La Commission épiscopale ‘Justice et Paix’, mise en place au cours de la dernière assemblée de la Conférence épiscopale qui s’est tenue au début du mois d’octobre 2010 (1), n’a pas tardé à entrer en fonction. Sa première intervention est claire et nette. Elle concerne l’affaire de Côn Dâu.. ..
Au milieu du mois, l’annonce du prochain procès intenté à six paroissiens avaient jeté la consternation non seulement chez les catholiques concernés mais aussi dans leur entourage. Les parents et proches des six accusés avaient lancé, dans deux lettres ouvertes (2), un appel au secours à la Conférence épiscopale, à la Commission ‘Justice et Paix’, à leur évêque et à l’Eglise catholique tout entière. Une autre lettre, en italien, avait été envoyée au Souverain pontife, par le groupe de paroissiens aujourd’hui réfugiés en Thaïlande.
C’est l’une de ces lettres qui est à l’origine de la communication officielle, adressée par Mgr Paul Nguyên Thai Hop, responsable de la Commission ‘Justice et Paix’, à la municipalité et au Tribunal populaire de Da Nang. Cette dernière se présente en effet comme une réaction immédiate à l’appel des catholiques de la paroisse menacée. Cependant, les arguments développés et les références juridiques évoquées montrent qu’il ne s’agit pas là d’une intervention improvisée, mais d’un texte réfléchi et préparé.
La communication envoyée par Mgr Hop, qui déclare n’être pas encore au courant de tous les éléments du dossier, soulève cependant une série de questions laissant penser que la nouvelle commission a étudié avec soin les aspects juridiques et humanitaires de l’affaire. Le texte souligne en effet, dès le départ, l’ambiguïté du projet de création de la zone urbaine qui a motivé la disparition de la paroisse. Ce projet est issu d’une transaction entre les autorités municipales et une société d’investissements privée à laquelle les terrains ont été vendus. Le responsable de ‘Justice et Paix’ ajoute ensuite qu’il n’y a pas eu de négociations avec les intéressés au sujet de leur indemnisation. Cette absence de pourparlers a conduit à la situation dramatique que l’on connaît aujourd’hui et dont il énumère les victimes: un mort, des prisonniers, des réfugiés demandant l’asile et une population dans l’angoisse.
En conclusion, au nom de la commission épiscopale dont il est responsable, l’évêque demande l’ajournement immédiat du procès des paroissiens de Côn Dâu. Celui-ci est prévu pour après-demain, le 27 octobre, et la lettre est datée du 22 octobre. Il demande la mise en place d’un organisme de dialogue entre les paroissiens et la société d’investissement responsable du projet; un organisme où devraient être présents des représentants de l’Etat et de l’Eglise catholique.
Nous traduisons ci-dessous le texte vietnamien, qui a été publié en premier lieu sur le site Internet du diocèse de Vinh (3).
(1) Voir EDA 537
(2) Voir dépêche EDA diffusée le 22 octobre 2010
(3) http://giaophanvinh.net/modules.php?name=News&op=viewst&sid=6820
(Source: Eglises d'Asie, 25 octobre 2010)
Au milieu du mois, l’annonce du prochain procès intenté à six paroissiens avaient jeté la consternation non seulement chez les catholiques concernés mais aussi dans leur entourage. Les parents et proches des six accusés avaient lancé, dans deux lettres ouvertes (2), un appel au secours à la Conférence épiscopale, à la Commission ‘Justice et Paix’, à leur évêque et à l’Eglise catholique tout entière. Une autre lettre, en italien, avait été envoyée au Souverain pontife, par le groupe de paroissiens aujourd’hui réfugiés en Thaïlande.
C’est l’une de ces lettres qui est à l’origine de la communication officielle, adressée par Mgr Paul Nguyên Thai Hop, responsable de la Commission ‘Justice et Paix’, à la municipalité et au Tribunal populaire de Da Nang. Cette dernière se présente en effet comme une réaction immédiate à l’appel des catholiques de la paroisse menacée. Cependant, les arguments développés et les références juridiques évoquées montrent qu’il ne s’agit pas là d’une intervention improvisée, mais d’un texte réfléchi et préparé.
La communication envoyée par Mgr Hop, qui déclare n’être pas encore au courant de tous les éléments du dossier, soulève cependant une série de questions laissant penser que la nouvelle commission a étudié avec soin les aspects juridiques et humanitaires de l’affaire. Le texte souligne en effet, dès le départ, l’ambiguïté du projet de création de la zone urbaine qui a motivé la disparition de la paroisse. Ce projet est issu d’une transaction entre les autorités municipales et une société d’investissements privée à laquelle les terrains ont été vendus. Le responsable de ‘Justice et Paix’ ajoute ensuite qu’il n’y a pas eu de négociations avec les intéressés au sujet de leur indemnisation. Cette absence de pourparlers a conduit à la situation dramatique que l’on connaît aujourd’hui et dont il énumère les victimes: un mort, des prisonniers, des réfugiés demandant l’asile et une population dans l’angoisse.
En conclusion, au nom de la commission épiscopale dont il est responsable, l’évêque demande l’ajournement immédiat du procès des paroissiens de Côn Dâu. Celui-ci est prévu pour après-demain, le 27 octobre, et la lettre est datée du 22 octobre. Il demande la mise en place d’un organisme de dialogue entre les paroissiens et la société d’investissement responsable du projet; un organisme où devraient être présents des représentants de l’Etat et de l’Eglise catholique.
Nous traduisons ci-dessous le texte vietnamien, qui a été publié en premier lieu sur le site Internet du diocèse de Vinh (3).
(1) Voir EDA 537
(2) Voir dépêche EDA diffusée le 22 octobre 2010
(3) http://giaophanvinh.net/modules.php?name=News&op=viewst&sid=6820
(Source: Eglises d'Asie, 25 octobre 2010)