Orissa, Inde: nouvel accès de violences antichrétiennes perpétrées par des hindouistes
Les informations qui parviennent à Bhubaneswar en provenance de différentes régions de l’Etat de l’Orissa sont alarmistes. Dans la capitale de cet Etat de l’est du pays, différents rapports indiquent que les violences antichrétiennes qui ont éclaté après l’assassinat d’un responsable religieux hindou, le 23 août dernier, ont fait au moins cinq morts les 25 et 26 août. Des groupes d’hommes en armes parcourent les campagnes, les villages et les villes, pourchassant les chrétiens, mettant à sac les églises, les propriétés d’Eglises ainsi que les centres de santé gérés par les Eglises chrétiennes. A New Delhi, la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, tout en appelant au calme, a condamné avec la plus grande fermeté ces attaques.
Ce nouvel épisode de violences antichrétiennes (1) a éclaté après l’assassinat de Swami Laxmanananda Saraswati et de cinq de ses proches le 23 août. Agé de 85 ans, connu de longue date pour son opposition aux conversions d’Indiens au christianisme, ce religieux hindou a trouvé la mort dans son ashram de Tumudibandha. Le lendemain, une organisation maoïste, The People’s Liberation Revolutionary Group, a revendiqué les meurtres, les justifiant par le fait que le religieux hindou, membre du groupe fondamentaliste hindou, le Vishwa Hindu Parishad (VHP, Conseil mondial hindou), mêlait religion et politique. Immédiatement, toutefois, les dirigeants du VHP et d’autres organisations hindouistes ont rejeté cette revendication, affirmant qu’un « complot fomenté par les chrétiens » était derrière l’assassinat du religieux hindou. Les communautés chrétiennes dans le district de Kandhamal, à 300 km de Bhubaneswar, ont rapidement compris qu’elles devaient craindre un nouvel épisode de violences antichrétiennes. Depuis, il semble que ces violences se généralisent et se sont étendues à tout l’Etat de l’Orissa.
A Kandhamal, un travailleur social catholique, rapporte l’agence Ucanews, indique que, le 26 août, une personne a été tuée par les hindouistes dans le village de Badimunda. Toujours dans ce même district, un groupe d’hommes armés a molesté une religieuse catholique, active auprès du centre pastoral de Nuagaon. La plupart des catholiques ont fui, cherchant refuge dans les forêts alentour, le couvre-feu décrété par les autorités ne suffisant manifestement pas à empêcher les groupes d’hindouistes de semer la terreur.
La veille, dans le district de Bargarh, des émeutiers ont attaqué un orphelinat pour enfants de lépreux tenu par des religieuses catholiques. Ils y ont mis le feu et une infirmière, Rajani Majhi, âgé de 20 ans, a trouvé la mort. Le directeur de l’institution, le P. Edward Sequeira, a été tabassé par les assaillants et a été hospitalisé. Le même jour, dans un autre accès de violences, deux catholiques et un hindou ont été tués. L’incident s’est produit dans le village de Tiangia, dépendant de la paroisse de Betticola, de l’archidiocèse de Cuttack-Bhubaneswar. Selon les récits qui nous sont parvenus, l’hindou, Dasharath Pradhan, proche des chrétiens, a trouvé la mort en cherchant à protéger des catholiques de la vindicte des hindouistes.
Selon les témoignages recueillis, les violences de ces trois derniers jours ont affecté l’ensemble de l’Etat. Pour l’Eglise catholique, les cinq juridictions de l’Orissa (l’archidiocèse de Cuttack-Bhubaneswar, les diocèses de Balasore, de Berhampur, de Rourkela et de Sambalpur) ont à déplorer des attaques. Le P. Sudhakar Senapati, curé de la cathédrale à Cuttack, ville située à 20 km de Bhubaneswar, décrit la situation comme « très tendue ». A trois reprises, la police a repoussé des manifestants qui voulaient investir le lieu de culte. « Des dirigeants hindouistes ont appelé à tuer les chrétiens et à détruire leurs institutions », rapporte-t-il.
Dès le 24 août, l’archevêque de Cuttack-Bhubaneswar avait « fermement » condamné l’assassinat du religieux hindou et de ses proches, le qualifiant d’acte « ignoble et lâche ». Il avait offert ses condoléances et appelé à la paix entre les communautés (2). A New Delhi, le cardinal Varkey Vithayathil, président de la Conférence épiscopale, a demandé à tous les catholiques dans le pays d’organiser « des manifestations pacifiques » pour signifier « le très ferme refus de ces attaques répétées » contre les chrétiens. En signe de protestation, toutes les institutions éducatives catholiques du pays fermeront leurs portes le 29 août.
(1) A Noël 2007, des violences antichrétiennes avaient fait cinq morts dans le district de Kandhamal; de nombreuses institutions chrétiennes avaient été détruites ou endommagées (voir EDA 477, 480, 483, 488). En juillet dernier, des chrétiens dalits ou appartenant aux milieux aborigènes avaient à nouveau été pris pour cible par des militants hindouistes (voir EDA 489).
(2) Les chrétiens représentent 2,4 % et les hindous 94,4 % des 36,8 millions d’habitants de l’Orissa, un des Etats de l’Union indienne où les extrémistes hindous sont les plus actifs. Les attaques antichrétiennes y ont été nombreuses et parfois meurtrières. Outre les attaques de Noël dernier, deux des plus notables incidents de ces dernières années se sont produits en Orissa: en 1999, à Keonjhar, des militants fondamentalistes hindous ont brûlé vifs, dans leur voiture, le pasteur australien Graham Stuart Staines et ses deux enfants; un prêtre catholique, le P. Arul Doss, du diocèse de Balasore, a été tué la même année (voir EDA 280, 282, 290, 293, 380, 381, 382, 383, 387, 389, 414, 418).
Les informations qui parviennent à Bhubaneswar en provenance de différentes régions de l’Etat de l’Orissa sont alarmistes. Dans la capitale de cet Etat de l’est du pays, différents rapports indiquent que les violences antichrétiennes qui ont éclaté après l’assassinat d’un responsable religieux hindou, le 23 août dernier, ont fait au moins cinq morts les 25 et 26 août. Des groupes d’hommes en armes parcourent les campagnes, les villages et les villes, pourchassant les chrétiens, mettant à sac les églises, les propriétés d’Eglises ainsi que les centres de santé gérés par les Eglises chrétiennes. A New Delhi, la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, tout en appelant au calme, a condamné avec la plus grande fermeté ces attaques.
Ce nouvel épisode de violences antichrétiennes (1) a éclaté après l’assassinat de Swami Laxmanananda Saraswati et de cinq de ses proches le 23 août. Agé de 85 ans, connu de longue date pour son opposition aux conversions d’Indiens au christianisme, ce religieux hindou a trouvé la mort dans son ashram de Tumudibandha. Le lendemain, une organisation maoïste, The People’s Liberation Revolutionary Group, a revendiqué les meurtres, les justifiant par le fait que le religieux hindou, membre du groupe fondamentaliste hindou, le Vishwa Hindu Parishad (VHP, Conseil mondial hindou), mêlait religion et politique. Immédiatement, toutefois, les dirigeants du VHP et d’autres organisations hindouistes ont rejeté cette revendication, affirmant qu’un « complot fomenté par les chrétiens » était derrière l’assassinat du religieux hindou. Les communautés chrétiennes dans le district de Kandhamal, à 300 km de Bhubaneswar, ont rapidement compris qu’elles devaient craindre un nouvel épisode de violences antichrétiennes. Depuis, il semble que ces violences se généralisent et se sont étendues à tout l’Etat de l’Orissa.
A Kandhamal, un travailleur social catholique, rapporte l’agence Ucanews, indique que, le 26 août, une personne a été tuée par les hindouistes dans le village de Badimunda. Toujours dans ce même district, un groupe d’hommes armés a molesté une religieuse catholique, active auprès du centre pastoral de Nuagaon. La plupart des catholiques ont fui, cherchant refuge dans les forêts alentour, le couvre-feu décrété par les autorités ne suffisant manifestement pas à empêcher les groupes d’hindouistes de semer la terreur.
La veille, dans le district de Bargarh, des émeutiers ont attaqué un orphelinat pour enfants de lépreux tenu par des religieuses catholiques. Ils y ont mis le feu et une infirmière, Rajani Majhi, âgé de 20 ans, a trouvé la mort. Le directeur de l’institution, le P. Edward Sequeira, a été tabassé par les assaillants et a été hospitalisé. Le même jour, dans un autre accès de violences, deux catholiques et un hindou ont été tués. L’incident s’est produit dans le village de Tiangia, dépendant de la paroisse de Betticola, de l’archidiocèse de Cuttack-Bhubaneswar. Selon les récits qui nous sont parvenus, l’hindou, Dasharath Pradhan, proche des chrétiens, a trouvé la mort en cherchant à protéger des catholiques de la vindicte des hindouistes.
Selon les témoignages recueillis, les violences de ces trois derniers jours ont affecté l’ensemble de l’Etat. Pour l’Eglise catholique, les cinq juridictions de l’Orissa (l’archidiocèse de Cuttack-Bhubaneswar, les diocèses de Balasore, de Berhampur, de Rourkela et de Sambalpur) ont à déplorer des attaques. Le P. Sudhakar Senapati, curé de la cathédrale à Cuttack, ville située à 20 km de Bhubaneswar, décrit la situation comme « très tendue ». A trois reprises, la police a repoussé des manifestants qui voulaient investir le lieu de culte. « Des dirigeants hindouistes ont appelé à tuer les chrétiens et à détruire leurs institutions », rapporte-t-il.
Dès le 24 août, l’archevêque de Cuttack-Bhubaneswar avait « fermement » condamné l’assassinat du religieux hindou et de ses proches, le qualifiant d’acte « ignoble et lâche ». Il avait offert ses condoléances et appelé à la paix entre les communautés (2). A New Delhi, le cardinal Varkey Vithayathil, président de la Conférence épiscopale, a demandé à tous les catholiques dans le pays d’organiser « des manifestations pacifiques » pour signifier « le très ferme refus de ces attaques répétées » contre les chrétiens. En signe de protestation, toutes les institutions éducatives catholiques du pays fermeront leurs portes le 29 août.
(1) A Noël 2007, des violences antichrétiennes avaient fait cinq morts dans le district de Kandhamal; de nombreuses institutions chrétiennes avaient été détruites ou endommagées (voir EDA 477, 480, 483, 488). En juillet dernier, des chrétiens dalits ou appartenant aux milieux aborigènes avaient à nouveau été pris pour cible par des militants hindouistes (voir EDA 489).
(2) Les chrétiens représentent 2,4 % et les hindous 94,4 % des 36,8 millions d’habitants de l’Orissa, un des Etats de l’Union indienne où les extrémistes hindous sont les plus actifs. Les attaques antichrétiennes y ont été nombreuses et parfois meurtrières. Outre les attaques de Noël dernier, deux des plus notables incidents de ces dernières années se sont produits en Orissa: en 1999, à Keonjhar, des militants fondamentalistes hindous ont brûlé vifs, dans leur voiture, le pasteur australien Graham Stuart Staines et ses deux enfants; un prêtre catholique, le P. Arul Doss, du diocèse de Balasore, a été tué la même année (voir EDA 280, 282, 290, 293, 380, 381, 382, 383, 387, 389, 414, 418).