Il arrive que la politique religieuse pratiquée par les autorités locales à l’égard de communautés religieuses implantées au sein des minorités ethniques du nord et du nord-ouest du pays ou encore des hauts plateaux du Centre-Vietnam, méprise ouvertement les règles et prescriptions introduites depuis des décennies dans la
Constitution du Vietnam ou encore dans l’Ordonnance sur les croyances et la religion en vigueur depuis 2004. Non seulement aucun effort n’est fait pour sauvegarder les apparences de la liberté religieuse des populations, mais il arrive même que le contrôle gouvernemental des affaires religieuses locales se transforme en manifestation de force, voire de terreur, comme ce fut le cas le 12 juin dernier au sein de la communauté catholique de Muong Khuong, dans la province de Lao Cai, au Nord-Vietnam.
Dans l’après-midi du dimanche 12 juin 2016, vers 15 heures, une eucharistie présidée par le P. Nguyên Van Thanh était en train d’être célébrée dans une maison privée lorsque celle-ci a été la cible d’une attaque en règle de la part des autorités locales. Une trentaine d’agents de la Sécurité publique et de la police, accompagnés par des représentants des divers mouvements et institutions révolutionnaires du lieu, ont investi le domicile: il y avait des délégués du Front patriotique, des représentantes de l’Association des femmes, des membres du groupe des Jeunesses communistes, le tout placé sous la direction du chef de district de Muong Khuong et de ses adjoints. Toute la troupe a pénétré avec grand bruit dans le lieu privé où l’on célébrait la messe. Ordre fut donné d’une voix forte par le président du district d’interrompre la cérémonie et de renvoyer toute l’assistance. On exigea du prêtre qu’il vienne jusqu’au siège du district pour y être interrogé. Une personne a été frappée par les agents de la Sécurité, prise au collet puis traînée jusqu’au district. Les réactions sont devenues plus violentes et les coups de la police se sont multipliés lorsque des personnes dans l’assistance ont tenté d’enregistrer la scène sur leurs téléphones portables.
Une région frontalière étroitement contrôlée
Deux semaines plus tôt, le 28 mai 2016, les autorités locales s’étaient déjà manifestées contre les catholiques de Muong Khuong en leur reprochant d’avoir organisé une cérémonie religieuse sans en avoir demandé au préalable l’autorisation. L’annexe paroissiale de Muong Khuong dépend de la paroisse principale de Lao Cai. Son territoire se déploie sur un très large espace frontalier (sino-vietnamien) occupée par la forêt. Les autorités contrôlent la région très étroitement et la vie y est difficile: le climat de persécution religieuse larvée y est très sensible.
Vieille de plus de deux siècles, la communauté catholique de Muong Khuong a de nombreuses fois sollicité des autorités locales l’autorisation d’édifier une église, mais, à chaque fois, elle a essuyé un refus de ces dernières. Ce qui explique que la communauté se trouve obligée d’emprunter une habitation privée pour y célébrer la messe.
Sous prétexte que de telles assemblées eucharistiques constituent une menace pour la sécurité publique et qu’il n’existe pas de lieux susceptibles d’être transformé en un établissement de culte, les autorités provinciales de Lao Cai font, en permanence, peser des menaces sur la communauté catholique et exercent sur sa vie religieuse une persécution larvée.
(Source: Eglises d'Asie, le 15 juin 2016)
Dans l’après-midi du dimanche 12 juin 2016, vers 15 heures, une eucharistie présidée par le P. Nguyên Van Thanh était en train d’être célébrée dans une maison privée lorsque celle-ci a été la cible d’une attaque en règle de la part des autorités locales. Une trentaine d’agents de la Sécurité publique et de la police, accompagnés par des représentants des divers mouvements et institutions révolutionnaires du lieu, ont investi le domicile: il y avait des délégués du Front patriotique, des représentantes de l’Association des femmes, des membres du groupe des Jeunesses communistes, le tout placé sous la direction du chef de district de Muong Khuong et de ses adjoints. Toute la troupe a pénétré avec grand bruit dans le lieu privé où l’on célébrait la messe. Ordre fut donné d’une voix forte par le président du district d’interrompre la cérémonie et de renvoyer toute l’assistance. On exigea du prêtre qu’il vienne jusqu’au siège du district pour y être interrogé. Une personne a été frappée par les agents de la Sécurité, prise au collet puis traînée jusqu’au district. Les réactions sont devenues plus violentes et les coups de la police se sont multipliés lorsque des personnes dans l’assistance ont tenté d’enregistrer la scène sur leurs téléphones portables.
Une région frontalière étroitement contrôlée
Deux semaines plus tôt, le 28 mai 2016, les autorités locales s’étaient déjà manifestées contre les catholiques de Muong Khuong en leur reprochant d’avoir organisé une cérémonie religieuse sans en avoir demandé au préalable l’autorisation. L’annexe paroissiale de Muong Khuong dépend de la paroisse principale de Lao Cai. Son territoire se déploie sur un très large espace frontalier (sino-vietnamien) occupée par la forêt. Les autorités contrôlent la région très étroitement et la vie y est difficile: le climat de persécution religieuse larvée y est très sensible.
Vieille de plus de deux siècles, la communauté catholique de Muong Khuong a de nombreuses fois sollicité des autorités locales l’autorisation d’édifier une église, mais, à chaque fois, elle a essuyé un refus de ces dernières. Ce qui explique que la communauté se trouve obligée d’emprunter une habitation privée pour y célébrer la messe.
Sous prétexte que de telles assemblées eucharistiques constituent une menace pour la sécurité publique et qu’il n’existe pas de lieux susceptibles d’être transformé en un établissement de culte, les autorités provinciales de Lao Cai font, en permanence, peser des menaces sur la communauté catholique et exercent sur sa vie religieuse une persécution larvée.
(Source: Eglises d'Asie, le 15 juin 2016)