Dimanche 4 janvier, lors de l’Angélus au Vatican, le pape François a annoncé qu’à l’occasion du consistoire du 14 février prochain, seraient créés vingt nouveaux cardinaux, tous susceptibles d’être électeurs en cas de conclave. Parmi les trois cardinaux désignés pour l’Asie, figure l’archevêque de Bangkok, Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij.
Bien qu’en Thaïlande, le bouddhisme soit religion d’État, et que les membres de l’Eglise catholique ne représentent qu’environ 1% de la population, la nouvelle de la création d’un cardinal a été accueillie avec intérêt par les principaux médias du pays, dont le Bangkok Post qui a relayé l’information aussitôt, dès le dimanche 4 janvier.
Mgr Kriengsak Kovithavanij, aujourd’hui âgé de 65 ans, a été nommé en 2009 par Benoît XVI pour succéder à Mgr Michael Michai Kitbunchu, - également cardinal -, à la tête de l’archidiocèse de Bangkok, suite à la démission de celui-ci pour raison d’âge.
Né en 1949 à Bangkok dans le district de Bang Rak, le futur cardinal s’est formé tout d’abord à l’université pontificale Urbania à Rome (1970 à 1976), avant de revenir dans son pays où il a été ordonné prêtre en 1976 pour l’archidiocèse de Bangkok.
Après avoir été vicaire dans différentes paroisses, il retourne à Rome en 1982 pour se spécialiser en spiritualité à l’Université pontificale grégorienne. Il est ensuite nommé recteur du séminaire de Nakhon Ratchasima ( dans le nord-est du pays), puis du séminaire national de Sampran (Sam Phran), dans le district de Tha Kham. Cette région, désignée souvent comme le « coeur de la région catholique » en Thaïlande, abrite les principaux instituts chrétiens, couvents et collèges, dont la plupart ont contribué à la réputation d’excellence accordée par l’Etat aux établissements d’enseignements gérés par l’Eglise catholique.
En 2000, Mgr Kriengsak Kovithavanij devient curé de la paroisse Notre-Dame de Lourdes à Hua Take puis celui de la cathédrale de Bangkok. Il est nommé ensuite par Benoît XVI évêque de Nakhon Sawan en 2007 avant de devenir archevêque de Bangkok en 2009.
Dès sa nomination à la tête de l’archidiocèse, Mgr Kriengsak Kovithavanij a eu à coeur de faire savoir qu’il s’inscrirait dans la continuité de la politique de son prédécesseur, insistant sur la nécessité pour l’Eglise catholique d’oser avoir une plus grande visibilité, aussi bien dans l’enseignement et la formation, que dans la promotion - discrète mais vivante-, des valeurs chrétiennes ainsi que dans l’aide au dialogue religieux.
Mais c’est assurément sur ce dernier point que le futur cardinal semble avoir concentré les objectifs de sa pastorale, comme le démontrent clairement ses récentes interventions sur les thèmes de la réconciliation et du dialogue interreligieux.
Dans un contexte politique troublé, où les conflits interreligieux et interethniques sont récurrents, l’Eglise catholique, bien qu’extrêmement minoritaire, commence en effet peu à peu à proposer de jouer les médiateurs, un rôle qu’elle ne sollicitait que rarement auparavant.
« Le dialogue est un processus de cheminement ensemble, à la recherche de la vérité, (...) et l’attitude requise de la part des deux partenaires du dialogue est l’ouverture », exposait en 2013, lors de la 6e Rencontre Internationale pour le Dialogue Interreligieux et Œcuménique, Mgr Kriengsak Kovithavanij. « Celui qui ne veut pas dialoguer parce qu’il croit détenir déjà la vérité, montre qu’il n’aime pas la vérité dans sa plénitude. Car on peut tomber dans l’erreur de croire plus en soi que dans la vérité (...). La vérité est toujours la même, dans le sens où c’est l’absolu de Dieu qui s’est manifesté lui-même dans l’Histoire, en Jésus-Christ. Et non seulement les autres croyants peuvent m’aider ; mais aussi les croyants d’autres confessions et les non-croyants aussi. Nous sommes tous ensemble à la recherche de la plénitude de la vérité. »
Terminant en expliquant que « seul Jésus-Christ était dialogue », le futur cardinal concluait : « En tant qu’êtres humains, pour grandir en maturité, nous avons besoin d’exercer notre capacité à être en relation (à dialoguer et à communiquer) avec les autres ; je voudrais donc dire que « le dialogue est en nous », et qu’il est manifesté à travers notre rencontre de l’autre, de l’altérité, d’un autre « moi » car il est d’abord une rencontre entre deux personnes et non entre deux idées ». (eda/msb)
(Source: Eglises d'Asie, le 5 janvier 2015)
Bien qu’en Thaïlande, le bouddhisme soit religion d’État, et que les membres de l’Eglise catholique ne représentent qu’environ 1% de la population, la nouvelle de la création d’un cardinal a été accueillie avec intérêt par les principaux médias du pays, dont le Bangkok Post qui a relayé l’information aussitôt, dès le dimanche 4 janvier.
Mgr Kriengsak Kovithavanij, aujourd’hui âgé de 65 ans, a été nommé en 2009 par Benoît XVI pour succéder à Mgr Michael Michai Kitbunchu, - également cardinal -, à la tête de l’archidiocèse de Bangkok, suite à la démission de celui-ci pour raison d’âge.
Né en 1949 à Bangkok dans le district de Bang Rak, le futur cardinal s’est formé tout d’abord à l’université pontificale Urbania à Rome (1970 à 1976), avant de revenir dans son pays où il a été ordonné prêtre en 1976 pour l’archidiocèse de Bangkok.
Après avoir été vicaire dans différentes paroisses, il retourne à Rome en 1982 pour se spécialiser en spiritualité à l’Université pontificale grégorienne. Il est ensuite nommé recteur du séminaire de Nakhon Ratchasima ( dans le nord-est du pays), puis du séminaire national de Sampran (Sam Phran), dans le district de Tha Kham. Cette région, désignée souvent comme le « coeur de la région catholique » en Thaïlande, abrite les principaux instituts chrétiens, couvents et collèges, dont la plupart ont contribué à la réputation d’excellence accordée par l’Etat aux établissements d’enseignements gérés par l’Eglise catholique.
En 2000, Mgr Kriengsak Kovithavanij devient curé de la paroisse Notre-Dame de Lourdes à Hua Take puis celui de la cathédrale de Bangkok. Il est nommé ensuite par Benoît XVI évêque de Nakhon Sawan en 2007 avant de devenir archevêque de Bangkok en 2009.
Dès sa nomination à la tête de l’archidiocèse, Mgr Kriengsak Kovithavanij a eu à coeur de faire savoir qu’il s’inscrirait dans la continuité de la politique de son prédécesseur, insistant sur la nécessité pour l’Eglise catholique d’oser avoir une plus grande visibilité, aussi bien dans l’enseignement et la formation, que dans la promotion - discrète mais vivante-, des valeurs chrétiennes ainsi que dans l’aide au dialogue religieux.
Mais c’est assurément sur ce dernier point que le futur cardinal semble avoir concentré les objectifs de sa pastorale, comme le démontrent clairement ses récentes interventions sur les thèmes de la réconciliation et du dialogue interreligieux.
Dans un contexte politique troublé, où les conflits interreligieux et interethniques sont récurrents, l’Eglise catholique, bien qu’extrêmement minoritaire, commence en effet peu à peu à proposer de jouer les médiateurs, un rôle qu’elle ne sollicitait que rarement auparavant.
« Le dialogue est un processus de cheminement ensemble, à la recherche de la vérité, (...) et l’attitude requise de la part des deux partenaires du dialogue est l’ouverture », exposait en 2013, lors de la 6e Rencontre Internationale pour le Dialogue Interreligieux et Œcuménique, Mgr Kriengsak Kovithavanij. « Celui qui ne veut pas dialoguer parce qu’il croit détenir déjà la vérité, montre qu’il n’aime pas la vérité dans sa plénitude. Car on peut tomber dans l’erreur de croire plus en soi que dans la vérité (...). La vérité est toujours la même, dans le sens où c’est l’absolu de Dieu qui s’est manifesté lui-même dans l’Histoire, en Jésus-Christ. Et non seulement les autres croyants peuvent m’aider ; mais aussi les croyants d’autres confessions et les non-croyants aussi. Nous sommes tous ensemble à la recherche de la plénitude de la vérité. »
Terminant en expliquant que « seul Jésus-Christ était dialogue », le futur cardinal concluait : « En tant qu’êtres humains, pour grandir en maturité, nous avons besoin d’exercer notre capacité à être en relation (à dialoguer et à communiquer) avec les autres ; je voudrais donc dire que « le dialogue est en nous », et qu’il est manifesté à travers notre rencontre de l’autre, de l’altérité, d’un autre « moi » car il est d’abord une rencontre entre deux personnes et non entre deux idées ». (eda/msb)
(Source: Eglises d'Asie, le 5 janvier 2015)