20/11/2015 - Que la mesure ait été prononcée ou non lors de leur procès, les anciens prisonniers politiques sont considérés comme assignés à résidence après leur sortie de prison. Les autorités policières contrôlent de près cette assignation et utilisent les moyens les plus brutaux pour la faire respecter. Au début de ce mois de novembre, deux militants catholiques et plusieurs autres anciens prisonniers en ont fait la cruelle expérience.
Paul Trân Minh Nhât faisait partie d’un groupe de 17 militants catholiques arrêtés durant la seconde moitié de l’année 2011. Ils avaient été placés en détention par les autorités vietnamiennes, puis jugés et condamnés à de sévères peines de prison. Paul Trân Minh Nhât avait récemment achevé sa peine de quatre ans de prison. Le 8 novembre dernier, il revenait de Saigon et regagnait son domicile dans la province de Lam Dong lorsqu’une dizaine d’agents de la Sécurité ont stoppé la voiture où il se trouvait, l’ont appréhendé et conduit jusqu’au siège de la Sécurité de l’agglomération de Dinh Van. Dès sa sortie du véhicule, il a été brutalement tabassé avant de subir un long interrogatoire.
Il lui a été reproché de ne pas respecter l’assignation à résidence qui lui avait été signifiée au procès. Cette sentence n’a jamais été prononcée au procès, a répliqué l’ancien prisonnier. En outre, devant le tribunal, il avait refusé de se reconnaître coupable de l’accusation portée contre lui, à savoir « tentative de renversement du gouvernement ».
« Douleurs au ventre et à la poitrine, respiration difficile, digestion perturbée… » Telles sont les séquelles laissées sur son corps par les agents de la Sécurité de Dinh Van. Le 17 novembre 2015, accompagné de son père, il s’est rendu à l’hôpital pour un examen médical, mais c’était à nouveau sans compter sur les agents de la Sécurité, qui, une nouvelle fois, l’ont roué de coups sur toutes les parties du corps, en prenant garde de ne pas provoquer des blessures apparentes.
Paul Trân Minh Nhât est originaire d’une paroisse catholique du diocèse de Vinh. Il avait été arrêté le 27 août 2011, et était le quinzième d’une série de militants catholiques et protestants appréhendés à cette époque. Etudiant à la faculté des langues étrangères et d’informatique de Hanoi, il achevait, le jour de son arrestation, son examen de fin d’études. La police était venue le chercher à l’intérieur de l’université.
Paul Trân Minh Nhât et les autres catholiques arrêtés ont été accusés d’activités visant à renverser le pouvoir populaire. Ils furent jugés, et pour la plupart, condamnés à de lourdes peines de prison le 9 janvier 2013, par le Tribunal populaire de la province du Nghê An. Le jeune étudiant s’était vu infliger quatre ans de prison. Cette sentence avait été confirmée en appel le 23 mai suivant. Lors des deux procès, il avait protesté de son innocence et déclaré n’avoir participé qu’à des activités religieuses ou sociales. Dans sa prison, il a continue la lutte pour la défense de ses droits fondamentaux, ce qui lui a valu un traitement particulièrement rigoureux. Pour protester contre le comportement des gardiens à son égard, il a mené une grève de la faim, à partir du le 21 juin 2013.
Le cas de Paul Trân Minh Nhât est loin d’être isolé. Dans une émission rapportant les persécutions infligées par la Sécurité à ce dernier, Radio Free Asia signale un grand nombre de faits analogues, touchant d’anciens prisonniers de conscience.
Un autre militant catholique appartenant, lui aussi, au groupe des 17 jeunes gens arrêtés en 2011, a subi un traitement analogue à celui de Paul Nhât, le même jour que lui.
A Saigon, le 6 novembre, un groupe de femmes recrutées par la police est venu tourmenter et terroriser chez elle Mme Dô Thị Minh Hanh, âgée de 30 ans. Celle-ci avait été emprisonnée pendant quatre ans pour son action au sein du mouvement ouvrier indépendant.
A Hanoi, des militants connus, anciens prisonniers politiques, ont reçu des menaces de mort émise par les personnes se présentant comme « représentants de l’opinion publique ». (eda/jm)
Copyright Légende photo: Le militant catholique Paul Trân Minh Nhât après son passage à tabac par la Sécurité vietnamienne.
(Source: Eglises d'Asie, le 20 novembre 2015)
Il lui a été reproché de ne pas respecter l’assignation à résidence qui lui avait été signifiée au procès. Cette sentence n’a jamais été prononcée au procès, a répliqué l’ancien prisonnier. En outre, devant le tribunal, il avait refusé de se reconnaître coupable de l’accusation portée contre lui, à savoir « tentative de renversement du gouvernement ».
« Douleurs au ventre et à la poitrine, respiration difficile, digestion perturbée… » Telles sont les séquelles laissées sur son corps par les agents de la Sécurité de Dinh Van. Le 17 novembre 2015, accompagné de son père, il s’est rendu à l’hôpital pour un examen médical, mais c’était à nouveau sans compter sur les agents de la Sécurité, qui, une nouvelle fois, l’ont roué de coups sur toutes les parties du corps, en prenant garde de ne pas provoquer des blessures apparentes.
Paul Trân Minh Nhât est originaire d’une paroisse catholique du diocèse de Vinh. Il avait été arrêté le 27 août 2011, et était le quinzième d’une série de militants catholiques et protestants appréhendés à cette époque. Etudiant à la faculté des langues étrangères et d’informatique de Hanoi, il achevait, le jour de son arrestation, son examen de fin d’études. La police était venue le chercher à l’intérieur de l’université.
Paul Trân Minh Nhât et les autres catholiques arrêtés ont été accusés d’activités visant à renverser le pouvoir populaire. Ils furent jugés, et pour la plupart, condamnés à de lourdes peines de prison le 9 janvier 2013, par le Tribunal populaire de la province du Nghê An. Le jeune étudiant s’était vu infliger quatre ans de prison. Cette sentence avait été confirmée en appel le 23 mai suivant. Lors des deux procès, il avait protesté de son innocence et déclaré n’avoir participé qu’à des activités religieuses ou sociales. Dans sa prison, il a continue la lutte pour la défense de ses droits fondamentaux, ce qui lui a valu un traitement particulièrement rigoureux. Pour protester contre le comportement des gardiens à son égard, il a mené une grève de la faim, à partir du le 21 juin 2013.
Le cas de Paul Trân Minh Nhât est loin d’être isolé. Dans une émission rapportant les persécutions infligées par la Sécurité à ce dernier, Radio Free Asia signale un grand nombre de faits analogues, touchant d’anciens prisonniers de conscience.
Un autre militant catholique appartenant, lui aussi, au groupe des 17 jeunes gens arrêtés en 2011, a subi un traitement analogue à celui de Paul Nhât, le même jour que lui.
A Saigon, le 6 novembre, un groupe de femmes recrutées par la police est venu tourmenter et terroriser chez elle Mme Dô Thị Minh Hanh, âgée de 30 ans. Celle-ci avait été emprisonnée pendant quatre ans pour son action au sein du mouvement ouvrier indépendant.
A Hanoi, des militants connus, anciens prisonniers politiques, ont reçu des menaces de mort émise par les personnes se présentant comme « représentants de l’opinion publique ». (eda/jm)
Copyright Légende photo: Le militant catholique Paul Trân Minh Nhât après son passage à tabac par la Sécurité vietnamienne.
(Source: Eglises d'Asie, le 20 novembre 2015)