La Société missionnaire de saint Columban a transféré son siège de Dublin, en Irlande, à Hongkong
Le 1er mai dernier, le supérieur général de la Société missionnaire de saint Columban et son conseil ont officiellement emménagé à Tsim Sha Tsui, à Hongkong, dans les locaux qui sont devenus le siège de cette société missionnaire érigé il y a tout juste 90 ans par le pape Benoît XV (1). La Société missionnaire de saint Columban devient ainsi la première société missionnaire occidentale historique à installer son quartier général au cœur de l’Asie.
Selon le P. Tommy Murphy, prêtre irlandais et supérieur de la société missionnaire, ce déménagement est le reflet des changements qui affectent la mission à l’aube du XXIème siècle. « Pratiquement toutes les ordinations qui ont eu lieu ces dix dernières années pour les Columbans ont concerné des personnes originaires des Philippines, de Corée, de Tonga, de Fidji ou bien encore du Pérou et du Chili. Le dernier Anglo-Saxon à avoir été ordonné dans la société l’a été en 1999 », explique-t-il, en soulignant que c’est en 1982 que décision a été prise d’accepter dans cette société de vie apostolique des vocations issues des Eglises locales auprès desquelles les missionnaires Columbans avaient été appelés à servir. « Les Eglises d’Asie et d’Amérique latine devenaient adultes; elles étaient prêtes et désireuses de développer leur propre dimension missionnaire. A cette époque, nous n’avons pas été les seuls à réfléchir aux conséquences de cette évolution et à nous décider à accepter des vocations locales », ajoute-t-il, en précisant que les 40 séminaristes qui se préparent à intégrer la société sont « tous, sans exception, originaires d’Asie ou du pourtour du Pacifique ».
Agé de 58 ans, ancien missionnaire à Taiwan, le P. Murphy poursuit en rappelant que l’idée d’un déménagement du siège de la société hors d’Irlande a été discutée dès le chapitre général de 1976, organisé à Manille, aux Philippines. Tous, au sein de la société, n’étaient pas favorables à un tel changement, mais « vivre en-dehors de notre propre culture fait partie de notre vocation missionnaire et vivre loin de son lieu d’origine est consubstantiel à la manière d’être d’un Columban », précise le supérieur général des Columbans. Quant au choix de l’implantation du quartier général, la réflexion s’est portée un temps vers Rome, puis vers d’autres villes en Asie, mais c’est finalement Hongkong pour la qualité de ses infrastructures et sa centralité dans le monde Columban qui a été choisie. La décision a été ensuite encouragée par le cardinal Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, à Rome, et chaleureusement accueillie le cardinal Zen Ze-kiun, évêque de Hongkong. A la tête d’une société aux effectifs vieillissants, le P. Murphy voit l’avenir comme étant « plus multiculturel et moins nombreux », et ajoute: « Avoir de gros effectifs ne signifie pas nécessairement que le travail est mieux fait. »
Pour le P. Gianni Criveller, missionnaire italien professeur de missiologie à Hongkong, ce déménagement fait sens. « Traditionnellement, les sociétés missionnaires trouvaient leur origine dans des pays catholiques tels que la France, l’Espagne, l’Italie, puis, plus tard, l’Irlande, les Etats-Unis et le Canada. Aujourd’hui, ces pays comptent moins de vocations missionnaires. Les pays qu’on peut appeler ‘du Sud’ ne font pas que recevoir des missionnaires. Des pays tels que l’Inde, les Philippines et l’Indonésie abondent en vocations, y compris en vocations missionnaires, explique-t-il. Dans ce cadre, déménager le cœur de la Société missionnaire de saint Columban de Dublin à Hongkong est compréhensible. Il se trouve désormais au centre de son activité missionnaire. C’est un déplacement du nord vers le sud, et de l’ouest vers l’est. »
(1) La Société missionnaire de saint Columban a été instituée le 29 juin 1918 par le pape Benoît XV. Fondée comme la ‘Mission Maynooth pour la Chine’, elle doit ses débuts à l’expérience d’un jeune prêtre diocésain irlandais envoyé seul en mission en Chine, le P. Edward Galvin. Celui-ci, qui deviendra plus tard évêque de Hanyang, et le P. John Blowick, professeur au Séminaire national irlandais, fondèrent une société de vie apostolique afin d’envoyer des prêtres au service de la mission dans la région de Wuhan et de Nanchang. Huit ans plus tard, en 1926, la jeune société répondit à un appel à envoyer des missionnaires aux Philippines, puis, en 1929 et 1939, en Birmanie et en Corée. Après la seconde guerre mondiale, l’expansion se fit au Japon, puis en Amérique du Sud et à Fidji. En 1978, s’y ajoutent le Pakistan et Taiwan, puis, dans les années 1980, Belize, le Brésil et les Antilles.
La Société compte aujourd’hui 575 prêtres, de dix nationalités, présents dans quatorze pays.
(Source: Eglises d'Asie - 26 mai 2008)
Le 1er mai dernier, le supérieur général de la Société missionnaire de saint Columban et son conseil ont officiellement emménagé à Tsim Sha Tsui, à Hongkong, dans les locaux qui sont devenus le siège de cette société missionnaire érigé il y a tout juste 90 ans par le pape Benoît XV (1). La Société missionnaire de saint Columban devient ainsi la première société missionnaire occidentale historique à installer son quartier général au cœur de l’Asie.
Selon le P. Tommy Murphy, prêtre irlandais et supérieur de la société missionnaire, ce déménagement est le reflet des changements qui affectent la mission à l’aube du XXIème siècle. « Pratiquement toutes les ordinations qui ont eu lieu ces dix dernières années pour les Columbans ont concerné des personnes originaires des Philippines, de Corée, de Tonga, de Fidji ou bien encore du Pérou et du Chili. Le dernier Anglo-Saxon à avoir été ordonné dans la société l’a été en 1999 », explique-t-il, en soulignant que c’est en 1982 que décision a été prise d’accepter dans cette société de vie apostolique des vocations issues des Eglises locales auprès desquelles les missionnaires Columbans avaient été appelés à servir. « Les Eglises d’Asie et d’Amérique latine devenaient adultes; elles étaient prêtes et désireuses de développer leur propre dimension missionnaire. A cette époque, nous n’avons pas été les seuls à réfléchir aux conséquences de cette évolution et à nous décider à accepter des vocations locales », ajoute-t-il, en précisant que les 40 séminaristes qui se préparent à intégrer la société sont « tous, sans exception, originaires d’Asie ou du pourtour du Pacifique ».
Agé de 58 ans, ancien missionnaire à Taiwan, le P. Murphy poursuit en rappelant que l’idée d’un déménagement du siège de la société hors d’Irlande a été discutée dès le chapitre général de 1976, organisé à Manille, aux Philippines. Tous, au sein de la société, n’étaient pas favorables à un tel changement, mais « vivre en-dehors de notre propre culture fait partie de notre vocation missionnaire et vivre loin de son lieu d’origine est consubstantiel à la manière d’être d’un Columban », précise le supérieur général des Columbans. Quant au choix de l’implantation du quartier général, la réflexion s’est portée un temps vers Rome, puis vers d’autres villes en Asie, mais c’est finalement Hongkong pour la qualité de ses infrastructures et sa centralité dans le monde Columban qui a été choisie. La décision a été ensuite encouragée par le cardinal Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, à Rome, et chaleureusement accueillie le cardinal Zen Ze-kiun, évêque de Hongkong. A la tête d’une société aux effectifs vieillissants, le P. Murphy voit l’avenir comme étant « plus multiculturel et moins nombreux », et ajoute: « Avoir de gros effectifs ne signifie pas nécessairement que le travail est mieux fait. »
Pour le P. Gianni Criveller, missionnaire italien professeur de missiologie à Hongkong, ce déménagement fait sens. « Traditionnellement, les sociétés missionnaires trouvaient leur origine dans des pays catholiques tels que la France, l’Espagne, l’Italie, puis, plus tard, l’Irlande, les Etats-Unis et le Canada. Aujourd’hui, ces pays comptent moins de vocations missionnaires. Les pays qu’on peut appeler ‘du Sud’ ne font pas que recevoir des missionnaires. Des pays tels que l’Inde, les Philippines et l’Indonésie abondent en vocations, y compris en vocations missionnaires, explique-t-il. Dans ce cadre, déménager le cœur de la Société missionnaire de saint Columban de Dublin à Hongkong est compréhensible. Il se trouve désormais au centre de son activité missionnaire. C’est un déplacement du nord vers le sud, et de l’ouest vers l’est. »
(1) La Société missionnaire de saint Columban a été instituée le 29 juin 1918 par le pape Benoît XV. Fondée comme la ‘Mission Maynooth pour la Chine’, elle doit ses débuts à l’expérience d’un jeune prêtre diocésain irlandais envoyé seul en mission en Chine, le P. Edward Galvin. Celui-ci, qui deviendra plus tard évêque de Hanyang, et le P. John Blowick, professeur au Séminaire national irlandais, fondèrent une société de vie apostolique afin d’envoyer des prêtres au service de la mission dans la région de Wuhan et de Nanchang. Huit ans plus tard, en 1926, la jeune société répondit à un appel à envoyer des missionnaires aux Philippines, puis, en 1929 et 1939, en Birmanie et en Corée. Après la seconde guerre mondiale, l’expansion se fit au Japon, puis en Amérique du Sud et à Fidji. En 1978, s’y ajoutent le Pakistan et Taiwan, puis, dans les années 1980, Belize, le Brésil et les Antilles.
La Société compte aujourd’hui 575 prêtres, de dix nationalités, présents dans quatorze pays.
(Source: Eglises d'Asie - 26 mai 2008)