Jeudi 14 octobre, on pouvait lire sur les réseaux sociaux vietnamiens une lettre des autorités de la province du Nghê An à l’évêché du diocèse de Vinh. Elle priait les responsables diocésains de remettre de l’ordre dans les activités pastorales du P. Dang Huu Nam, curé de Phu Yên, dans le district de Quynh Luu (Nghê An) et de ne pas laisser celui-ci continuer ses activités dans la province. Plusieurs fautes lui étaient reprochées : il aurait profité des homélies prononcées au cours des messes célébrées dans divers endroits pour « exciter » la population ; il aurait eu des contacts avec les militants du parti d’opposition Viêt Tân ; il en aurait même hébergé certains dans son église de Phu Yên.

La lettre le désigne comme étant à l’origine de la manifestation du 2 octobre dernier qui a rassemblé 18 000 personnes devant les portes de l’usine Formosa ainsi que de la rédaction de quelque 600 plaintes déposées, le 27 septembre dernier, au Tribunal populaire de Ky Anh et récemment renvoyées aux plaignants par le juge.

La lettre des autorités provinciales ajoute que les fidèles ainsi que le clergé du diocèse de Vinh ne seraient pas d’accord avec les activités du prêtre en question, ce qui justifierait son renvoi du diocèse. La lettre rappelle aussi d’autres affaires au cours desquelles le prêtre a manifesté son opposition aux autorités.

Aussitôt après la connaissance de la lettre accusatrice, les fidèles de la paroisse de Phu Yên, dont le P. Dang Huu Nam est le curé, ont pris la défense de leur pasteur. Certains de leurs témoignages ont été recueillis par Radio Free Asia. Un membre du conseil paroissial affirme que le P. Nam est un bon pasteur s’occupant de la vie concrète de chacun de ses fidèles, luttant contre les injustices sociales.

On apprenait ce matin, 17 octobre, que plus d’un millier de fidèles de Phu Yên se préparaient à nouveau à se rendre au tribunal de Ky Anh pour y déposer, demain 18 octobre, une nouvelle plainte. Le P. Nam a assuré que cette manifestation serait pacifique, non-violente et conforme à toutes les prescriptions de la loi. Dans cette nouvelle plainte, les plaignants assurent que le tribunal a rejeté des précédentes plaintes sans aucune raison, en dépit des dispositions législatives. (eda/jm)

(Source: Eglises d'Asie, le 17 octobre 2016)