Tandis que les pires inondations que le pays a connues depuis un demi-siècle touchent trente des soixante dix-sept provinces du royaume, des initiatives, auxquelles participe l’Eglise catholique, se mettent en place afin de venir en aide à une population particulièrement vulnérable en cette période de crise, celle des travailleurs migrants.
« Les travailleurs thaïlandais ont pu retourner dans leurs provinces d’origine ou bien se réfugier chez des proches. Les immigrés, eux, n’ont nulle part où aller », explique le P. Prasit Rujirat, directeur du centre d’action sociale du diocèse de Ratchaburi, situé à l’ouest de Bangkok. Il ajoute : « Souvent, ces migrants n’osent pas se manifester auprès des différents centres de secours mis en place par les ONG ou les autorités. Ils craignent la barrière de la langue et ils redoutent d’être en butte à une hostilité plus ou moins directement exprimée à leur encontre. »
Dans les environs de Bangkok comme dans la partie centrale du pays, la montée des eaux a très gravement perturbé le fonctionnement de l’économie. La presse internationale s’est fait l’écho des risques qui pèsent désormais sur l’approvisionnement en disques durs de l’industrie informatique mondiale ou bien encore de l’arrêt des chaînes de montage automobile des sociétés japonaises implantées en Thaïlande. Que ce soit dans ces usines ou dans des ateliers de sous-traitance, les travailleurs migrants étaient nombreux à avoir trouvé du travail dans le royaume. Outre les Birmans, dont le nombre est estimé entre un et deux millions, de nombreux Laotiens et Cambodgiens étaient venus, souvent de manière illégale, trouver à s’employer en Thaïlande.
A une cinquantaine de kilomètres de Bangkok, dans la ville de Sam Phran, les bâtiments de l’école Raikhing Wittaya ont été réquisitionnés (les classes ayant par ailleurs été suspendues jusqu’à ce que la décrue ait commencé) pour abriter un centre spécialement destiné à l’accueil des travailleurs immigrés. L’initiative, à laquelle ont pris part les pouvoirs publics et plusieurs ONG, dont la Caritas thaïlandaise, se veut exemplaire : qu’ils soient en situation régulière ou qu’ils n’aient pas de papiers, tous les travailleurs migrants sont accueillis et des interprètes ont été embauchés pour faciliter leurs démarches.
Jirawat Chenphasuk, coordinateur des programmes de Caritas Thailand, explique que les ONG se sont réparties les tâches pour assurer le bon fonctionnement du centre. « La Caritas fournit du lait et des compléments alimentaires pour les enfants tandis que l’archidiocèse de Bangkok achemine de l’eau, du riz et de la viande », précise-t-il.
Selon le directeur du centre, Chokchai Srithong, 560 travailleurs immigrés se sont abrités dans les locaux de l’école Raikhing Wittaya. La plupart travaillaient dans des ateliers et des usines aujourd’hui inondées des provinces voisines d’Ayutthaya et de Pathum Thani. Outre le gîte et le couvert, ils trouvent également dans ce lieu d’accueil la possibilité de passer un examen de santé mais aussi de se détendre ; un salon de coiffure a été improvisé sur place et des activités sportives ont été organisées.
Le 2 novembre, le ministre du Travail Padermchai Sasomsap a rendu visite au centre et a salué l’initiative. Il a notamment déclaré que son administration favoriserait l’emploi de travailleurs migrants pour des travaux temporaires destinés à juguler les inondations et au nécessaire nettoyage qui suivra le retrait des eaux. « Cent cinquante migrants ont déjà reçu une affectation pour un emploi temporaire. Et, quant à ceux qui voudraient repartir dans leur pays, nous ferons en sorte qu’ils puissent entrer en contact avec leurs ambassades respectives », a-t-il assuré.
Venu de Birmanie, Pan Lai avait trouvé un travail dans la périphérie d’Ayutthaya. Interrogé par l’agence Ucanews (1), il témoigne : « Quand notre usine a été inondée, je n’ai pas voulu demander de l’aide auprès du centre local de secours. Les Thaïs étaient très nombreux à faire la queue et j’ai eu peur qu’ils ne veuillent pas que des gens comme nous, des Birmans, soyons parmi eux. Ici au centre, nous ne rencontrons pas ce type de problème et on prend soin de nous. »
(1) Ucanews, 4 novembre 2011.
(Source: Eglises d'Asie, 4 novembre 2011)
« Les travailleurs thaïlandais ont pu retourner dans leurs provinces d’origine ou bien se réfugier chez des proches. Les immigrés, eux, n’ont nulle part où aller », explique le P. Prasit Rujirat, directeur du centre d’action sociale du diocèse de Ratchaburi, situé à l’ouest de Bangkok. Il ajoute : « Souvent, ces migrants n’osent pas se manifester auprès des différents centres de secours mis en place par les ONG ou les autorités. Ils craignent la barrière de la langue et ils redoutent d’être en butte à une hostilité plus ou moins directement exprimée à leur encontre. »
Dans les environs de Bangkok comme dans la partie centrale du pays, la montée des eaux a très gravement perturbé le fonctionnement de l’économie. La presse internationale s’est fait l’écho des risques qui pèsent désormais sur l’approvisionnement en disques durs de l’industrie informatique mondiale ou bien encore de l’arrêt des chaînes de montage automobile des sociétés japonaises implantées en Thaïlande. Que ce soit dans ces usines ou dans des ateliers de sous-traitance, les travailleurs migrants étaient nombreux à avoir trouvé du travail dans le royaume. Outre les Birmans, dont le nombre est estimé entre un et deux millions, de nombreux Laotiens et Cambodgiens étaient venus, souvent de manière illégale, trouver à s’employer en Thaïlande.
A une cinquantaine de kilomètres de Bangkok, dans la ville de Sam Phran, les bâtiments de l’école Raikhing Wittaya ont été réquisitionnés (les classes ayant par ailleurs été suspendues jusqu’à ce que la décrue ait commencé) pour abriter un centre spécialement destiné à l’accueil des travailleurs immigrés. L’initiative, à laquelle ont pris part les pouvoirs publics et plusieurs ONG, dont la Caritas thaïlandaise, se veut exemplaire : qu’ils soient en situation régulière ou qu’ils n’aient pas de papiers, tous les travailleurs migrants sont accueillis et des interprètes ont été embauchés pour faciliter leurs démarches.
Jirawat Chenphasuk, coordinateur des programmes de Caritas Thailand, explique que les ONG se sont réparties les tâches pour assurer le bon fonctionnement du centre. « La Caritas fournit du lait et des compléments alimentaires pour les enfants tandis que l’archidiocèse de Bangkok achemine de l’eau, du riz et de la viande », précise-t-il.
Selon le directeur du centre, Chokchai Srithong, 560 travailleurs immigrés se sont abrités dans les locaux de l’école Raikhing Wittaya. La plupart travaillaient dans des ateliers et des usines aujourd’hui inondées des provinces voisines d’Ayutthaya et de Pathum Thani. Outre le gîte et le couvert, ils trouvent également dans ce lieu d’accueil la possibilité de passer un examen de santé mais aussi de se détendre ; un salon de coiffure a été improvisé sur place et des activités sportives ont été organisées.
Le 2 novembre, le ministre du Travail Padermchai Sasomsap a rendu visite au centre et a salué l’initiative. Il a notamment déclaré que son administration favoriserait l’emploi de travailleurs migrants pour des travaux temporaires destinés à juguler les inondations et au nécessaire nettoyage qui suivra le retrait des eaux. « Cent cinquante migrants ont déjà reçu une affectation pour un emploi temporaire. Et, quant à ceux qui voudraient repartir dans leur pays, nous ferons en sorte qu’ils puissent entrer en contact avec leurs ambassades respectives », a-t-il assuré.
Venu de Birmanie, Pan Lai avait trouvé un travail dans la périphérie d’Ayutthaya. Interrogé par l’agence Ucanews (1), il témoigne : « Quand notre usine a été inondée, je n’ai pas voulu demander de l’aide auprès du centre local de secours. Les Thaïs étaient très nombreux à faire la queue et j’ai eu peur qu’ils ne veuillent pas que des gens comme nous, des Birmans, soyons parmi eux. Ici au centre, nous ne rencontrons pas ce type de problème et on prend soin de nous. »
(1) Ucanews, 4 novembre 2011.
(Source: Eglises d'Asie, 4 novembre 2011)