PHILIPPINES: Le P. Sinnott, missionnaire de Saint Colomban enlevé il y a un mois, vient d'être libéré
Le P. Michael Sinnott, prêtre irlandais de la congrégation missionnaire de Saint Colomban, qui avait été kidnappé le 11 octobre dernier par un groupe armé réclamant 2 millions de dollars de rançon, vient d’être libéré, révèle l’agence Ucanews, ce 12 novembre 2009.
Après un mois de captivité dans des conditions que le prêtre âgé de 80 ans, a qualifié lui-même de « très primitives », il est apparu faible et amaigri, mais n’ayant rien perdu de son sens de l’humour. Il a ainsi raconté aux journalistes qu’il a rencontré à Pasay City dès sa libération, qu’il ne pensait pas que l’on voudrait l’enlever à nouveau, tant il avait dû retarder ses ravisseurs lors de leurs marches forcées: « Je suis un vieil homme et la marche a été dure ! » a-t-il plaisanté.
Le P. Sinnott avait été enlevé par six hommes armés dans la maison des Pères missionnaires de Saint Colomban à Pagadian City, dans la province de Zamboanga del Sur, sur l’île de Mindanao, le 11 octobre 2009. Le missionnaire qui a été détenu dans deux lieux différents, dont l’un était entouré de marécages, était gardé jour et nuit sans pouvoir bouger du hamac où il devait rester assis. Il a ensuite dû marcher pendant huit heures d’affilée dans les montagnes recouvertes par la jungle pour être remis aux mains d’un autre groupe.
Le prêtre a confié que la première bande avait été assez brutale avec lui, mais que ses ravisseurs dans l’ensemble l’avaient bien traité et que la nourriture était « correcte » étant données les conditions spartiates du camp. Selon lui, le groupe vivant dans les montagnes était « très bien organisé ». Le ravitaillement arrivait régulièrement, jusqu’à deux fois par jour pour le P. Sinnott.
Si le missionnaire a confirmé qu’il n’avait aucune idée de l’identité des kidnappeurs, il a en revanche affirmé qu’il était « absolument certain » qu’il ne s’agissait pas du Front moro de libération islamique (MILF), lequel a été l’élément-clé des négociations entre le gouvernement et les ravisseurs.
De son côté, le MILF n’a révélé ni le lieu où était détenu le P. Sinnott ni aucun détail concernant le groupe armé responsable de l’enlèvement. Cependant, Mohagher Iqbal, le négociateur moro qui a remis le prêtre irlandais à Raphaël Seguis, son homologue du gouvernement philippin, a reconnu que le MILF avait « exercé une pression morale » par l’intermédiaire de proches des kidnappeurs, afin que le missionnaire soit libéré sans rançon. « Le kidnapping est condamné par l’islam », a-t-il réaffirmé.
Un avis que ne semblait pas partager le dernier groupe de geôliers du P. Sinnott qui ne lui avait pas caché son désaccord avec le MILF à ce sujet. Selon eux, a rapporté le missionnaire, il était facile pour le MILF de dire que le kidnapping était interdit par le Coran, parce qu’ils recevaient des soutiens financiers internationaux, alors qu’eux-mêmes n’avaient pas d’autre moyen de se procurer des armes.
Enfin, le prêtre irlandais a raconté que c’étaient ses ravisseurs qui avaient écrit le message qu’on le voit prononcer dans la vidéo datée du 24 octobre et envoyée cinq jours plus tard au comité gouvernemental chargé de l’affaire. Ecrit en bisaya (ou cebuano, un dialecte du centre et du sud des Philippines), le texte avait été traduit en anglais par le prêtre.
Le missionnaire a également précisé que le groupe armé l’avait chargé de dire qu’il avait été libéré afin que la communauté internationale apprenne qu’ils étaient des lumad (terme désignant les indigènes dans le sud des Philippines) qui se battraient jusqu’à ce que Mindanao devienne « indépendante », avec une constitution basée sur le Coran.
A la fin de la conférence de presse, le P. Sinnott, s’exprimant en anglais et en bisaya, a remercié « chacun de [ses] amis qu’il savait avoir prié pour [lui] pendant qu’[il était] en captivité ». Il a également déclaré qu’il lui tardait de reprendre son travail de missionnaire dans le diocèse de Pagadian où il oeuvre depuis près de 40 ans, en particulier auprès des déshérités et enfants handicapés.
Dès la nouvelle de son enlèvement, condamné unanimement par tous les responsables religieux du pays, chrétiens comme musulmans, les foules s’étaient mobilisées en faveur du P. Sinnott, très aimé dans la région. De fortes inquiétudes concernant la santé du missionnaire qui avait besoin d’un traitement quotidien pour le coeur avaient poussé les responsables de la cellule de crise mise en place par le gouvernement des Philippines, à envoyer un émissaire avec des médicaments pour le prêtre, parallèlement aux démarches entreprises pour négocier sa libération. On ignore à l’heure actuelle l’exact état de santé du missionnaire qui n’a pas donné de précisions à ce sujet.
(1) Ucanews, 12 novembre 2009
Le P. Michael Sinnott, prêtre irlandais de la congrégation missionnaire de Saint Colomban, qui avait été kidnappé le 11 octobre dernier par un groupe armé réclamant 2 millions de dollars de rançon, vient d’être libéré, révèle l’agence Ucanews, ce 12 novembre 2009.
Après un mois de captivité dans des conditions que le prêtre âgé de 80 ans, a qualifié lui-même de « très primitives », il est apparu faible et amaigri, mais n’ayant rien perdu de son sens de l’humour. Il a ainsi raconté aux journalistes qu’il a rencontré à Pasay City dès sa libération, qu’il ne pensait pas que l’on voudrait l’enlever à nouveau, tant il avait dû retarder ses ravisseurs lors de leurs marches forcées: « Je suis un vieil homme et la marche a été dure ! » a-t-il plaisanté.
Le P. Sinnott avait été enlevé par six hommes armés dans la maison des Pères missionnaires de Saint Colomban à Pagadian City, dans la province de Zamboanga del Sur, sur l’île de Mindanao, le 11 octobre 2009. Le missionnaire qui a été détenu dans deux lieux différents, dont l’un était entouré de marécages, était gardé jour et nuit sans pouvoir bouger du hamac où il devait rester assis. Il a ensuite dû marcher pendant huit heures d’affilée dans les montagnes recouvertes par la jungle pour être remis aux mains d’un autre groupe.
Le prêtre a confié que la première bande avait été assez brutale avec lui, mais que ses ravisseurs dans l’ensemble l’avaient bien traité et que la nourriture était « correcte » étant données les conditions spartiates du camp. Selon lui, le groupe vivant dans les montagnes était « très bien organisé ». Le ravitaillement arrivait régulièrement, jusqu’à deux fois par jour pour le P. Sinnott.
Si le missionnaire a confirmé qu’il n’avait aucune idée de l’identité des kidnappeurs, il a en revanche affirmé qu’il était « absolument certain » qu’il ne s’agissait pas du Front moro de libération islamique (MILF), lequel a été l’élément-clé des négociations entre le gouvernement et les ravisseurs.
De son côté, le MILF n’a révélé ni le lieu où était détenu le P. Sinnott ni aucun détail concernant le groupe armé responsable de l’enlèvement. Cependant, Mohagher Iqbal, le négociateur moro qui a remis le prêtre irlandais à Raphaël Seguis, son homologue du gouvernement philippin, a reconnu que le MILF avait « exercé une pression morale » par l’intermédiaire de proches des kidnappeurs, afin que le missionnaire soit libéré sans rançon. « Le kidnapping est condamné par l’islam », a-t-il réaffirmé.
Un avis que ne semblait pas partager le dernier groupe de geôliers du P. Sinnott qui ne lui avait pas caché son désaccord avec le MILF à ce sujet. Selon eux, a rapporté le missionnaire, il était facile pour le MILF de dire que le kidnapping était interdit par le Coran, parce qu’ils recevaient des soutiens financiers internationaux, alors qu’eux-mêmes n’avaient pas d’autre moyen de se procurer des armes.
Enfin, le prêtre irlandais a raconté que c’étaient ses ravisseurs qui avaient écrit le message qu’on le voit prononcer dans la vidéo datée du 24 octobre et envoyée cinq jours plus tard au comité gouvernemental chargé de l’affaire. Ecrit en bisaya (ou cebuano, un dialecte du centre et du sud des Philippines), le texte avait été traduit en anglais par le prêtre.
Le missionnaire a également précisé que le groupe armé l’avait chargé de dire qu’il avait été libéré afin que la communauté internationale apprenne qu’ils étaient des lumad (terme désignant les indigènes dans le sud des Philippines) qui se battraient jusqu’à ce que Mindanao devienne « indépendante », avec une constitution basée sur le Coran.
A la fin de la conférence de presse, le P. Sinnott, s’exprimant en anglais et en bisaya, a remercié « chacun de [ses] amis qu’il savait avoir prié pour [lui] pendant qu’[il était] en captivité ». Il a également déclaré qu’il lui tardait de reprendre son travail de missionnaire dans le diocèse de Pagadian où il oeuvre depuis près de 40 ans, en particulier auprès des déshérités et enfants handicapés.
Dès la nouvelle de son enlèvement, condamné unanimement par tous les responsables religieux du pays, chrétiens comme musulmans, les foules s’étaient mobilisées en faveur du P. Sinnott, très aimé dans la région. De fortes inquiétudes concernant la santé du missionnaire qui avait besoin d’un traitement quotidien pour le coeur avaient poussé les responsables de la cellule de crise mise en place par le gouvernement des Philippines, à envoyer un émissaire avec des médicaments pour le prêtre, parallèlement aux démarches entreprises pour négocier sa libération. On ignore à l’heure actuelle l’exact état de santé du missionnaire qui n’a pas donné de précisions à ce sujet.
(1) Ucanews, 12 novembre 2009