Les 410 candidats qui, au début du mois d’août, se sont présentés au concours d’entrée en première année du grand séminaire de Vinh-Thanh (diocèses de Vinh et de Thanh Hoa) témoignent de l’attrait toujours fort de la jeunesse catholique vietnamienne pour le sacerdoce et la vie religieuse (contemplative ou active).
Cette année, les candidats ont été plus nombreux que jamais. De très nombreux jeunes gens se sont inscrits aux divers concours ou épreuves que, désormais, diocèses et congrégations religieuses, au Sud comme au Nord, sont obligés d’établir pour opérer une première sélection. Cet afflux a été particulièrement visible dans les diocèses du Nord où, pendant quelque 35 ans, en raison des circonstances politiques, les établissements de formation sacerdotale et religieuse étaient restés fermés.
Les grands séminaires sont désormais au nombre de quatre pour la province ecclésiastique de Hanoi, dont le territoire correspond à peu près à celui de l’ancien Tonkin. Le grand séminaire de la capitale a été le premier à rouvrir ses portes en 1987, peu de temps avant celui de Saigon. Il accueillait au début l’ensemble des candidats au sacerdoce de toute la province ecclésiastique. A cette époque, les conditions imposées par les autorités étaient drastiques. Le recrutement n’avait lieu que tous les six ans. Le nombre d’étudiants envoyés par chaque diocèse était soumis à des quotas très sévères. Mais peu à peu les choses ont changé et les restrictions imposées par l’Etat ont été progressivement levées. Le grand séminaire de Hanoi est désormais divisé en deux établissements, l’un pour les étudiants du premier cycle, l’autre pour le second. Un an après l’ouverture du séminaire de la capitale, en 1988, fut créé le séminaire de Vinh Thanh, destiné à la formation des prêtres des diocèses de Vinh et de Thanh Hoa. Plus récemment, deux diocèses, Bui Chu et Thai Binh, ont créé leur propre grand séminaire où sont formés la totalité ou une partie de leurs candidats au sacerdoce.
Le nombre de places proposées par ces établissements est encore très limité, non plus en raison des quotas imposés par l’Etat, mais à cause de l’exiguïté des lieux. Ainsi le grand séminaire de Hanoi a organisé le 15 mars 2013 un concours d’entrée pour les candidats des sept diocèses dont il est chargé. Une première sélection avait déjà eu lieu dans chacun des diocèses. Des membres du corps enseignant du grand séminaire de Hanoi sont venus, ensuite, sur place, pour opérer une seconde sélection. Elle portait sur 20 candidats à Thai Binh, 15 à Hanoi, 14 à Phat Diêm, etc., au total quelque 80 candidats à la première année de formation (1).
C’est dans le diocèse de Vinh (environ 500 000 fidèles), au Centre-Vietnam, que l’afflux des candidats a battu tous les records. Le concours de sélection organisé par le diocèse pour la rentrée de l’année scolaire 2013-2014 a eu lieu le 1er août 2013 dans les locaux du grand séminaire (2). Pas moins de 410 candidats se sont présentés venant des trois provinces qui composent le diocèse. Après la messe du matin, ils ont participé à trois épreuves destinées à tester leurs connaissances et leur expérience en matière d’écritures saintes, de doctrine et spiritualité chrétiennes, leur niveau culturel, leur connaissance de la société. Ils ont été ensuite interrogés séparément sur leur motivation. Seulement 40 d’entre eux vont être retenus. Ils seront avertis dans les jours qui viennent.
Thai Binh, qui envoie encore des séminaristes au grand séminaire de Hanoi (20 candidats au concours pour l’année 2013-2014), dispose aussi d’un établissement de formation sacerdotale propre au diocèse, le séminaire du Sacré-Cœur. Il a été ouvert dans des anciens bâtiments nouvellement restitués à l’Eglise par l’Etat. Pour sa troisième année de fonctionnement, 18 candidats ont été admis après une épreuve de sélection. A Bui Chu, le séminaire de l’Immaculée Conception, qui avait été fondée en 1955 et rapidement fermé, a, lui aussi, retrouvé sa vocation première et accueille depuis trois ans de très nombreux séminaristes.
On retrouve ce même dynamisme dans les vocations religieuses féminines. Dans le diocèse de Vinh, la congrégation des Amantes de La Croix est obligée d’organiser des épreuves du même type pour sélectionner les futures novices. Les épreuves ont eu lieu le 27 juillet dernier. Les candidates, âgées de 18 à 23 ans, devaient avoir achevé leurs études secondaires. Si elles avaient plus de 23 ans, elles devaient avoir entamé ou achevé un premier cycle universitaire. A l’issue de ces épreuves, 65 candidates ont été retenues pour l’année préparatoire, une année au cours de laquelle elles étudieront leur vocation.
Cette abondance de candidats au sacerdoce et à la vie religieuse est certes un signe de bonne santé de l’Eglise au Vietnam, mais elle ne va pas sans poser de problèmes. Les 42 représentants de tous les grands séminaires du Vietnam qui se sont réunis à Da Lat du 5 au 10 août dernier en sont conscients et ont débattu de ce sujet. Ils ont en effet décidé de prêter une attention particulière aux motifs animant les jeunes séminaristes. Dans la déclaration commune diffusée à l’issue de cette réunion, on peut lire: « Les candidats entrent au séminaire pour de nombreux motifs différents; ils sont quelquefois très spirituels et très élevés, mais ils restent souvent lourdement marqués par des ambitions mondaines. C’est pourquoi la motivation de la vocation des séminaristes a besoin d’être reconnue, purifiée et affinée au cours du processus de formation. C’est une tâche très difficile qui a besoin de la collaboration de tous: du formateur, du séminariste, de la famille, des prêtres, ainsi que du concours des autres séminaristes » (3).
(1) Voir le site de l’archidiocèse de Hanoi, 16 mars 2013.
(2) VietCatholic News, 2 août 2013.
(3) VietCatholic News, 10 août 2013.
(Source: Eglises d’Asie, 3 septembre 2013)
Les grands séminaires sont désormais au nombre de quatre pour la province ecclésiastique de Hanoi, dont le territoire correspond à peu près à celui de l’ancien Tonkin. Le grand séminaire de la capitale a été le premier à rouvrir ses portes en 1987, peu de temps avant celui de Saigon. Il accueillait au début l’ensemble des candidats au sacerdoce de toute la province ecclésiastique. A cette époque, les conditions imposées par les autorités étaient drastiques. Le recrutement n’avait lieu que tous les six ans. Le nombre d’étudiants envoyés par chaque diocèse était soumis à des quotas très sévères. Mais peu à peu les choses ont changé et les restrictions imposées par l’Etat ont été progressivement levées. Le grand séminaire de Hanoi est désormais divisé en deux établissements, l’un pour les étudiants du premier cycle, l’autre pour le second. Un an après l’ouverture du séminaire de la capitale, en 1988, fut créé le séminaire de Vinh Thanh, destiné à la formation des prêtres des diocèses de Vinh et de Thanh Hoa. Plus récemment, deux diocèses, Bui Chu et Thai Binh, ont créé leur propre grand séminaire où sont formés la totalité ou une partie de leurs candidats au sacerdoce.
Le nombre de places proposées par ces établissements est encore très limité, non plus en raison des quotas imposés par l’Etat, mais à cause de l’exiguïté des lieux. Ainsi le grand séminaire de Hanoi a organisé le 15 mars 2013 un concours d’entrée pour les candidats des sept diocèses dont il est chargé. Une première sélection avait déjà eu lieu dans chacun des diocèses. Des membres du corps enseignant du grand séminaire de Hanoi sont venus, ensuite, sur place, pour opérer une seconde sélection. Elle portait sur 20 candidats à Thai Binh, 15 à Hanoi, 14 à Phat Diêm, etc., au total quelque 80 candidats à la première année de formation (1).
C’est dans le diocèse de Vinh (environ 500 000 fidèles), au Centre-Vietnam, que l’afflux des candidats a battu tous les records. Le concours de sélection organisé par le diocèse pour la rentrée de l’année scolaire 2013-2014 a eu lieu le 1er août 2013 dans les locaux du grand séminaire (2). Pas moins de 410 candidats se sont présentés venant des trois provinces qui composent le diocèse. Après la messe du matin, ils ont participé à trois épreuves destinées à tester leurs connaissances et leur expérience en matière d’écritures saintes, de doctrine et spiritualité chrétiennes, leur niveau culturel, leur connaissance de la société. Ils ont été ensuite interrogés séparément sur leur motivation. Seulement 40 d’entre eux vont être retenus. Ils seront avertis dans les jours qui viennent.
Thai Binh, qui envoie encore des séminaristes au grand séminaire de Hanoi (20 candidats au concours pour l’année 2013-2014), dispose aussi d’un établissement de formation sacerdotale propre au diocèse, le séminaire du Sacré-Cœur. Il a été ouvert dans des anciens bâtiments nouvellement restitués à l’Eglise par l’Etat. Pour sa troisième année de fonctionnement, 18 candidats ont été admis après une épreuve de sélection. A Bui Chu, le séminaire de l’Immaculée Conception, qui avait été fondée en 1955 et rapidement fermé, a, lui aussi, retrouvé sa vocation première et accueille depuis trois ans de très nombreux séminaristes.
On retrouve ce même dynamisme dans les vocations religieuses féminines. Dans le diocèse de Vinh, la congrégation des Amantes de La Croix est obligée d’organiser des épreuves du même type pour sélectionner les futures novices. Les épreuves ont eu lieu le 27 juillet dernier. Les candidates, âgées de 18 à 23 ans, devaient avoir achevé leurs études secondaires. Si elles avaient plus de 23 ans, elles devaient avoir entamé ou achevé un premier cycle universitaire. A l’issue de ces épreuves, 65 candidates ont été retenues pour l’année préparatoire, une année au cours de laquelle elles étudieront leur vocation.
Cette abondance de candidats au sacerdoce et à la vie religieuse est certes un signe de bonne santé de l’Eglise au Vietnam, mais elle ne va pas sans poser de problèmes. Les 42 représentants de tous les grands séminaires du Vietnam qui se sont réunis à Da Lat du 5 au 10 août dernier en sont conscients et ont débattu de ce sujet. Ils ont en effet décidé de prêter une attention particulière aux motifs animant les jeunes séminaristes. Dans la déclaration commune diffusée à l’issue de cette réunion, on peut lire: « Les candidats entrent au séminaire pour de nombreux motifs différents; ils sont quelquefois très spirituels et très élevés, mais ils restent souvent lourdement marqués par des ambitions mondaines. C’est pourquoi la motivation de la vocation des séminaristes a besoin d’être reconnue, purifiée et affinée au cours du processus de formation. C’est une tâche très difficile qui a besoin de la collaboration de tous: du formateur, du séminariste, de la famille, des prêtres, ainsi que du concours des autres séminaristes » (3).
(1) Voir le site de l’archidiocèse de Hanoi, 16 mars 2013.
(2) VietCatholic News, 2 août 2013.
(3) VietCatholic News, 10 août 2013.
(Source: Eglises d’Asie, 3 septembre 2013)