Les chrétiens se joignent aux Vietnamiens d’autres confessions dans l’accomplissement des devoirs filiaux afin d’honorer leurs ancêtres, pour la nouvelle année lunaire. Le festival se déroule du 10 au 16 février. Reportage dans la région de Hue.
Le festival du Têt offre l’occasion à tous les vietnamiens, y compris les catholiques, d’accomplir certaines tâches filiales afin d’honorer leurs ancêtres. Le 8 février, des jeunes de la maison communale du village d’Uu Diem, dans le district de Phong Dien, province de Thua Thien Hue ont repeint les autels et les tables d’encens d’une fine couche de vermillon, nettoyé les chandeliers, les tablettes ancestrales et d’autres objets de culte. Ils ont ensuite tué des porcs, des volailles et préparé le repas dans la cour de la maison communale. Puis les aliments cuits, des légumes, des fruits et des verres d’alcool furent placés sur des autels décorés de fleurs colorées.
Les anciens du village en costumes traditionnels se sont agenouillés devant les autels des ancêtres. Deux aînés ont offert de l’alcool, des bougies, du bétel et de l’areca, tandis que d’autres ont frappé des gongs et joué des instruments de musique traditionnels. Doan Ngoc Thieu, 80 ans, s’est prosterné quatre fois et a chanté des prières écrites en chu nom ou en vieux caractères vietnamiens, invitant les ancêtres à revenir célébrer la fête du Têt avec les villageois.
Après la cérémonie, la nourriture a été distribuée aux familles locales. Auparavant, les repas se prenaient ensemble dans la maison communale mais en raison de l’épidémie de covid-19, la distribution s’est déroulée à l’extérieur. « Tout le monde a des ancêtres, déclare Thieu, un lycéen, et nous devons leur montrer une grande dévotion. » Huu Su, 76 ans, chef des familles Trinh Huu dans le village de La Van dans le district de Quang Dien, nous confie que ses ancêtres ont déménagé de la province septentrionale de Nghe An à la fin du 18ème siècle. Ils ont ensuite établi le village et cultivé plus de 100 hectares de terres agricoles. Leurs descendants cultivaient la terre et s’occupaient de leurs tombes, jusqu’à la confiscation des terres après la réunification du pays sous le régime communiste en 1975. « Aujourd’hui, ceux qui sont âgés de 18 à 70 ans donnent en moyenne 100 000 dong [5 $US] à des mariages, des funérailles, des anniversaires de décès et d’autres cérémonies familiales » Il affirme que la famille Trinh Huu perpétue fièrement les traditions, célébrant les anniversaires de la mort de ses ancêtres le 28ème jour du 12ème mois lunaire, deux jours avant le premier jour de l’année lunaire. Les vivants offrent de la nourriture, de l’alcool, des fruits, de l’encens et des bougies « Nous croyons que l’âme de nos ancêtres est avec nous et qu’ils participent à la fête. »
Le culte des ancêtres est une croyance commune à plusieurs pays d’Asie du Sud-Est.
Chaque famille a ses propres traditions et son propre calendrier pour honorer ses ancêtres.
Hoang, 64 ans, de la paroisse de Nam Pho qui a deux enfants et six petits-enfants, a nettoyé les tombes de ses proches et demandé aux prêtres locaux de prier pour ses cousins morts avant la fête du Têt. Le dernier jour de la vieille année, les membres de sa famille offrent à Dieu et aux ancêtres encens, fruits et banh chung – carrés gâteaux de riz gluant rempli de pâte de haricots verts et de porc gras – comme offrandes d’action de grâces qui représentent l’amour, la solidarité et l’unité. « Nous récitons des prières pour remercier Dieu pour sa paix et ses bénédictions au cours de l’année écoulée et nous prions pour l’âme de nos ancêtres. » Toute la famille réunie assiste également à la messe de fin d’année à l’église paroissiale, le soir.
Chez Elizabeth Tran Thi Kim Oanh de la paroisse de Phuong Duc, la famille effectue des cérémonies de fin d’année le dernier jour de l’année lunaire. « Nous offrons de l’encens, des fleurs, des fruits et des gâteaux devant les autels de nos ancêtres et nous visitons leurs tombes », a déclaré Oanh, 57 ans, qui s’est convertie au catholicisme lorsqu’elle s’est mariée, en 1990. Elle souligne que le cinquième commandement de la Bible— honorer son père et sa mère-, se rapproche du culte des ancêtres. Elle et ses proches ne quittent pas la maison familiale, dans le quartier d’origine de son mari de Quang Dien, jusqu’au troisième jour de la nouvelle année lunaire.
Le Père Joseph Nguyen Van Chanh, curé de la paroisse Gia Hoi, organise traditionnellement une messe spéciale le dernier dimanche de l’année lunaire, offrant des cadeaux et des vœux de Têt aux personnes âgées, comme un moyen de témoigner de l’affection filiale.« Ce sont des aînés très respectés qui ont donné des exemples brillants de bonne vie et qui prient quotidiennement pour la paroisse », explique le Père Chanh, à la congrégation le 7 février, lors d’une remise de cadeaux à 50 personnes âgées de 70 à 98 ans, vêtues de robes jaunes ou rouges et coiffées de turbans noirs.
Les catholiques Vietnamiens assisteront à des messes spéciales les trois premiers jours de l’Année du Buffle — ils prient pour la prospérité nationale le premier jour de la nouvelle année, pour les morts le deuxième et pour de bonnes récoltes (ou un bon travail) le dernier. Selon le père Joseph, l’Église locale essaie d’inscrire les valeurs chrétiennes dans les traditions et cultures nationales afin de faciliter d’éventuelles conversions au catholicisme, toujours perçu comme une religion étrangère.
(Source: Églises d'Asie - le 12/02/2021Avec Ucanews, Hue)
Le festival du Têt offre l’occasion à tous les vietnamiens, y compris les catholiques, d’accomplir certaines tâches filiales afin d’honorer leurs ancêtres. Le 8 février, des jeunes de la maison communale du village d’Uu Diem, dans le district de Phong Dien, province de Thua Thien Hue ont repeint les autels et les tables d’encens d’une fine couche de vermillon, nettoyé les chandeliers, les tablettes ancestrales et d’autres objets de culte. Ils ont ensuite tué des porcs, des volailles et préparé le repas dans la cour de la maison communale. Puis les aliments cuits, des légumes, des fruits et des verres d’alcool furent placés sur des autels décorés de fleurs colorées.
Les anciens du village en costumes traditionnels se sont agenouillés devant les autels des ancêtres. Deux aînés ont offert de l’alcool, des bougies, du bétel et de l’areca, tandis que d’autres ont frappé des gongs et joué des instruments de musique traditionnels. Doan Ngoc Thieu, 80 ans, s’est prosterné quatre fois et a chanté des prières écrites en chu nom ou en vieux caractères vietnamiens, invitant les ancêtres à revenir célébrer la fête du Têt avec les villageois.
Après la cérémonie, la nourriture a été distribuée aux familles locales. Auparavant, les repas se prenaient ensemble dans la maison communale mais en raison de l’épidémie de covid-19, la distribution s’est déroulée à l’extérieur. « Tout le monde a des ancêtres, déclare Thieu, un lycéen, et nous devons leur montrer une grande dévotion. » Huu Su, 76 ans, chef des familles Trinh Huu dans le village de La Van dans le district de Quang Dien, nous confie que ses ancêtres ont déménagé de la province septentrionale de Nghe An à la fin du 18ème siècle. Ils ont ensuite établi le village et cultivé plus de 100 hectares de terres agricoles. Leurs descendants cultivaient la terre et s’occupaient de leurs tombes, jusqu’à la confiscation des terres après la réunification du pays sous le régime communiste en 1975. « Aujourd’hui, ceux qui sont âgés de 18 à 70 ans donnent en moyenne 100 000 dong [5 $US] à des mariages, des funérailles, des anniversaires de décès et d’autres cérémonies familiales » Il affirme que la famille Trinh Huu perpétue fièrement les traditions, célébrant les anniversaires de la mort de ses ancêtres le 28ème jour du 12ème mois lunaire, deux jours avant le premier jour de l’année lunaire. Les vivants offrent de la nourriture, de l’alcool, des fruits, de l’encens et des bougies « Nous croyons que l’âme de nos ancêtres est avec nous et qu’ils participent à la fête. »
Le culte des ancêtres est une croyance commune à plusieurs pays d’Asie du Sud-Est.
Chaque famille a ses propres traditions et son propre calendrier pour honorer ses ancêtres.
Hoang, 64 ans, de la paroisse de Nam Pho qui a deux enfants et six petits-enfants, a nettoyé les tombes de ses proches et demandé aux prêtres locaux de prier pour ses cousins morts avant la fête du Têt. Le dernier jour de la vieille année, les membres de sa famille offrent à Dieu et aux ancêtres encens, fruits et banh chung – carrés gâteaux de riz gluant rempli de pâte de haricots verts et de porc gras – comme offrandes d’action de grâces qui représentent l’amour, la solidarité et l’unité. « Nous récitons des prières pour remercier Dieu pour sa paix et ses bénédictions au cours de l’année écoulée et nous prions pour l’âme de nos ancêtres. » Toute la famille réunie assiste également à la messe de fin d’année à l’église paroissiale, le soir.
Chez Elizabeth Tran Thi Kim Oanh de la paroisse de Phuong Duc, la famille effectue des cérémonies de fin d’année le dernier jour de l’année lunaire. « Nous offrons de l’encens, des fleurs, des fruits et des gâteaux devant les autels de nos ancêtres et nous visitons leurs tombes », a déclaré Oanh, 57 ans, qui s’est convertie au catholicisme lorsqu’elle s’est mariée, en 1990. Elle souligne que le cinquième commandement de la Bible— honorer son père et sa mère-, se rapproche du culte des ancêtres. Elle et ses proches ne quittent pas la maison familiale, dans le quartier d’origine de son mari de Quang Dien, jusqu’au troisième jour de la nouvelle année lunaire.
Le Père Joseph Nguyen Van Chanh, curé de la paroisse Gia Hoi, organise traditionnellement une messe spéciale le dernier dimanche de l’année lunaire, offrant des cadeaux et des vœux de Têt aux personnes âgées, comme un moyen de témoigner de l’affection filiale.« Ce sont des aînés très respectés qui ont donné des exemples brillants de bonne vie et qui prient quotidiennement pour la paroisse », explique le Père Chanh, à la congrégation le 7 février, lors d’une remise de cadeaux à 50 personnes âgées de 70 à 98 ans, vêtues de robes jaunes ou rouges et coiffées de turbans noirs.
Les catholiques Vietnamiens assisteront à des messes spéciales les trois premiers jours de l’Année du Buffle — ils prient pour la prospérité nationale le premier jour de la nouvelle année, pour les morts le deuxième et pour de bonnes récoltes (ou un bon travail) le dernier. Selon le père Joseph, l’Église locale essaie d’inscrire les valeurs chrétiennes dans les traditions et cultures nationales afin de faciliter d’éventuelles conversions au catholicisme, toujours perçu comme une religion étrangère.
(Source: Églises d'Asie - le 12/02/2021Avec Ucanews, Hue)