine de la bioéthique, sujet qui fait débat en Corée du Sud, en particulier sur les questions de l’euthanasie, de l’avortement et surtout de la recherche sur l’embryon. A la suite du cardinal Cheong, et dans le cadre de ses fonctions de président du Comité pour la vie de la Conférence des évêques sud-coréens, Mgr Yeom a été fréquemment amené ces derniers années à défendre le point de vue de l’Eglise catholique, rappelant que les recherches sur les embryons humains pour en extraire les cellules souches « tu[aient] la vie humaine et viol[aient] la dignité de l'homme (…), s’opposant à Dieu qui est seul Seigneur de la vie ».
L’installation du nouvel archevêque de Séoul est prévu le 25 juin prochain dans la cathédrale de Myeongdong, laquelle accueillera également la cérémonie ce départ du cardinal Cheong le 15 juin.
Selon les dernières statistiques ecclésiastiques, l’archidiocèse de Séoul, qui est le plus important numériquement des quinze diocèses de Corée, compte près de 1 420 000 catholiques pour 900 prêtres et 2 380 religieux, soit 27 % de la population totale des catholiques en Corée du Sud. Le siège de Séoul étant traditionnellement un siège cardinalice, on peut penser que son nouveau titulaire sera dans un avenir proche élevé au cardinalat.
(1) A la fin de la guerre en 1953, les trois juridictions ecclésiastiques de l’actuelle Corée du Nord et la communauté catholique qui en dépendait ont été totalement anéanties. Le pape a alors nommé des administrateurs apostoliques sud-coréens sedi vacanti et ad nutum Sanctae Sedi, dont l’archevêque de Séoul, chargé depuis d’administrer « virtuellement » le diocèse de Pyongyang.
(Source: Eglises d'Asie - 15 mai 2012)