« L’année 2015 marque le 70ème anniversaire de la division de la Corée. En se préparant à célébrer le Jubilé de la miséricorde, l’archidiocèse de Séoul veut se souvenir de l’Eglise catholique en Corée du Nord qui, depuis cette période, vit des moments difficiles », a poursuivi l’archevêque de Séoul. « J’invite tout un chacun à s’unir à ce mouvement de prière, en conservant à l’esprit les fidèles catholiques du Nord, et en leur montrant notre amour et notre sollicitude grâce à nos prières continuelles. En tant qu’archevêque de Séoul et administrateur apostolique de Pyongyang, je n’ai jamais oublié l’Eglise catholique en Corée du Nord ainsi que nos frères et sœurs qui s’y trouvent. Ils ont toujours été dans mes prières et demeurent dans mon cœur », a-t-il encore confié.
En août 2014 déjà, c’était dans cette même cathédrale Myeongdong de Séoul, que le pape François avait présidé une messe pour la réconciliation de la péninsule coréenne, en invitant les Coréens à prier « pour que naissent de nouvelles opportunités de dialogue, de rencontre et de dépassement des différences », et pour que soit reconnu que « tous les Coréens sont frères et sœurs, membres d’une unique famille et d’un unique peuple (…) ».
Selon l’agence Fides, la chaîne de prière « L’Eglise de Corée du Nord dans mon cœur » a été diffusée à toutes les communautés paroissiales, afin qu’elles s’engagent, tout au long de l’Année Sainte, à réciter quotidiennement « la Prière pour la Paix et la Réconciliation », pour la communauté catholique en Corée du Nord. Selon le service de communication de l’archidiocèse de Séoul, « cette chaîne de prière est également ouverte à toute personne souhaitant s’unir à la prière pour l’Eglise en Corée du Nord ».
Coïncidence ou pas, deux jours après le lancement de la chaîne de prière, ce sont les autorités des deux Corées qui avaient prévu de se rencontrer, le 26 novembre, à Panmunjom (1). Lors de cette rencontre, il était prévu que les deux délégations abordent les questions de l’amélioration des relations entre les deux pays, ainsi que de possibles entretiens à haut niveau qui pourraient relancer une coopération économique et humanitaire avec le Nord.
En 1945, avant l’invasion soviétique de la partie Nord de la Corée, on y comptait 57 paroisses et quelques 5 200 catholiques et, à Pyongyang, les chrétiens représentaient 13,5 % de la population. Aujourd’hui, il est très difficile d’avoir des statistiques fiables sur le nombre de chrétiens encore présents en Corée du Nord.
D’après l’ONG Portes Ouvertes (2), il y aurait 300 000 chrétiens en Corée du Nord, et 60 000 seraient derrière les barreaux ou en camps de travail, en raison de leur foi. Des chiffres impossibles à recouper de manière indépendante.
Selon les statistiques de Pyongyang, 3 000 catholiques « pratiquent librement leur foi », sous la tutelle de l’Association catholique coréenne, entièrement contrôlée par le régime, et en l’absence de tout clergé. Pour les Nations Unies, ils ne seraient que 800.(eda/nfb)
Notes
(1) Panmunjom est le point de rencontre dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées.
(2) Portes Ouvertes est une ONG internationale chrétienne évangélique de soutien aux chrétiens persécutés dans le monde.
(Source: Eglises d'Asie, le 26 novembre 2015)