Au Vietnam, la politique de contrôle et de limitation des naissances est accompagnée de deux sanctions qui la rendent coercitive. C’est ainsi que la naissance d’un troisième enfant dans les familles paysannes est sévèrement punie. Les prêtres d’un doyenné du diocèse de Vinh ont entrepris, depuis quelque temps, une campagne pour dénoncer ces sanctions contraires aux droits de l’homme.
Le 25 août dernier, huit prêtres du doyenné de Nhân Hoa (diocèse de Vinh) ont signé une lettre collective adressée aux autorités du district (Nghi Lôc). Au nom des 18 000 catholiques de la région, ils protestent contre la politique de contrôle des naissances en vigueur dans le district. Ils dénoncent plus particulièrement les sanctions administratives frappant les familles qui engendrent plus de deux enfants. Beaucoup de familles du district, en effet, mettent au monde trois enfants et plus. Elles subissent, selon les prêtres, un traitement discriminatoire intolérable. Elles se voient obligées de payer une amende qui peut s’élever jusqu’à 1 500 000 dongs (55 euros). Mais, ce qui est plus grave, c’est le refus par les autorités locales d’enregistrer les naissances du troisième enfant ou du quatrième enfant à l’état civil qui pose problème.
Les prêtres qualifient l’attitude des autorités de manquement grave aux droits de l’homme et spécialement à la Convention internationale sur les droits des enfants, adoptée en 1989 par les Nations Unies, une convention à laquelle le Vietnam a souscrit, souligne la lettre collective.
Cette lettre du 25 août est loin d’être la première intervention des prêtres du doyenné en ce domaine. Depuis longtemps, ils soulignent devant les cadres administratifs locaux le caractère illégitime de cette attitude. Mais ces derniers ont continué d’appliquer les mêmes sanctions, prévues, disent-ils, par la loi vietnamienne.
La lettre des prêtres a reçu une réponse presque immédiate, le 30 août 2014. Le Comité populaire du district de Nghi Lôc a accusé réception de la protestation des prêtres et leur a fait savoir qu’il menait une enquête sur le problème avant de prendre une décision. Cette réponse dilatoire a particulièrement déçu les auteurs de la protestation qui auraient voulu que les responsables politiques précisent dans leur réponse si la pratique démographique en vigueur dans le doyenné correspondait à une ligne politique officiellement prescrite.
Les mesures dénoncées par les prêtres du diocèse de Vinh font partie d’un ensemble de moyens utilisés par les autorités vietnamiennes en vue de freiner la croissance démographique d’une population qui a dépassé, en 2014, les 90 millions d’habitants. La politique démographique du Vietnam en vigueur a été définie dans une « Ordonnance sur la population », promulguée en 2003 et plusieurs fois modifiée, notamment en 2008. Son objectif est d’empêcher les familles d’avoir plus de deux enfants. Elle sanctionne lourdement les couples qui s’écartent de cette règle. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 10 septembre 2014)
Le 25 août dernier, huit prêtres du doyenné de Nhân Hoa (diocèse de Vinh) ont signé une lettre collective adressée aux autorités du district (Nghi Lôc). Au nom des 18 000 catholiques de la région, ils protestent contre la politique de contrôle des naissances en vigueur dans le district. Ils dénoncent plus particulièrement les sanctions administratives frappant les familles qui engendrent plus de deux enfants. Beaucoup de familles du district, en effet, mettent au monde trois enfants et plus. Elles subissent, selon les prêtres, un traitement discriminatoire intolérable. Elles se voient obligées de payer une amende qui peut s’élever jusqu’à 1 500 000 dongs (55 euros). Mais, ce qui est plus grave, c’est le refus par les autorités locales d’enregistrer les naissances du troisième enfant ou du quatrième enfant à l’état civil qui pose problème.
Les prêtres qualifient l’attitude des autorités de manquement grave aux droits de l’homme et spécialement à la Convention internationale sur les droits des enfants, adoptée en 1989 par les Nations Unies, une convention à laquelle le Vietnam a souscrit, souligne la lettre collective.
Cette lettre du 25 août est loin d’être la première intervention des prêtres du doyenné en ce domaine. Depuis longtemps, ils soulignent devant les cadres administratifs locaux le caractère illégitime de cette attitude. Mais ces derniers ont continué d’appliquer les mêmes sanctions, prévues, disent-ils, par la loi vietnamienne.
La lettre des prêtres a reçu une réponse presque immédiate, le 30 août 2014. Le Comité populaire du district de Nghi Lôc a accusé réception de la protestation des prêtres et leur a fait savoir qu’il menait une enquête sur le problème avant de prendre une décision. Cette réponse dilatoire a particulièrement déçu les auteurs de la protestation qui auraient voulu que les responsables politiques précisent dans leur réponse si la pratique démographique en vigueur dans le doyenné correspondait à une ligne politique officiellement prescrite.
Les mesures dénoncées par les prêtres du diocèse de Vinh font partie d’un ensemble de moyens utilisés par les autorités vietnamiennes en vue de freiner la croissance démographique d’une population qui a dépassé, en 2014, les 90 millions d’habitants. La politique démographique du Vietnam en vigueur a été définie dans une « Ordonnance sur la population », promulguée en 2003 et plusieurs fois modifiée, notamment en 2008. Son objectif est d’empêcher les familles d’avoir plus de deux enfants. Elle sanctionne lourdement les couples qui s’écartent de cette règle. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 10 septembre 2014)