Lundi 28 décembre, l’armée thaïlandaise a commencé à vider le principal camp de réfugiés de l’ethnie Lao Hmong, à Huay Nam Khao, dans la province de Phetchabun au nord-est du pays, reconduisant de force plus de 4 000 d’entre eux à la frontière laotienne. Débutée à 5 h 30 du matin, cette opération s’est effectuée sous le contrôle de soldats armés de matraques et de boucliers anti-émeutes, qui ont forcé les familles de réfugiés pour la plupart présentes sur le sol thaïlandais depuis plus de 30 ans, à embarquer dans des camions puis des bus les reconduisant à la frontière.
Face aux craintes exprimées aussi bien par l’ensemble de la communauté internationale que par les organisations de défense des droits de l’homme concernant la sécurité des réfugiés une fois de retour dans leur pays d’origine, le gouvernement thaïlandais a affirmé que les Hmong de Huay Nam Khao étaient des immigrants économiques clandestins ne pouvant prétendre à ce titre au statut de réfugié politique et que Vientiane avait assuré par ailleurs que les rapatriés ne feraient l’objet d’aucune persécution. Une promesse qui n’a pas semblé rassurer les organismes humanitaires lesquels ont été nombreux à rappeler que les précédentes vagues d’expulsion de Lao Hmong de Thaïlande s’étaient soldées par des assassinats, des tortures, des emprisonnement et des mesures discriminatoires dès leur arrivée sur le sol laotien.
Depuis la prise de pouvoir du Pathet Lao communiste au Laos, on estime qu’entre 300 000 et 600 000 membres de cette minorité ethnique montagnarde qui s’était ralliée aux Etats-Unis durant la guerre du Vietnam, ont dû fuir les persécutions, se réfugiant pour la plupart d’entre eux en Thaïlande. Ils seraient selon certains rapports d’ONG, encore plusieurs milliers à se terrer dans la jungle laotienne où l’armée continue de les traquer.
Dans un communiqué daté du 28 décembre 2009, le porte-parole du département d’Etat américain Ian Kelly, a rappelé au gouvernement thaïlandais que ce dernier avait reconnu officiellement avec les Nations Unies que les Hmong « avaient besoin de protection en raison des risques qu’ils pourraient encourir au Laos » et a enjoint Bangkok de « suspendre immédiatement l’opération d’expulsion ».
Le même jour, le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU qui a demandé fermement la suspension du rapatriement forcé, a été suivi dans ses déclarations par l’Union européenne ainsi que par de nombreux pays occidentaux qui tous, ont condamné une expulsion « en contravention avec le droit international ».
L’inquiétude des ONG et de la communauté internationale est d’autant plus grande que l’opacité entourant l’opération d’expulsion est totale. La presse, les organisations humanitaires ou encore le HCR n’ont pu avoir accès au site, tandis que les téléphones portables des résidents du camp étaient confisqués afin d’éviter tout contact avec l’extérieur. Aucun organisme n’a pu approcher les réfugiés, comme en témoigne auprès de l’agence Ucanews (1), le Bureau catholique pour l’aide d’urgence et les réfugiés (COERR) qui s’est « vu refuser l’accès au camp dès le dimanche matin ». L’ONG catholique créée par la Conférence des Evêques de Thaïlande et soutenue par l’UNICEF, était le seul organisme humanitaire encore autorisé à intervenir auprès des Hmong de Huai Nam Khao, depuis le retrait de MSF en mai dernier en raison « des pressions exercées par l’armée » qui selon l’ONG médicale, ne lui permettait plus d’assurer sa mission (2).
Ce mardi 29 décembre, l’opération baptisée « grand nettoyage » par l’armée thaïlandaise semble achevée. Selon des sources locales, les derniers bus de réfugiés seraient parvenus au Laos. Un accord bilatéral entre Vientiane et Bangkok prévoyait que la dernière phase du processus de rapatriement des Hmong qui s’était accéléré depuis 2006, devait être terminé d’ici le 31 décembre de cette année.
(1) Ucanews, 29 décembre 2009
(2) sources: Radio Suisse Romande, 29 décembre 2009; Reuters, 28 décembre 2009; RFI, 28 décembre 2009.
(Source: Eglises d'Asie, 29 décembre 2009)
Face aux craintes exprimées aussi bien par l’ensemble de la communauté internationale que par les organisations de défense des droits de l’homme concernant la sécurité des réfugiés une fois de retour dans leur pays d’origine, le gouvernement thaïlandais a affirmé que les Hmong de Huay Nam Khao étaient des immigrants économiques clandestins ne pouvant prétendre à ce titre au statut de réfugié politique et que Vientiane avait assuré par ailleurs que les rapatriés ne feraient l’objet d’aucune persécution. Une promesse qui n’a pas semblé rassurer les organismes humanitaires lesquels ont été nombreux à rappeler que les précédentes vagues d’expulsion de Lao Hmong de Thaïlande s’étaient soldées par des assassinats, des tortures, des emprisonnement et des mesures discriminatoires dès leur arrivée sur le sol laotien.
Depuis la prise de pouvoir du Pathet Lao communiste au Laos, on estime qu’entre 300 000 et 600 000 membres de cette minorité ethnique montagnarde qui s’était ralliée aux Etats-Unis durant la guerre du Vietnam, ont dû fuir les persécutions, se réfugiant pour la plupart d’entre eux en Thaïlande. Ils seraient selon certains rapports d’ONG, encore plusieurs milliers à se terrer dans la jungle laotienne où l’armée continue de les traquer.
Dans un communiqué daté du 28 décembre 2009, le porte-parole du département d’Etat américain Ian Kelly, a rappelé au gouvernement thaïlandais que ce dernier avait reconnu officiellement avec les Nations Unies que les Hmong « avaient besoin de protection en raison des risques qu’ils pourraient encourir au Laos » et a enjoint Bangkok de « suspendre immédiatement l’opération d’expulsion ».
Le même jour, le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU qui a demandé fermement la suspension du rapatriement forcé, a été suivi dans ses déclarations par l’Union européenne ainsi que par de nombreux pays occidentaux qui tous, ont condamné une expulsion « en contravention avec le droit international ».
L’inquiétude des ONG et de la communauté internationale est d’autant plus grande que l’opacité entourant l’opération d’expulsion est totale. La presse, les organisations humanitaires ou encore le HCR n’ont pu avoir accès au site, tandis que les téléphones portables des résidents du camp étaient confisqués afin d’éviter tout contact avec l’extérieur. Aucun organisme n’a pu approcher les réfugiés, comme en témoigne auprès de l’agence Ucanews (1), le Bureau catholique pour l’aide d’urgence et les réfugiés (COERR) qui s’est « vu refuser l’accès au camp dès le dimanche matin ». L’ONG catholique créée par la Conférence des Evêques de Thaïlande et soutenue par l’UNICEF, était le seul organisme humanitaire encore autorisé à intervenir auprès des Hmong de Huai Nam Khao, depuis le retrait de MSF en mai dernier en raison « des pressions exercées par l’armée » qui selon l’ONG médicale, ne lui permettait plus d’assurer sa mission (2).
Ce mardi 29 décembre, l’opération baptisée « grand nettoyage » par l’armée thaïlandaise semble achevée. Selon des sources locales, les derniers bus de réfugiés seraient parvenus au Laos. Un accord bilatéral entre Vientiane et Bangkok prévoyait que la dernière phase du processus de rapatriement des Hmong qui s’était accéléré depuis 2006, devait être terminé d’ici le 31 décembre de cette année.
(1) Ucanews, 29 décembre 2009
(2) sources: Radio Suisse Romande, 29 décembre 2009; Reuters, 28 décembre 2009; RFI, 28 décembre 2009.
(Source: Eglises d'Asie, 29 décembre 2009)