Les dix-sept militants catholiques arrêtés durant la deuxième moitié de l’année 2011 n’auront, jusqu’à présent, bénéficié d’aucune grâce gouvernementale. Quelques-uns d’entre eux ont été libérés, ces derniers temps, mais après avoir accompli la totalité de la peine infligée. Au cours de ce mois d’août ...

... 2015, trois jeunes militants catholiques du diocèse de Vinh ont ainsi été libérés et renvoyés dans leurs familles, après avoir purgé toute la durée de leur peine ; ils y seront placés en résidence surveillée pendant plusieurs années encore.

Le 3 août 2015, deux d’entre eux, Paulus Lê Van Son et Jean Nguên Van Oai, étaient remis en liberté. Deux semaines plus tard, le 19 août, c’était au tour de Thai Van Dung d’être accueilli par sa famille et de nombreux amis dans sa commune de Diên Hanh (province de Nghê An). Tous les trois faisaient partie du groupe de jeunes militants catholiques et protestants appréhendés entre la fin du mois de juillet et décembre 2011.

Chacun des trois a purgé en totalité la peine qui leur avait été infligée, à savoir quatre ans de prison pour « tentative de renversement du pouvoir », un crime défini à l’article 79 du Code pénal vietnamien.

A son retour dans sa famille, un grand nombre d’amis venus du Sud et du Nord du pays ont accueilli Paulus Lê Van Son (aussi appelé Lê Son), qui ne s’attendait pas à un tel accueil. Il est le plus connu dans le groupe de jeunes militants arrêtés en 2011. Son arrestation avait eu lieu le 3 août 2011 à Hanoi. Ce jeune militant, originaire du diocèse de Thanh Hoa, membre actif du mouvement des chefs d’entreprise et des intellectuels catholiques, était surtout connu pour ses talents de journaliste-blogueur. De nombreux articles signés de lui ont été publiés sur le site des rédemptoristes vietnamiens. Il vivait à Hanoi, étroitement surveillé par la police.

Le second prisonnier libéré le 3 août, Nguyên Van Oai, est l’un des trois jeunes catholiques arrêtés en premier, le 30 juillet 2011. Ils avaient été appréhendés sur l’aéroport de Tân Son Nhât, alors qu’ils revenaient d’un voyage en Thaïlande. Originaire du diocèse de Vinh, Jean Nguên Van Oai était employé dans une entreprise à Binh Duong. A sa sortie de prison, il a confié à Radio Free Asia (en langue vietnamienne) que jusqu’au dernier moment les autorités pénitentiaires ont fait pression sur lui pour qu’il signe une reconnaissance de culpabilité – ce qu’il a refusé absolument et obstinément.

Thai Van Dung, le plus récemment libéré, avait été arrêté à 2 heures du matin, le 6 août 2011, à Hanoi où il résidait à cette époque, en tant qu’étudiant. Après l’obtention de ses diplômes en électronique, il avait entamé de nouvelles études pour perfectionner sa connaissance des langues vivantes. Il s’était particulièrement engagé dans le mouvement d’opposition à l’expansionnisme chinois et, grâce à ses connaissances techniques, avait participé à la diffusion de textes soutenant la démocratie.

Entre la fin du mois de juillet et le mois de décembre 2011, une campagne d’arrestations sans précédent avait été lancée contre les milieux catholiques militants du diocèse de Vinh. Dix-sept jeunes chrétiens (seize catholiques et un protestant) avaient été arrêtés, des arrestations ressemblant, pour la plupart, à des enlèvements opérés par des policiers agissant souvent en civil. Les familles durent attendre plusieurs semaines avant d’avoir des informations précises sur le lieu d’internement de leurs proches.

Un premier procès eut lieu, pour trois d’entre eux, au mois de mai 2012. Les quatorze autres furent jugés au mois de janvier 2013 et condamnés à plus de 80 ans de prison au total. La peine la plus lourde fut infligée à Lê Van Son, qui écopait de 13 ans de prison ferme. Par contre, lors du procès en appel du 23 mai 2013, Lê Van Son bénéficia d’un allégement de peine spectaculaire de neuf années, n’étant plus condamné qu’à quatre années de détention ferme. (eda/jm)

(Source: Eglises d'Asie, le 27 août 2015)