Un camp de jeunes issus des différentes communautés religieuses du pays s’est tenu mi-mai dans le campus de l’université Thammasat, à Pattaya, afin de leur permettre d’échanger sur leur foi tout en partageant des activités communes. Ce rassemblement de trois jours a lieu tous les ans depuis 2005, à l’initiative du Département des Affaires religieuses de Thaïlande. Cette année, le camp « Jeunes pour l’Unité », a rassemblé 240 jeunes catholiques, protestants, bouddhistes et musulmans
Dans ce pays bouddhiste à 90 %, la plupart des Thaïlandais nourrissent de fortes appréhensions envers les musulmans en raison de la vague de violence qui a touché, ces derniers temps, les provinces méridionales de Narathiwat, de Pattani et de Yala, à majorité musulmane (2).
Thanakit Kongkarnchanopart, 23 ans, est l’un des 18 jeunes catholiques ayant participé au camp. Il reconnaît: « Quand je pensais aux musulmans, ce qui me venait en premier à l’esprit c’était la violence. » Après avoir participé à quelques-unes des activités communes avec les musulmans et les bouddhistes, ses préjugés se sont envolés. « Ils sont comme des frères pour moi, dit-il aujourd’hui, et ils sont très gentils. Après avoir partagé toutes ces expériences ensemble, dont des échanges à propos de notre foi, je les comprends beaucoup mieux. » Thanakit garde le contact avec ses nouveaux amis musulmans et bouddhistes, en « tchattant avec eux sur Internet » presque tous les jours: « J’ai découvert que nous avions plus de points communes que de différences. »
Quant à Juthamas Vimolsrinarachai, jeune fille catholique de 16 ans, venue de la province de Nakhom Ratchasima, elle avoue: « Avant de venir ici, j’étais effrayée à l’idée de discuter avec des musulmans. » Mais pendant la session, c’est une fille musulmane qui a brisé la glace en allant discuter avec elle. Juthamas raconte que la jeune musulmane l’a interrogée à propos de sa foi et de la signification de la croix. A son tour, Juthamas l’a questionnée sur le hijab (le voile islamique) qu’elle portait. « Nous avons des croyances différentes et des façons de nous habiller différentes, mais nous sommes les mêmes êtres humains », affirme aujourd’hui la jeune catholique.
Sod Daeng-ead, directeur du Département des Affaires religieuses, qui organisait le camp, en est persuadé: « Ce sont les jeunes maintenant qui vont jouer le rôle de modèles pour les adultes. » Pour lui, quel que soit le milieu culturel ou religieux dont ils sont issus, les jeunes ont cette capacité à construire la paix et l’amitié. C’est également le thème qu’a développé le P. Kriangkrai Yingyong, de la Conférence des évêques catholiques de Thaïlande, dans son allocution lors du rassemblement: « Les jeunes générations sont l’espoir du monde. Même si nous venons d’horizons religieux différents, nous pouvons toujours aimer l’autre. »
(1) Ucanews, 26 mai 2009.
(2) Voir EDA 504. Depuis le début du conflit en 2004, les violences dans les provinces du sud de la Thaïlande ont fait, selon l’armée thaïlandaise, plus de 3 300 morts.
(Source: Eglises d'Asie, 26 mai 2009)
Dans ce pays bouddhiste à 90 %, la plupart des Thaïlandais nourrissent de fortes appréhensions envers les musulmans en raison de la vague de violence qui a touché, ces derniers temps, les provinces méridionales de Narathiwat, de Pattani et de Yala, à majorité musulmane (2).
Thanakit Kongkarnchanopart, 23 ans, est l’un des 18 jeunes catholiques ayant participé au camp. Il reconnaît: « Quand je pensais aux musulmans, ce qui me venait en premier à l’esprit c’était la violence. » Après avoir participé à quelques-unes des activités communes avec les musulmans et les bouddhistes, ses préjugés se sont envolés. « Ils sont comme des frères pour moi, dit-il aujourd’hui, et ils sont très gentils. Après avoir partagé toutes ces expériences ensemble, dont des échanges à propos de notre foi, je les comprends beaucoup mieux. » Thanakit garde le contact avec ses nouveaux amis musulmans et bouddhistes, en « tchattant avec eux sur Internet » presque tous les jours: « J’ai découvert que nous avions plus de points communes que de différences. »
Quant à Juthamas Vimolsrinarachai, jeune fille catholique de 16 ans, venue de la province de Nakhom Ratchasima, elle avoue: « Avant de venir ici, j’étais effrayée à l’idée de discuter avec des musulmans. » Mais pendant la session, c’est une fille musulmane qui a brisé la glace en allant discuter avec elle. Juthamas raconte que la jeune musulmane l’a interrogée à propos de sa foi et de la signification de la croix. A son tour, Juthamas l’a questionnée sur le hijab (le voile islamique) qu’elle portait. « Nous avons des croyances différentes et des façons de nous habiller différentes, mais nous sommes les mêmes êtres humains », affirme aujourd’hui la jeune catholique.
Sod Daeng-ead, directeur du Département des Affaires religieuses, qui organisait le camp, en est persuadé: « Ce sont les jeunes maintenant qui vont jouer le rôle de modèles pour les adultes. » Pour lui, quel que soit le milieu culturel ou religieux dont ils sont issus, les jeunes ont cette capacité à construire la paix et l’amitié. C’est également le thème qu’a développé le P. Kriangkrai Yingyong, de la Conférence des évêques catholiques de Thaïlande, dans son allocution lors du rassemblement: « Les jeunes générations sont l’espoir du monde. Même si nous venons d’horizons religieux différents, nous pouvons toujours aimer l’autre. »
(1) Ucanews, 26 mai 2009.
(2) Voir EDA 504. Depuis le début du conflit en 2004, les violences dans les provinces du sud de la Thaïlande ont fait, selon l’armée thaïlandaise, plus de 3 300 morts.
(Source: Eglises d'Asie, 26 mai 2009)